Abstracts
Résumé
Au premier regard, il semble que peu de journalistes bas-canadiens aient eu une sensibilité aussi développée que celle des journalistes radicaux new-yorkais sur les questions sociales et économiques reliées au développement du capitalisme commercial. Nous avons toutefois trouvé un exemple de cette sensibilité dans le discours du lieutenant politique de Louis-Joseph Papineau, Edmund Bailey O’Callaghan. Bien qu’il soit un promoteur acharné des positions du Parti patriote, O’Callaghan démontre parfois un esprit frondeur, et sa désolidarisation la plus remarquée se manifeste sur la question des banques et de leur rapport aux classes agricoles et ouvrières du Bas-Canada. En fait, sur cette question, il affirme une position nettement plus radicale que celle adoptée par ses collègues de La Minerve, et sa condamnation sans exception de l’effet de la manipulation du numéraire par toutes les banques, même la Banque du peuple, lui attire les reproches de certaines éminences du parti et crée un froid dont le Patriote irlandais se souviendra longtemps. En ce sens, O’Callaghan se rapproche des journalistes radicaux Democrats de la trempe de William Leggett qui mène une croisade contre les grandes banques des États-Unis au nom des travailleurs de New York et Philadelphie.
Abstract
It may at first glance appear that the radicalism of some New York Democrats regarding the social and economic consequences associated with the development of commercial capitalism found no echoes in the Lower Canadian press. However, such a sensibility can be found in the discourse of Edmund Bailey O’Callaghan, Louis-Joseph Papineau’s principal lieutenant in the 1830s. While he was a tireless promoter of patriote positions in the 1830s, O’Callaghan demonstrated a marked independence of spirit, and his most notable deviation from the party line came over the issue of banks and their relationship to the working and agricultural classes of Lower Canada. Indeed, on this question, he adopted a position which was significantly more radical than that of his colleagues from La Minerve, condemning all banks, including the Banque du peuple, for their manipulation of paper money. His position sparked sharp criticisms from other members of the patriote leadership and created a division which this Irish patriote would long remember. In this sense, O’Callaghan resembles radical democratic journalists such as William Legget, who led a crusade against the banks in the interests of the working classes of New York and Philadelphia.