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Number 69, 2015
Table of contents (16 articles)
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Présentation
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La Société des Dix en 2015
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Mémoire des années 1960 dans le cinéma québécois
Andrée Fortin
pp. 1–48
AbstractFR:
Comment le cinéma québécois porte-t-il la mémoire de la Révolution tranquille ? Comment la construit-il ? L’étude des films tournés pendant les années 1960 et ceux produits par la suite et dont l’action se situe pendant cette décennie permet de répondre à cette question. Les thèmes abordés dans l’analyse sont les lieux de l’action, les liens intergénérationnels et le rattachement des personnages à une communauté, le nationalisme, l’ici et l’ailleurs, le rapport à l’art et en particulier à la musique et enfin l’usage du médium cinématographique. Si un vent de changement souffle sur le Québec des années 1960 et si les protagonistes des films sont jeunes, ce n’est pas le même changement sur lequel insistent les films des années 1960 et ceux sur ces années. Surtout, ils n’ont pas le même rapport à l’histoire et à la mémoire : les premiers veulent faire du passé table rase, et les personnages évoluent dans un présent pas nécessairement doté d’avenir, alors que les seconds situent leurs protagonistes dans une généalogie et dans un devenir.
EN:
How do Québécois films remember the Quiet Revolution? How do these films construct the event? The study of films produced in the 1960s and those produced afterwards which have the decade as their focal point help us answer the above questions. The article’s themes of analysis are the following: the places in which the action unfolds, intergenerational relations and the characters’ bonds to their community, nationalism, the here and the elsewhere, the attention paid to art and especially to music and finally the use of the film medium. While the winds of change were blowing in the Québec of the 1960s and while the protagonists in these films are young, the changes observed are not the same in films produced in the 1960s compared to those which focus on the decade with hindsight. In fact, they do not share the same approach to history and memory. The first group of films seek to make a clean sweep of the past and their characters evolve in a present sometimes devoid of a future while in the second group of films the protagonists possess both a genealogy and a destiny.
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Le ministère des Affaires culturelles et le Livre blanc de Pierre Laporte (1964-1966)
Fernand Harvey
pp. 49–103
AbstractFR:
Cet article se veut une contribution à l’histoire des politiques culturelles au Québec. On y analyse le rôle du ministre Pierre Laporte au cours de son bref passage au ministère des Affaires culturelles, de 1964 à 1966. Sa longue carrière à titre de journaliste au quotidien Le Devoir révèle un analyste à tendance néo- nationaliste, soucieux de renforcer l’autonomie du gouvernement du Québec au sein de la Confédération canadienne. Élu député libéral en 1961 et nommé ministre des Affaires municipales dans le gouvernement Lesage l’année suivante, il cumule aussi le portefeuille des Affaires culturelles en septembre 1964. Son passage au ministère des Affaires culturelles lui permet d’en compléter l’organisation et le développement amorcés par son prédécesseur, Georges-Émile Lapalme. Par ailleurs, dans le but de définir une politique culturelle à long terme pour le Québec, Laporte s’entoure de divers collaborateurs pour produire un Livre blanc à cet effet. Contenant une série de postulats, un état de situation dans différents secteurs culturels et une soixantaine de recommandations - dont celle de faire du français la langue prioritaire au Québec - ce Livre blanc ne sera jamais publié. Il inspirera néanmoins plusieurs acteurs impliqués dans l’élaboration des politiques culturelles du Québec au cours des années 1970.
EN:
This article is meant to be a contribution to the history of Québec’s cultural policies. We analyse the role played by Pierre Laporte during his brief tenure as Minister of Cultural Affairs from 1964 to 1966. His long career as a journalist for the daily Le Devoir forged an analyst with neo-nationalist tendencies forever seeking to strengthen Québec’s autonomy within the Canadian Confederation. Elected for the Liberal Party in 1961 and given the Ministry of Municipal Affairs in the Lesage government the following year, he also took on the Ministry of Cultural Affairs in September 1964. During his short term of office, he completed the organization of the Ministry of Cultural Affairs started by his predecessor, Georges-Émile Lapalme. Furthermore, Laporte invited various collaborators to assist him in defining a long-term cultural policy for Québec in the form of a White Paper. The paper contained a series of postulates, an appraisal of the situation in several cultural sectors and over 60 recommendations one of which was to make French the priority language for Québec. The White Paper was, however, never published. Nonetheless, it inspired several people involved in the elaboration of cultural policies in the Québec of the 1970s.
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S’habiller au goût du jour : la pratique d’une couturière du Bas-Saint-Laurent
Jocelyne Mathieu
pp. 105–134
AbstractFR:
Ce texte porte sur la pratique d’une couturière qui a tenu son journal de la période de la Première Guerre mondiale jusqu’à la fin des années 1940. Ce document couvre trente-cinq années relatées presque sans interruptions, pondérées par le cycle saisonnier d’activités quotidiennes et périodiques, de rencontres familiales, d’événements de la vie privée et d’expressions de la sociabilité dans un large réseau. Tout en apprenant beaucoup sur la vie quotidienne et l’activité de couturière à cette époque, ce journal personnel permet d’aborder la confection domestique du point de vue de la pratique féminine privée et semi- professionnelle et de poursuivre nos études sur la mode en région. La production évoquée s’inscrit dans un contexte de modifications nombreuses des pièces de costume existantes, réparation, transformation, enrichissement, remodelage. On a recours à la couturière pour tous types de vêtements et l’on fait appel à elle pour les occasions spéciales telles que les noces et les funérailles. Malgré les pratiques d’une économie de récupération, le journal de cette couturière révèle une cohabitation des lieux d’approvisionnements et par eux la multiplication des possibilités et la diversité des sources d’influences.
EN:
This paper deals with a seamstress’s craft and private life through her personal journal entries, which extends from the First World War to the late 1940’s. Spanning over thirty-five years, these intimate writings provide an almost uninterrupted window into the seasonal daily and periodic goings-on, family gatherings and private events of one individual, as well as a portrayal of sociability within an extensive network linked to a person’s craft. Not only does this personal journal allow us to peek into the life and times of a seamstress, but it also provides a window into the feminine practice of private and semi-professional clothing manufacturing as well as a chance to further our knowledge of the fashion and clothing industry in rural areas. The seamstress’s craft practices include various modifications to previously existing clothing, mending, transforming, embellishments and remodeling. People call upon the seamstress for all types of clothing as well as for special occasions such as weddings and funerals. Despite there being a tendency to re-use and recycle materials, the seamstress’s journal reveals numerous coexisting supply locations and through these, an abundance of possibilities and diverse sources of inspiration.
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Brochures, société et religion : la collection des Capucins de Limoilou (1902-1980)
Gilles Gallichan
pp. 135–175
AbstractFR:
En 1902, les Capucins, originaires de Toulouse en France, fondent un couvent à Limoilou (Québec), ils y établissent leur noviciat et prennent en charge la paroisse Saint-Charles. Selon les règles de l’Ordre, ils se dotent d’une bibliothèque et y rassemblent, au cours du XXe siècle, une collection de 2 500 brochures qui témoignent de leur approche de la vie religieuse, sociale et politique du milieu québécois. La brochure est une publication modeste, souvent jugée sans valeur, mais la sélection que l’on en fait, les titres conservés au fil du temps dans une bibliothèque conventuelle comme celle des Capucins, révèlent des champs d’intérêt, rappellent des débats et des réalités sociales et prennent la valeur d’une source pour l’histoire.
EN:
In 1902 a group of Capuchin brothers, originally from Toulouse in France, founded a convent in Limoilou (Québec), where they established their novitiate and took charge of the Parish of St. Charles. In keeping with the rules of the Order, they established a library where, over the course of the 20th century, they collected some 2500 pamphlets bearing witness to the Capuchins’ approach to religious, social and political life in Québec. A pamphlet is a modest publication, often deemed of little value, but the titles collected and preserved over the years in a convent library such as that of the Capuchins reveal the brothers’ centres of interest and bring us face to face with the social issues of the day. In doing so, they offer a valuable resource for historians.
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La bibliothèque du Nigog : analyse du cadre référentiel des auteurs de la revue
Marie-Thérèse Lefebvre
pp. 177–214
AbstractFR:
Le Nigog (1918) : revue moderne ou d’avant-garde ? Nous avons cherché à répondre à cette question par l’analyse des nombreuses références, citées ou non, qui traversent les textes. Loin d’être liés au courant avant-gardiste de l’Art Nouveau des années 1910 (cubiste, futuriste, bruitiste, dadaïste), les membres de la revue adhèrent davantage aux auteurs classiques et à l’esthétique du Mercure de France, revue qui représentait le mieux le mouvement symboliste fin de siècle. Le cadre référentiel que nous ainsi dégagé nous a permis de reconstituer la bibliothèque des membres du Nigog.
EN:
Le Nigog (1918) : modern or avant-garde periodical? We proposed an answer to this question through an analysis of numerous citations, referenced or not, included in the texts. Far from being connected to the avant-garde movement of l’Art Nouveau of the 1910’s (cubist, futurist, bruitist, dadaïst), the members of the periodical are more linked with the classic writers and with the aesthetic of Mercure de France, which represented the end of the century symbolist movement fin de siècle. The referential framework that had been revealed from our analysis has allowed us to reconstitute the Nigog members’ library.
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L’humour des Poilus canadiens durant la Grande Guerre (première partie)
Bernard Andrès
pp. 215–249
AbstractFR:
Malgré la crise de la conscription de 1917 et les tensions entre anglophones et francophones, au sujet de l’engagement du Canada dans la Grande Guerre, plus de 30 000 Canadiens français partent pour le front. Ils s’illustreront notamment aux batailles d’Ypres, de Courcelette et de Vimy. Chez ces francophones dont la plupart se battent sous le drapeau britannique, on note une certaine ambivalence face « la » patrie (le Canada ? l’Angleterre ? la France ?). Défiance également envers la hiérarchie militaire et les autorités coloniales britanniques. De rares témoignages de première main publiés en français entre 1914 et 1920 permettent d’apprécier sous un angle nouveau —l’humour— cet épisode de l’histoire québécoise. Face à la censure de guerre et pour conjurer la mort, les récits recourent à ces stratégies d’évitement ou de subversion que sont l’humour, l’ironie et le sarcasme. On observe ces modes d’écriture dans les témoignages de quelques « Poilus » canadiens publiés entre 1914 et 1920. La majorité d’entre eux servent sous l’uniforme anglais : Henri Chassé, Claudius Corneloup, Arthur J. Lapointe, A. et W. Audette, Joseph A. Lavoie et Moïse E. Martin. Paul Caron (le seul à mourir au front), s’est engagé, lui, dans l’Armée française : cet ardent nationaliste affirmait se battre pour la France et s’opposer au « navalisme et à l’impérialisme britanniques ».
EN:
Despite the conscription crisis of 1917 and the tensions between English and French concerning Canada’s involvement in the Great War, over 30,000 French Canadians went overseas. They became famous for their bravery at the battles of Ypres, Courcelette and Vimy. A certain ambivalence towards the “Mother Country” (Canada? England? France?) became evident among these French-speaking soldiers most of whom fought under the British flag. Also of note was a certain mistrust of the military hierarchy and of British colonial authorities. Rare firsthand evidence published in French between 1914 and 1920 allows us to view this episode of Québec history from a new angle, that of humour. In an attempt to ward off death and sidestep wartime censorship, these accounts use subversive strategies such as humour, irony and sarcasm. This kind of writing may be found in the accounts of some of these French Canadian soldiers between 1914 and 1920. Most of them served in English uniforms: Henri Chassé, Claudius Corneloup, Arthur J. Lapointe, A. and W. Audette, Joseph A. Lavoie and Moïse E. Martin. Paul Caron, the only one to die at the front, enrolled in the French army: this determined nationalist said he was fighting for France and was opposed to “British navalism and imperialism.”
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Banques, société et politique dans le discours politique d’Edmund Bailey O’Callaghan, 1833-1837
Louis-Georges Harvey
pp. 251–279
AbstractFR:
Au premier regard, il semble que peu de journalistes bas-canadiens aient eu une sensibilité aussi développée que celle des journalistes radicaux new-yorkais sur les questions sociales et économiques reliées au développement du capitalisme commercial. Nous avons toutefois trouvé un exemple de cette sensibilité dans le discours du lieutenant politique de Louis-Joseph Papineau, Edmund Bailey O’Callaghan. Bien qu’il soit un promoteur acharné des positions du Parti patriote, O’Callaghan démontre parfois un esprit frondeur, et sa désolidarisation la plus remarquée se manifeste sur la question des banques et de leur rapport aux classes agricoles et ouvrières du Bas-Canada. En fait, sur cette question, il affirme une position nettement plus radicale que celle adoptée par ses collègues de La Minerve, et sa condamnation sans exception de l’effet de la manipulation du numéraire par toutes les banques, même la Banque du peuple, lui attire les reproches de certaines éminences du parti et crée un froid dont le Patriote irlandais se souviendra longtemps. En ce sens, O’Callaghan se rapproche des journalistes radicaux Democrats de la trempe de William Leggett qui mène une croisade contre les grandes banques des États-Unis au nom des travailleurs de New York et Philadelphie.
EN:
It may at first glance appear that the radicalism of some New York Democrats regarding the social and economic consequences associated with the development of commercial capitalism found no echoes in the Lower Canadian press. However, such a sensibility can be found in the discourse of Edmund Bailey O’Callaghan, Louis-Joseph Papineau’s principal lieutenant in the 1830s. While he was a tireless promoter of patriote positions in the 1830s, O’Callaghan demonstrated a marked independence of spirit, and his most notable deviation from the party line came over the issue of banks and their relationship to the working and agricultural classes of Lower Canada. Indeed, on this question, he adopted a position which was significantly more radical than that of his colleagues from La Minerve, condemning all banks, including the Banque du peuple, for their manipulation of paper money. His position sparked sharp criticisms from other members of the patriote leadership and created a division which this Irish patriote would long remember. In this sense, O’Callaghan resembles radical democratic journalists such as William Legget, who led a crusade against the banks in the interests of the working classes of New York and Philadelphia.
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Le cheval Canadien et les voitures hippomobiles d’hiver vus par Cornelius Kreighoff
Laurier Lacroix
pp. 281–301
AbstractFR:
Au cours de sa fructueuse carrière, l’artiste canadien d’origine hollandaise, Cornelius Krieghoff (1815-1872) a réalisé à des centaines de reprises des scènes de genre montrant l’habitant avec son cheval pendant l’hiver. En effet, le peintre et ses clients affectionnent les sujets qui montrent le paysan en compagnie du cheval et des différents types de voiture qu’il utilise.
Son art valorise les qualités du cheval canadien, son endurance, sa vitesse, sa vigueur, son adresse et sa patience en le montrant dans différentes situations. Tantôt on le voit mener le paysan et sa famille, tantôt on le voit courir et galoper. Ces saynètes incluent l’inventaire des moyens de transport dont dispose les Canadiens. Traineau, traineau à bâtons, berline ou berlot et carriole se côtoient sur les routes enneigées et rivalisent avec l’élégant traineau de promenade ou sleigh.
Sa peinture qui multiplie les répliques devient l’archétype des représentations d’habitants au XIXe siècle. La popularité de ses tableaux fera école et ils deviendront un demi-siècle plus tard le sujet à éliminer en vue d’imposer au Canada français un art débarrassé de stéréotypes et fidèle aux nouvelles réalités.
EN:
During his successful career, the Canadian artist of Dutch origin, Cornelius Krieghoff (1815-1872) made hundreds of genre scenes showing the habitant with his horse during the winter. Indeed, the painter and his customers were fond of scenes that showed the peasant’s horse and the different types of vehicles he used.
Kreighoff’s art enhances the qualities of the Canadian horse, endurance, speed, force, address and his patience by showing it in different situations. Sometimes seen leading the habitant and his family, sometimes seen running and galloping. These scenes include the inventory of winter vehicles available to Canadians. Sled (traineau), sled sticks (traineau à bâtons), berline or berlot matched the elegant sleigh.
His production with multiple replicas became the archetypal represen- tations of inhabitants in the nineteenth century. The popularity of his paintings will proliferate to the point that they became half a century later a subject to eliminate in order to impose a French Canadian art rid of stereotypes and truthful to the new realities.
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Chansons du Détroit et les Premières Nations : un essai
Denys Delâge
pp. 303–340
AbstractFR:
Mise en dialogue d’un corpus de chansons folkloriques canadiennes- françaises du Détroit recueillies par Marcel Bénéteau avec les récits de voyage chez les nations des Pays d’en Haut de Louis Hennepin (1676-1680 : Iroquois, Illinois, Sioux), Jean-Baptiste Truteau ou Trudeau (1794-1796 : Arikaras, Sioux) et Pierre-Antoine Tabeau (1803-1805 : Arikaras, Sioux). Trois regards : condamnation au nom de la foi, de la raison, nostalgie. Analyse des axes d’articulation et de tensions entre les cultures coloniale et autochtone : parenté, mariage et sexualité, communauté, guerre, psychotropes (tabac et alcool), religion, chant. Une énigme : pourquoi l’absence de chansons d’amour en pays amérindien ? Explication : non pas la montée de l’individu, mais les sources du moi dans les sociétés de type Gemeinschaft ou Geseilschaft.
EN:
Setting up a dialogue between a corpus of French Canadian folk songs from Detroit collected by Marcel Bénéteau and travel accounts among the nations of the Pays d’en Haut by Louis Hennepin (1676-1680 : Iroquois, Illinois, Sioux), Jean-Baptiste Truteau or Trudeau (1794-1796 : Arikaras, Sioux) and Pierre- Antoine Tabeau (1803-1805: Arikaras, Sioux). Three viewpoints: condemnation in the name of faith, reason, nostalgia. Analysis of the main lines of tension between the colonial and First Nation cultures: family, marriage and sexuality, community, war, psychotropic substances (tobacco and alcohol), religion, song. An enigma: why this absence of love songs in Amerindian country? An answer: not the rise of the individual but rather the sources of the self in Gemeinschaft or Geseilschaft type societies.
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La nouvelle stratification sociale de la société québécoise, 1971 à 2011
Simon Langlois
pp. 341–370
AbstractFR:
Nous analysons les profonds changements qui caractérisent la structure sociale de la société québécoise entre 1971 et 2011. Une véritable mutation macrosociale l’a complètement transformée, d’abord visible dans la croissance des effectifs au sein des échelons élevés de la hiérarchie sociale et dans l’avènement d’une nouvelle strate sociale, celle des techniciens. La classe des employés de bureau a rétréci, glissant du 2e rang au 5e rang et la taille de la classe ouvrière a régressée de manière considérable. L’un des aspects les plus marquants est sans contredit la féminisation de la structure sociale et surtout, la forte poussée de la présence des femmes aux échelons moyens et élevés de la hiérarchie sociale. Une nouvelle division du travail selon le sexe est en train de s’accentuer. La classe ouvrière est encore plus masculine que par le passé alors que deux autres strates sociales – celle des employés de bureau et celle des professionnels intermédiaires – sont davantage féminisées.
EN:
The social structure of Québec society underwent profound changes from 1971 to 2011. A veritable macrosocial mutation completely transformed society, first noticeable in the increase in the number of people in the higher social echelons and in the creation of a new social stratum, that of technicians. The office employee group shrunk, sliding from second to fifth place while the size of the working class regressed considerably. One of the most remarkable features is undoubtedly the feminization of the social structure and especially the marked increase in the number of women in the mid to high rungs of the social ladder. A new division of the workforce along gender lines becomes apparent. The working class is more masculine than in the past while two new social strata – office workers and intermediate professionals – are more feminine.
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Chronique de la recherche des Dix
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Les Amis des Dix en 2015
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Errata
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Index général