Abstracts
Résumé
À l’occasion de l’invasion américaine de 1812, Jacques Viger (1787-1858) a entrepris une correspondance avec le Français Joseph David Mermet (c1775-c1849), officier du régiment de Watteville venu prêter main-forte au Canada. La poésie patriotique de Mermet en fait alors un auteur à la mode. L’étude de ces échanges et de leur diffusion permet d’observer le monde des lettrés bas-canadiens s’entretenant de l’actualité culturelle, mais aussi de la politique du temps. il nous montre aussi la naissance d’une solide amitié entre deux hommes partageant les mêmes affinités littéraires et que la morale du temps conduit à autocensurer leurs propos. Une forme de libertinage s’y devine. C’est aussi l’histoire d’une carrière avortée : à la petite gloire que lui auraient réservée les Canadiens, Mermet préfère regagner la France sous la Restauration et y vieillir aigri, comme le révèle une correspondance tardive (nouvellement retrouvée). Le corpus de cette étude est tiré de « La Saberdache » de Jacques Viger, animateur d’un des premiers réseaux lettrés du Bas-Canada.
Abstract
During the American invasion of 1812, Jacques Viger (1787-1858) began corresponding with the Frenchman, Joseph David Mermet (c1775-c1849), an officer in the Watteville regiment that came to the assistance of Canada. Mermet was a writer in vogue at this time due to his patriotic poetry. The study of this correspondence and its dissemination reveals the world of Lower Canadian men of letters discussing both cultural and political events of the period. it also reveals the beginnings of a solid friendship between two men who shared the same literary tastes and for whom the moral standards of the day led to the self-censorship of their writings. One surmises a kind of dissoluteness. But this is also the story of an aborted career: instead of accepting the distinctions the Canadians would have reserved for him, Mermet chose to return to France under the Restoration an embittered man as recently discovered correspondence shows. The corpus for this study is taken from “La Saberdache” by Jacques Viger, the initiator of one of Lower Canada’s first literary networks.