Abstracts
Résumé
Le nom de Gilles Corbeil (1920-1986) est surtout connu par la galerie qu’il a dirigée pendant plus de quinze ans (1969-1985) ainsi que par la Fondation Émile-Nelligan, mise sur pied en 1979. Ces activités qui datent de la dernière période de sa vie occultent cependant une personnalité active dans le milieu du théâtre et de la musique, avant son implication dans le milieu des arts plastiques.
Fils de l’homme d’affaires Émile Corbeil, Gilles Corbeil a grandi dans un milieu bourgeois. Sa mère, Gertrude Nelligan, sœur du poète Émile Nelligan, décède alors qu’il n’a que cinq ans. il est initié au piano par sa sœur Juliette et il démontre un intérêt pour la littérature pendant ses études classiques au collège de Saint-Laurent. en 1937, il joint les Compagnons de Saint-Laurent, la troupe de théâtre spécialisée dans le répertoire chrétien avant de se consacrer aux auteurs classiques. entre 1947 et 1949, il se rend à Paris où il étudie avec Nadia Boulanger. De retour à Montréal, il s’implique activement dans le milieu de la peinture. Paul-Émile Borduas devient son mentor. il organise des expositions au Lycée Pierre Corneille où il enseigne, devient éditeur de la revue Arts et pensée et prépare l’exposition Espace 55 au Musée des beaux-arts de Montréal, en plus de développer sa propre pratique. il affirme ses convictions souverainistes et joint le Rassemblement pour l’indépendance nationale en 1961.
Gilles Corbeil se définit comme un amateur et un dilettante, davantage intéressé par la diffusion que par la collection des œuvres d’art. en plus des rentes qu’il touche de son héritage, il gagne un appoint en mettant à profit ses connaissances pour s’adonner au commerce de l’art dès le début des années 1950. L’ouverture de la galerie Gilles Corbeil lui permet d’afficher son intérêt pour la peinture telle qu’elle s’est développée dans la foulée du post-automatisme. il défend l’abstraction lyrique en présentant des artistes d’origine étrangère aussi bien que québécois. Par son implication dans plusieurs secteurs de l’art contemporain au Québec, pendant près de cinquante ans, Gilles Corbeil accompagne le changement des mentalités qui favorise la réalisation de la Révolution tranquille.
Abstract
The name Gilles Corbeil (1920-1986) is known mainly because of the art gallery that he managed for over fifteen years (1969-1985) and by the emile Nelligan Foundation set up in 1979. However, these activities of the latter period of his life eclipse his earlier involvement in theatre and music well before he became active in the visual arts.
Son of businessman Émile Corbeil, Gilles grew up in a bourgeois setting. His mother, Gertrude Nelligan, sister of the poet emile Nelligan, died when he was only five years old. His sister Juliette introduced him to the piano and he developed an interest in literature during his classical studies at Saint-Laurent College. in 1937, he joined the Compagnons de Saint-Laurent, a drama company specialized in the Christian repertoire, after which he began his study of the classical authors. From 1947 to 1949, he studied in Paris with Nadia Boulanger. Back in Montréal, he became actively involved in painting ; Paul-Émile Borduas became his mentor. in addition to developing his own practice, he organized expositions at the Lycée Pierre Corneille where he also taught, became the editor of the journal Arts et pensée and prepared the exposition Espace 55 at the Montréal Museum of Fine Arts. He asserted his political convictions and joined the Rassemblement pour l’indépendance nationale in 1961.
Gilles Corbeil defined himself as a dilettante and an amateur and was more interested in the circulation than the collection of works of art. in addition to the income from his inheritance, he put his knowledge of the art world to profit and developed his own commercial practice in the early 1950s. The opening of the Galerie Gilles Corbeil allowed him to display his interest in painting as it developed in the stride of post-automatism. He defended lyrical abstraction by presenting the work of both foreign and Québécois artists. Through his involvement in several sectors of contemporary art in Québec for nearly fifty years, Gilles Corbeil accompanied the change in the way people think that brought on the Quiet Revolution.
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