Abstracts
Résumé
Un nouveau genre de vie s’est imposé avec l’émergence de la société de consommation, dont on peut saisir les contours en étudiant les dépenses des familles à partir des enquêtes de Statistique Canada. Les changements observés dans la seconde moitié du XXe siècle sont nombreux : diminution constante du coefficient d’effort pour l’alimentation et l’habillement, augmentation du poids du logement et accentuation de nouveaux besoins comme les transports, les loisirs et la protection. La fonction habitation se retrouve maintenant au premier rang dans la structure des besoins, bien loin devant la fonction alimentation, suivie par la fonction transports. La consommation de biens et services est liée à la montée de l’individu comme référence privilégiée et elle a accru sa marge de manœuvre et son autonomie. Un nombre croissant d’objets permet en effet aux individus de vivre une vie à eux. Ainsi, l’automobile est-elle passée d’objet familial dans les années 1950 à un objet davantage individualisé dans les années 2000, particulièrement dans le mode de vie en banlieues des familles de classe moyenne. Si le niveau de bien-être des familles a augmenté dans la société de consommation, il ne faudrait pas oublier que celle-ci a un côté sombre, comme le montrent la surconsommation, le gaspillage, la pression sur l’environnement et même une certaine forme d’addiction associée à la consommation marchande.
Abstract
Through the study of family spending from surveys conducted by Statistics Canada, it is possible to analyze the spread of a new lifestyle that coincided with the rise of consumer society. The changes observed in the second half of the twentieth century are numerous: a constant decline in the effort coefficient for food and for clothing, an increase in housing weight and an intensification of new requirements such as transportation, leisure time and protection. In the structure of requirements, the housing function now occupied first place well ahead of the food function and followed by the transportation function. Consumer goods and services were linked to the rise of the individual as a primary reference point as it increased its autonomy and leeway. A growing number of objects permitted individuals to live a life of their own. For example, the automobile moved from being a family object in the 1950s to more of an individualized object at the beginning of the twenty-first century especially in the suburban lifestyle of the middle-class. While the level of material well-being for families did increase in consumer society, one must not overlook the darker side of the equation such as overconsumption, waste, pressures on the environment and even a kind of addiction to consumer goods.