Abstracts
Résumé
Dans les litiges en matière « familiale », une partie n’ayant pas les moyens de prendre part aux procédures peut demander une provision pour frais à la partie adverse. Ce dispositif favorise l’accès à la justice. Selon la Cour d’appel du Québec, la provision pour frais n’est pas disponible dans le contexte d’une réclamation pécuniaire entre d’anciens conjoints de fait, puisque c’est alors une matière purement « civile ». La règle du Code de procédure civile relative à ce sujet mérite d’être réévaluée. L’interprétation qui exclut les conjoints de fait omet plusieurs considérations pertinentes pour l’interprétation des lois : la nouveauté textuelle de la disposition en question, l’objectif de faciliter l’accès à la justice et la mise en cohérence du droit procédural avec le droit substantiel, déjà adapté par les tribunaux pour les conjoints de fait. Au surplus, cette interprétation restrictive est de nature à engendrer une discrimination injustifiée à l’encontre des conjoints de fait.
Abstract
In “family” disputes, one party whose financial situation may prevent them from conducting their case may seek a provision for costs from the other. This mechanism promotes access to justice. According to the Court of Appeal of Quebec, a provision for costs is unavailable when an individual brings a financial claim against their former de facto spouse, it being a merely “civil” matter. The Code of Civil Procedure’s rule on provision for costs is ripe for reinterpretation. The reading that excludes de facto spouses fails to consider factors relevant to statutory interpretation : the rule’s textual novelty, the objective of fostering access to justice, and the importance of coherence between procedural law and substantive law, which courts have adapted for de facto spouses. Moreover, the restrictive reading likely discriminates unjustifiably against de facto spouses.
Resumen
En litigios en materia « familiar », cuando una parte no posee los medios para actuar en los procedimientos puede solicitar una provisión por costos a la contraparte, el cual es un mecanismo que favorece el acceso a la justicia. Según la Corte de Apelaciones quebequesa, la provisión por costos no es posible en el marco de una reclamación pecuniaria entre exparejas de hecho, puesto que se trata de una materia puramente « civil ». La regla prevista en el Código de Procedimiento Civil relacionada con este tipo de asunto merece ser reevaluada. La interpretación que excluye a las parejas de hecho omite diversas consideraciones pertinentes en la interpretación de las leyes : la novedad textual de la disposición en cuestión, el objetivo para facilitar el acceso a la justicia y la coherencia del derecho procesal con el derecho sustancial, ya adaptada por los tribunales para las parejas de hecho. Además, esta interpretación restrictiva puede ocasionar una discriminación injustificada en contra de las parejas de hecho.