Abstracts
Résumé
Le droit linguistique, entendu objectivement, est un ensemble de normes juridiques ayant pour objet le statut et l'utilisation d'une ou de plusieurs langues, nommées et innommées, dans un contexte politique donné. Il s'agit d'un droit métajuridique en ce que la langue, qui est le principal outil du droit, devient en l'occurrence à la fois le sujet et l'objet du droit. Il s'agit également d'un droit futuriste en ce qu'il consacre davantage, même si encore plutôt timidement et implicitement, le droit à « la » langue, et donc le droit à la différence.
Les droits linguistiques, entendus subjectivement, droits à la fois individuels et collectifs, comprennent le droit à « une » langue (le droit d'utiliser une ou plusieurs langues nommées, notamment dans le champ de l'usage officiel des langues, droit de nature essentiellement historique) et le droit à « la » langue (le droit d'utiliser n'importe quelle langue, notamment dans le champ de l'usage non officiel des langues, droit de nature essentiellement fondamental). Cette distinction, désormais reconnue par la Cour Suprême du Canada, s'inspire des principes de territorialité et de personnalité linguistiques.
Enfin, selon que le droit linguistique est considéré d'ordre public ou pas, il vise surtout la langue ou les locuteurs linguistiques. De toute façon, le droit linguistique ne vise en général que la langue-médium (la forme) et non pas la langue-message (le contenu).
Abstract
Language Law, viewed objectively as legal rules on the status and the use of one or more languages, designated or not, within certain political contexts, is a metajuridical and futuristic law. To the extent that language, which is the main tool of the law, becomes both the subject and the object of the law, language law becomes metajuridical law. To the extent that language law recognizes and enshrines the right to « the » language more firmly (and thus the right to be different), albeit sometimes rather timidly and implicitly, it becomes futuristic law, since it is historically significant.
Language rights, viewed subjectively, include the right to « one » language (the right to use one or more designated languages in various domains, especially in official domains ; this right is particularly an historical right) and the right to « the » language (the right, of a fundamental nature, to use any language in various domains, especially in unofficial domains). The language rights (recognized from now on by the Supreme Court of Canada) are based respectively on the principle of territoriality and the principe of personality and are both individual and collective rights.
Finally, depending on whether language law is of the kind of a public policy law or not, it aims especially the language or especially the language speakers. In any case, language law aims, generally speaking, the language-medium (the form of the linguistic expression) and not the language-message (the content of the linguistic expression).
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