Abstracts
Résumé
De son côté, Yves Frenette poursuit son analyse critique des études francophones nord-américaines. Ainsi, après avoir présenté l’oeuvre du sociologue franco-ontarien Roger Bernard (cahier 5), fait le bilan de l’histoire sociale de l’Amérique française entre 1763 à 1914 (cahier 11) et s’être penché, dans une perspective comparative, sur la production historienne de la période 1970 en Acadie, en Ontario français et au Manitoba français (cahier 12), il revient à la charge avec un bilan de l’histoire des migrations des Canadiens français dans les différentes régions du continent où ils ont été présents depuis plus de quatre siècles. Contrairement à ce qui est souvent avancé, il montre que la mobilité géographique est un élément central de l’expérience des Canadiens français. Mus par la volonté d’améliorer leur sort et d’assurer leur reproduction sociale, ces derniers se sont déployés sur le continent, au gré des contextes socioéconomiques et des dynamiques familiales. Car c’est à l’intérieur des cadres de la famille élargie, de la parenté, que se sont effectués leurs nombreux déplacements. Si un grand nombre d’individus n’étaient pas ancrés dans ces lieux, ils étaient néanmoins enracinés au sein de leurs réseaux familiaux.