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Cahiers Charlevoix
Études franco-ontariennes
Volume 12, 2018
Table of contents (8 articles)
Études
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Affidavit présenté dans le cadre de la plainte devant la Cour fédérale du Commissaire aux langues officielles du Canada visant les compressions budgétaires de Cbef Windsor
Simon Laflamme
pp. 13–54
AbstractFR:
L’affidavit que publie ici Simon Laflamme a été utilisé par le Commissariat aux langues officielles pour appuyer la cause qu’il défendait contre la Société Radio-Canada. À la suite des compressions budgétaires de 2009 dont elle avait été victime, la société d’État réduisait fortement sa programmation à la station de radio Cbef de Windsor. Ce document rappelle quelques principes sur le rapport entre les communautés et leurs médias en insistant sur les conditions de la postmodernité et sur la situation des populations minoritaires, notamment sur celle de la francophonie canadienne ; il distingue le rôle des médias généralistes de celui des médias spécialisés en insistant sur l’importance pour une population donnée de produire des messages médiatiques pour elle-même ; il met en évidence la dynamique entre démographie, culture, médias et économie ; il évoque une série de travaux empiriques sur les médias qui permettent aussi bien de comprendre le cas franco-ontarien dans son ensemble que de saisir la spécificité de la communauté francophone du sud-ouest de la province.
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Trois historiens de la « transition ». Mutations identitaires et historiographie en Acadie, en Ontario français et au Manitoba français, 1970-2000
Yves Frenette
pp. 55–88
AbstractFR:
Yves Frenette, qui en est à sa cinquième participation aux Cahiers Charlevoix, propose un regard comparatif de l’historiographie dans trois aires de la francophonie canadienne entre 1970 et 2000. Au cours de cette période de transition, les identités traditionnelles acadienne et canadienne-française déclinent progressivement au profit de nouvelles identités francophones provincialisées. Il s’attache à trois historiens qui sont aussi des intellectuels enracinés dans leur milieu : Léon Thériault au Nouveau-Brunswick, Gaétan Gervais en Ontario et Robert Painchaud au Manitoba. Les deux premiers se rejoignent dans leur quête d’autonomie pour les Acadiens et les Franco-Ontariens – autonomie politique pour Thériault, autonomie institutionnelle pour Gervais ; ils font ressortir des filiations qui, seules, garantissent un avenir établi sur des assises solides. Dans un contexte fort différent, surtout en raison de la situation très minoritaire des francophones de la Prairie, Painchaud étudie la thématique historique de l’immigration, prône l’ouverture à l’autre et appuie les nouvelles politiques fédérales et provinciales de multiculturalisme.
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Essai sur le français parlé en Ontario : entre représentations et légitimité
Julie Boissonneault
pp. 89–116
AbstractFR:
Pour sa deuxième contribution, Julie Boissonneault, qui a précédemment analysé les contraintes institutionnelles qui entravent l’intention et la réalisation des études universitaires en français en Ontario, se penche ici sur la perception qu’on a de la langue des Franco-Ontariens. La langue française parlée en Ontario fait souvent l’objet d’un discours dépréciatif qui établit la compétence des Franco-Ontariens à l’aune de leurs manquements au français de référence. Or, ce discours, qui ne tient pas compte de l’enjeu de la variation interne de toute langue et des processus naturels d’évolution des parlers, nourrit des représentations à l’égard du parler qui sont souvent partielles ou fausses et qui, en retour, peuvent mener à un sentiment d’incompétence chez le locuteur franco-ontarien. Cet essai propose un regard critique sur la trialectique – « discours épilinguistique / représentation linguistique / sécurité-insécurité linguistique » – et met de l’avant la primauté de la description concertée, détaillée et critique de toute variété de langue dans son aménagement « formel ».
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Le phonème /r/ en franco-ontarien : réalisations et perceptions
Ali Reguigui
pp. 117–148
AbstractFR:
Ali Reguigui inscrit son étude dans le cadre de la phonétique articulatoire et de la sociophonétique, fondée sur les données d’un questionnaire sociolinguistique recueillies auprès de sujets franco-ontariens. Il examine le cas de la consonne roulée alvéolaire voisée /r/ du latin, qui a persévéré en ancien français et moyen français jusqu’au xviie siècle dans les centres urbains, et jusqu’au xviiie siècle en général pour se faire remplacer par la consonne roulée uvulaire voisée, communément qualifiée de grasseyée et marquée comme variante de prestige en France. Au Québec, au début du xxe siècle, c’est le [r] roulé, associé à l’élite intellectuelle, qui était valorisé. Dévalorisée vers le milieu de ce siècle, cette variante est abandonnée par l’élite au profit de la variante grasseyée et elle marque de plus en plus le langage de la classe populaire. Ces perceptions se traduisent par des jugements de valeur ou des clichés sur l’usage de ces variantes. Qu’en est-il de l’usage et de la perception du phonème /r/ chez les Franco-Ontariens, une minorité bilingue qui vit en contact constant avec l’anglais ? Quelles sont leurs réalisations du phonème /r/ et quelles en sont leurs perceptions ? Cette étude apporte des réponses à ces questions.
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La chanson française de tradition orale en Ontario : données, tendances, état du répertoire
Marcel Bénéteau
pp. 149–215
AbstractFR:
L’étude de Marcel Bénéteau fait le bilan de la chanson traditionnelle française en Ontario et trace son évolution dans le temps et l’espace. L’auteur décrit le travail qu’il a entrepris pour déterminer en premier lieu en quoi consiste le répertoire de l’Ontario français ; à cette fin, il précise quelles sont ses balises historiques et géographiques (où et quand le répertoire s’est-il implanté sur le territoire ?) et ce qu’il comprend au juste (combien de chansons ? quelles chansons ? quelles catégories de chansons ?). Pour ce faire, il a dû s’astreindre à dépouiller les divers fonds d’archives disponibles afin de repérer, identifier et cataloguer plus de 12 000 versions de chansons recueillies en Ontario depuis la fin du xixe siècle, un travail de longue haleine qui a occupé l’auteur au cours des dix dernières années. Le résultat – premiers jalons d’un catalogue de la chanson traditionnelle française en Ontario – permet de décrire avec précision la richesse et la diversité du répertoire tout en tenant compte de ses particularités régionales et de ses apports au fonds commun que partagent les francophones des deux côtés de l’Atlantique.
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Régis Roy (1864-1944) ou la mise en vers de facéties du terroir
Jean-Pierre Pichette
pp. 217–274
AbstractFR:
Pour sa part, Jean-Pierre Pichette verse un nouveau chapitre au dossier de la transposition des récits oraux dans des oeuvres littéraires. À l’analyse des écrits destinés à la jeunesse de l’écrivaine Marie-Rose Turcot (Cahiers Charlevoix 3) et de l’ethnologue Marius Barbeau (Cahiers Charlevoix 4), il ajoute l’examen des « petits contes drolatiques » qu’un autre écrivain d’Ottawa, Régis Roy (1864-1944), a publiés entre 1906 et 1928. Cet auteur affirme avoir tiré « du terroir », donc lui-même entendu, les 132 récits brefs et amusants qu’il a mis en vers dans ses trois recueils. La rusticité de sa poésie découle nettement de la source populaire de son inspiration. Par la comparaison d’un échantillonnage de « petits monologues comiques en prose rimée » avec des variantes relevées dans la tradition orale canadienne-française, cette étude entend démontrer que les ingrédients de son humour sont vraiment les « bons mots du terroir ». En choisissant de mettre en vers des contes facétieux – fabliaux véritables fondés sur des sottises, ruses, quiproquos et calembours – Régis Roy s’est taillé une place originale dans le courant terroiriste de son temps.
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Chronique
Michel Bock
pp. 277–282
AbstractFR:
En annexe à ce douzième volume, notre confrère Michel Bock a compilé dans la « Chronique » les faits saillants survenus depuis la parution du dernier volume et les nouvelles des membres reliées à leurs activités professionnelles. Nous y joignons le compte rendu des activités récentes de la Société des Dix que son secrétaire, Fernand Harvey, a préparé à notre intention.