Abstracts
Résumé
C’est des régions du Centre et du Sud-Ouest, réunies en raison de leur identité commune et fragmentée, et d’une conscience régionale en voie d’éclosion, que traite l’étude d’Yves Frenette. Par la relecture de documents divers (entrevues, témoignages, recensements et études), il brosse un portrait concret de la vie française de ce coin de l’Ontario pour la période 1940-1970. En retraçant les courants migratoires qui ont amené des populations françaises dans ces régions, il sonde leurs motivations, indique les zones d’attraction (Détroit-Windsor, Sarnia, baie Georgienne, Toronto, Hamilton, Welland) et les îlots de peuplement, et parle de leur adaptation au milieu à la faveur du réseau institutionnel chargé de les encadrer. Mais les migrants durent réagir aux préjugés qu’entraînait leur minorisation et qui eurent des effets sur la place de ces nouveaux Franco-Ontariens. Aussi, les problèmes d’anglicisation les confrontèrent-ils très tôt et les divisèrent : sympathie ou trahison des clercs, apathie de plusieurs, incompréhension et rivalités entre groupes francophones (Québécois et Acadiens, Canadiens français et Français) contribuèrent à de nombreux transferts linguistiques. Malgré une assimilation galopante, qui inquiète l’élite, l’école et la progression du réseau institutionnel auraient commencé à freiner l’assimilation.