Abstracts
Résumé
Comment se réapproprier une parole déformée, détournée puis confisquée par le colonisateur? Comment exprimer sa différence dans la langue et les médiums culturels de l’Autre? Est-il possible, ou souhaitable, de parler d’autre chose que de son « autochtonie » cependant qu’elle est menacée encore de toute part? La poésie de Marie-Andrée Gill propose une sortie de crise : la solution n’est pas dans le ressentiment, la révolte, le repli sur soi, la fuite, elle réside dans l’affirmation sereine d’une identité plurielle.
Abstract
How can one reclaim a speech distorted, diverted and confiscated by the colonizer? How to express one's difference in the language and cultural mediums of the Other? Is it possible, or even desirable, to speak of anything other than its "Indigeneity", while it is still threatened from all sides? Marie-Andrée Gill’s poetry offer a way out of the crisis : the solution is not in resentment, revolt, withdrawal into oneself, flight, it lies in the serene assertion of a plural identity.
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Appendices
Notes biographiques
Paul Kawczak est titulaire d'un doctorat en lettres de l'Université du Québec à Chicoutimi. Il est coordonnateur de la Chaire de recherche sur la parole autochtone de l'UQAC et éditeur aux éditions La Peuplade. Collaborateur régulier des revues Spirale et Lettres Québécoises, il est également l'auteur de L'Extincteur adoptif (Moult éditions, 2015) et de Un long soir (La Peuplade, 2017).
Luc Vaillancourt est professeur titulaire à l’Université du Québec à Chicoutimi où il enseigne la littérature d’Ancien Régime et la création littéraire. Ses travaux portent principalement sur la rhétorique et l’épistolographie (il a publié en 2003 à Paris, chez Honoré Champion, une monographie consacrée à La lettre familière au XVIe siècle, dirigé le numéro 84 de Tangence sur les Postures et impostures de l’épistolographie humaniste à l’été 2007, et édité en 2017 un ouvrage collectif chez Hermann : « Des bruits courent ». Rumeurs et propagande au temps des Valois). Il est également titulaire de la Chaire de recherche sur la parole autochtone, qui s’intéresse aux enjeux sociolinguistiques et spécificités rhétoriques de ses échos textuels, depuis les débuts de la colonie jusqu’à aujourd’hui.
Bibliographie
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