Papers of the Bibliographical Society of Canada
Cahiers de la Société bibliographique du Canada
Volume 61, 2024
Table of contents (7 articles)
Articles / Articles
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Participatory Readership: Reconstructing the Historical Subscribership of South Today
Megan Butchart
pp. 1–49
AbstractEN:
Despite the emerging proliferation of periodical studies scholarship attentive to various facets of the publishing circuit, relatively little is known about the readers of historical periodicals. Who were they? How were they reading? Why were they reading? How did readers participate in the work of periodicals discursively and non-discursively? This article outlines the process of reconstructing, from archival subscription records, the historical subscribership of South Today, a “little” literary magazine and activist publication published in the American South in the 1930s and 1940s by editors Lillian Smith and Paula Snelling. Combining the findings of this data with reader testimony in the magazine and archive, I consider the difference between “imagined” and “real” readerships and investigate how Smith and Snelling’s curation of readerly community spaces—and the resultant reader participation both on and off the page—contributed to the magazine’s development and community-based political activism. Although South Today has fallen somewhat into obscurity, it had a relatively large circulation and long run for a little magazine, and it serves as an insightful publication in the history of the long civil rights movement. Furthermore, its community approach to publishing and openly anti-segregationist politics make it an interesting candidate for a study of readership, for as South Today was increasingly subjected to state surveillance, reading the magazine became more and more of a political act. This article contributes not only to studies of little magazines and their readerships generally, but also proposes that understanding South Today’s politics and historical significance necessitates a study of its approach to readership. Ultimately, this article offers evidence of South Today’s readers as active participants rather than passive consumers, and argues that these peripheries around print objects are important sites of community and activism that deserve greater attention.
FR:
Malgré la prolifération émergente de recherches sur les périodiques attentives aux différents aspects du circuit de publication, les lecteur·trice·s de périodiques historiques sont toujours relativement peu connu·e·s. Qui étaient-ils·elles? Comment lisaient-ils·elles? Pourquoi lisaient-ils·elles? Comment participaient-ils·elles au travail des périodiques, aux sens discursif et non discursif? Cet article présente, à l’aide de dossiers d’abonnement archivistiques, une reconstruction du lectorat de la petite revue littéraire South Today, publication militante diffusée au Sud des États-Unis dans les années 1930 et 1940 par les éditrices Lillian Smith et Paula Snelling. En unissant les conclusions de ces données aux témoignages de lecteur·trice·s figurant dans South Today et dans les archives, je présente une analyse des différences entre les lectorats « imaginés » et « réels ». J’examine également les effets de la conservation d’espaces communautaires littéraires par Smith et Snelling — et, par conséquent, la participation des lecteur·trice·s aux sens « sur page » et « hors page » — sur le développement et le militantisme politique de la revue. Bien que South Today soit tombée dans l’oubli, elle a profité d’une grande circulation et d’un long tirage en dépit de son statut de petite revue, et elle demeure une publication révélatrice dans le contexte de l’histoire du mouvement des droits civiques. Par ailleurs, en raison de son approche communautaire envers la publication et ses sensibilités politiques ouvertement antiségrégationnistes, la revue South Today est une candidate intéressante pour une étude de lectorat, surtout parce que sa publication était de plus en plus soumise à la surveillance de l’État, et par conséquent, sa lecture devenait de plus en plus un acte politique avec le temps. Cette recherche vise non seulement à contribuer aux études de petites revues et de leurs lectorats, mais propose également qu’une réelle compréhension des sensibilités politiques et de l’importance historique de South Today nécessite une étude de son approche envers son lectorat. En conclusion, cet article démontre que les lecteur·trice·s de South Today étaient des participant·e·s actif·ve·s plutôt que des consommateur·trice·s passif·ve·s, et affirme également que ces périphéries autour d’objets imprimés constituent des sites importants de communauté et de militantisme qui méritent une plus grande attention.
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“Notre voisine méconnue”: Margaret Laurence in Quebec
Violette Drouin
pp. 1–20
AbstractEN:
Though Margaret Laurence’s Manawaka Cycle was met with success upon its publication in English, it is no obvious feat to translate such success across the borders of language, even within her own home country. This article attempts to chart the complex history of the translation of the Manawaka Cycle into French and its reception in Quebec. Drawing on reviews, advertisements, letters, and the books themselves, it establishes two periods of translation, the first in the 1970s and 1980s, the second in the early 2000s. It traces the challenges faced by publishers of these translations, and how they adapted to the changing literary and political climate of the second half of the 20th century. It also touches on the complex relationship between French and French Canadian publishers. The article examines how Laurence’s work was received in Quebec and the space of translation in the collective literary memory. Finally, it compares translations and retranslations of two of Laurence’s novels to garner insight into the differences between the two periods of translation.
FR:
Bien que le cycle de Manawaka de l’écrivaine canadienne Margaret Laurence a connu un grand succès lors de sa publication en anglais, la traduction d’une telle réussite au-delà des frontières de la langue constitue un véritable défi, même dans le pays d’origine de l’autrice. Cet article tente de retracer l’histoire complexe de la traduction du cycle de Manawaka vers le français et sa réception au Québec. À partir de critiques, de publicités, de lettres et des livres eux-mêmes, il vise à établir deux périodes de traduction : une première période dans les années 1970 et 1980, et une deuxième période au début des années 2000. Par ailleurs, ce texte explique les difficultés auxquelles les éditeurs des traductions ont été confrontés, ainsi que l’adaptation de ces derniers aux climats littéraires et politiques changeants au cours de la seconde moitié du vingtième siècle. Il porte également sur les relations complexes entre les éditeurs français et canadiens-français, de même que la réception des œuvres de Laurence au Québec et dans les espaces de traduction dans la mémoire collective littéraire. Finalement, l’article présente une comparaison des traductions et retraductions de deux romans de Laurence afin d’offrir un aperçu des différences entre les deux périodes de traduction.
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The Awkward Homecoming of Maria Monk: Printers, Censors, and a Mysterious Canadian Edition of an Anti-Catholic Best-Seller
Forrest Pass
pp. 1–46
AbstractEN:
Awful Disclosures of Maria Monk (1836) is perhaps Canada's most scandalous literary export. However, only a few editions of the scurrilous anti-Catholic fabrication have been published in its purported author's country of origin. A mysterious undated edition, “published for the trade” in Toronto, is probably the most widely circulated Canadian printing. Based on a close investigation of the Toronto edition's physical characteristics—the stereotype plates used to print it, the illustrations, and the mismatched printer's ornaments appearing on certain pages—as well as the ownership history of one copy and the context of the book's legal status in Canada, this article argues that the Toronto edition is evidence of an anonymous publisher's strategies to evade customs censorship. It suggests that these strategies influenced how Canadian readers might have engaged with Awful Disclosures, highlighting the tension between obscenity and anti-Catholicism that underlay the book’s reception among readers, printers, and censors.
FR:
Awful Disclosures of Maria Monk (« Les Révélations horribles de Maria Monk ») (1836) est sans doute la plus scandaleuse exportation littéraire du Canada. Et pourtant, seules quelques éditions de cette calomnieuse œuvre anticatholique ont été publiées au pays d’origine de son autrice présumée. Une mystérieuse édition sans date, « publiée à des fins commerciales » à Toronto, est probablement l’impression canadienne la plus largement diffusée. À partir d’une analyse minutieuse des caractéristiques matérielles de cette édition — les stéréotypes utilisées lors de son impression, les illustrations et les ornements dépareillés de l’imprimeur sur certaines pages —, ainsi que l’historique de propriété d’un exemplaire et le contexte du statut juridique de l’œuvre au Canada, cet article avance que l’édition torontoise est une preuve des stratégies adoptées par un éditeur anonyme afin d’échapper à la censure douanière. Il suggère également que ces stratégies ont influencé l’engagement des lecteur·trice·s canadien·ne·s avec Awful Disclosures tout en soulignant les tensions entre l’obscénité et l’anticatholicisme sous-jacentes à la réception du livre auprès de lecteur·trice·s, d’imprimeurs et de censeurs.