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Alain Lavigne, Parizeau, Oui au marketing d’un pays, Québec, Septentrion, 2023, 198 p.

  • Simon Provost

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  • Simon Provost
    Université du Québec à Montréal

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Cover of À la (re)découverte de l’oeuvre de Camille Laurin, Volume 32, Number 1, Fall 2024, pp. 7-270, Bulletin d'histoire politique

Après Duplessis, Lesage, Bourassa et Lévesque, Alain Lavigne continue sa tournée des premiers ministres québécois en présentant le marketing politique sous Jacques Parizeau, surnommé « Monsieur » depuis la fin des années 1980. L’auteur présente le portrait d’un homme qui comprend l’importance du marketing politique, sans nécessairement l’apprécier, préférant miser « sur le contenu plutôt que sur le contenant » (p. 9). Malgré les conseils de son équipe, il refuse de modifier drastiquement son image pour des considérations de marketing, et ce n’est que plus tard dans sa carrière, à partir des élections de 1994, que son image sera durablement changée, sous l’impulsion de Lisette Lapointe, sa deuxième épouse. Le livre est divisé en deux grandes sections chronologiques, qui couvrent l’entièreté de la longue carrière politique de Parizeau, étalée sur plus de vingt-cinq ans. La première section est celle où Monsieur est le bras droit de René Lévesque au sein du Parti québécois (PQ), de 1969 à 1984, tandis que la deuxième est celle où il prend la tête de cette formation politique, de 1988 à 1996. Chacune de ces sections est subdivisée en sous-périodes, selon les évènements marquants pour le PQ, principalement les élections et les référendums, permettant de suivre l’évolution du marketing politique au fil de la carrière de Jacques Parizeau. Sous René Lévesque, l’auteur présente Monsieur comme un joueur d’équipe qui a un important impact médiatique dès son arrivée en politique, car il apporte une crédibilité économique au PQ. Déjà lors de ce premier passage au parti, la relation de Parizeau avec le marketing politique est ambiguë. Il apprécie grandement certaines initiatives, comme le manifeste Prochaine étape…Quand nous serons vraiment chez nous, mais en déteste d’autres, comme les cartes de rappel sur le référendum distribuées lors de la campagne électorale de 1976. Malgré cette relation parfois conflictuelle, il comprend l’importance du marketing et participe aux réflexions sur les communications du parti. Parizeau n’hésite toutefois pas à prendre des libertés lors des campagnes, surtout pour parler davantage d’indépendance, mais accepte de rentrer dans les rangs lorsqu’il est rappelé à l’ordre, d’où le qualificatif de « joueur d’équipe » (p. 78). Ses limites finissent tout de même par être atteintes en 1984 lorsqu’il quitte le PQ, ne pouvant pas se ranger derrière le « beau risque » proposé par Lévesque. Ce départ n’entraîne toutefois pas la fin de la carrière politique de Parizeau, qui revient au PQ en 1987 avant d’en devenir le chef en 1988. À la tête du parti, il peut affirmer ses idées et ses façons de faire, entre autres en remettant l’indépendance au centre du discours et du marketing. Il utilise aussi des expressions colorées, comme le fameux « auto-pelure-de-banalisé [sic] », qui rend son discours plus sympathique, mais ses techniques marketing ne sont pas sans failles, comme le prouve l’échec de son idée de tenir des conférences de presse chaque vendredi après-midi. Le meilleur exemple de son côté « joueur d’équipe » est toutefois sa décision de nommer Lucien Bouchard comme négociateur en chef lors du référendum de 1995, lui laissant donc le devant de la scène. Cela prouve aussi qu’il reconnaît l’importance du marketing politique dans l’atteinte de son objectif final, l’indépendance, malgré sa relation amour-haine avec ces méthodes. Comme lors de son départ en 1984, ce passage de Monsieur en politique finira lui aussi sur une cassure, avec sa fameuse déclaration faite après la défaite référendaire où, fidèle à lui-même, il s’écarta du discours écrit par ses conseillers, avec le résultat qu’on connaît. Cette phrase marquante vient clore la carrière politique de Parizeau, et, du même coup, l’ouvrage. Le livre d’Alain …

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