Hors-dossierRecensions

Marie-Claude Larouche, Félix Bouvier et Pierre-Luc Fillion (dir.), Tensions dans l’enseignement de l’histoire nationale et des sciences sociales. Vues québécoises et internationales, Québec, Septentrion, 2022, 182 p.

  • Helga Elisabeth Bories-Sawala

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  • Helga Elisabeth Bories-Sawala
    Professeure émérite, Institut brêmois des études canadiennes et québécoises

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Cover of Au nom de l’universel : le Québec et les droits humains au XX<sup>e</sup> siècle, Volume 31, Number 3, Winter 2024, pp. 7-248, Bulletin d'histoire politique

Ce livre rassemble des contributions au 6e Congrès de l’Association internationale de recherche en didactique de l’histoire et des sciences sociales, qui tentent de répondre à la question : « Comment les tensions entre majorités et minorités façonnent-elles l’enseignement de ces disciplines au primaire et au secondaire, dans différents contextes nationaux ? » (p. 11) Si les débats autour de l’enseignement de l’histoire sont particulièrement vifs au Québec, c’est qu’il s’agit, comme dans d’autres régions du monde où la « question nationale » reste en suspens, d’un enjeu éminemment politique qui dépasse les controverses purement académiques. Les rapports entre minorités et majorités y sont plus complexes : en plus de l’immigration plus ou moins récente (comme dans la plupart des pays), il faut tenir compte de l’opposition entre deux communautés linguistiques qui se considèrent comme « nations fondatrices », la minorité au niveau canadien étant en même temps la majorité au niveau provincial. Et enfin, les peuples autochtones revendiquent, avec un succès grandissant depuis quelques décennies, le rétablissement de leurs droits et une véritable décolonisation. Les cas de figure étudiés dans le présent volume n’offrent pas tous autant de dimensions, et se distinguent par leurs approches. Dans les chapitres consacrés à la Grèce par Stratigoula Pantouvaki, à la France par Yves-Patrick Coléno et Hervé Blanchard et à l’Argentine par Graciela M. Carbone, la recherche se base sur l’analyse des programmes ministériels et des manuels scolaires, qui sont un excellent moyen de juger de la conscience historique d’une nation démocratique. Bien entendu, il ne pourrait y être question d’« histoire officielle », mais elle est tout de même déterminée par la nécessité de formuler un cadre pour l’école publique, soit une version « quasi officielle » de l’histoire telle qu’une société entend la transmettre à la génération future. Or, les intentions des programmes et les discours des manuels sont réalisés par l’intermédiaire de l’enseignement et c’est à cette dimension que s’intéressent les contributions de Catherine Duquette, Lindsay Gibson et Jacqueline P. Leighton – par un questionnaire sur l’importance accordée par les enseignants à des événements clés du passé national du Canada – et celle de Glória Solé et Márcia Vasconcelos sur une « classe atelier » au Portugal. Les méthodes sont aussi diverses que les niveaux de scolarité étudiés (primaire, secondaire et universitaire), soit à l’état actuel (Grèce), soit par une approche longitudinale (Argentine et Portugal). Ces exemples sont précédés d’une réflexion sur les finalités de l’enseignement de l’histoire et la proposition de les adapter au pluralisme culturel québécois par une « histoire intégrante » conçue par Gérard Bouchard, ainsi que par un second chapitre où Julien Vallée-Longpré et Catinca Adriana Stan rendent compte des revendications d’organismes autochtones à l’occasion de réformes sur l’enseignement de l’histoire nationale au Québec. Ce chapitre étudie d’abord le mémoire du Comité de survivance indienne déposé en mars 1962, d’ailleurs entièrement écrit par des membres de communautés religieuses qui déplorent, déjà, une perception trop eurocentriste des manuels, tout en cherchant une alliance avec le peuple québécois dans son aspiration souverainiste. Il aborde ensuite les mémoires du Conseil d’éducation des Premières Nations, par lesquels celui-ci parvient en 2016, à un demi-siècle de distance et le contexte de la Commission de vérité et réconciliation aidant, à faire enfin peser la voix des Autochtones dans le débat sur la réforme qui les avait largement ignorés ; et ce alors que les premiers volumes des nouveaux manuels avaient déjà été imprimés et durent partir au rebut. Les auteurs, qui paraphrasent plus qu’ils n’analysent les deux mémoires de 2016, ne révèlent d’ailleurs pas si la refonte de dernière minute a …

Appendices