Hors-dossierRecensions

Maïka Sonarje (dir.), Perspectives féministes en relations internationales. Penser le monde autrement, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, coll. « Politique mondiale », 2022, 290 p.

  • Maryliz Racine

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  • Maryliz Racine
    Chercheure visiteure à l’Université libre de Bruxelles

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Cover of Québec-Chili, 1973-2023 : mémoire d’un coup d’État et d’une expérience de solidarité, Volume 31, Number 1-2, Summer–Fall 2023, pp. 7-331, Bulletin d'histoire politique

D’emblée, il est dit que le recueil adopte une conceptualisation élargie des relations internationales pour y inclure les dynamiques issues de relations multilatérales, transnationales, multinationales et coloniales (et post-coloniales). Cette précision demeure essentielle pour bien comprendre ce qui lie entre elles les contributions, car, bien que tout à fait pertinentes pour approfondir la compréhension des enjeux de genres en science politique, plusieurs d’entre elles s’éloignent de ce qu’un lecteur pourrait attendre d’un livre sur les relations internationales « classiques » au sens normatif du terme. En effet, cette impression est d’autant plus vive lorsque l’on examine les différentes sections du recueil pour y découvrir une importante part de contributions se trouvant dans une intersectionnalité affichée. Cela dit, cette approche est cohérente avec l’énoncé de départ contextualisant la production de ce livre. En effet, son objectif est de mettre de l’avant l’apport des perspectives féministes intersectorielles dans les dynamiques internationales et l’agentivité des acteurs qui sont au coeur des enjeux dans lesquels ils sont impliqués directement ou indirectement. La démarche du collectif se pose ainsi en réaction à la quasi-absence des analyses féministes dans la discipline des relations internationales, que ce soit dans la manière dont on l’enseigne ou dont on l’écrit et, donc, la manière dont les universités ancrent la discipline. En bref, le collectif s’inscrit en opposition directe à la « perpétuation d’un ethnocentrisme et d’une perspective masculine dans la conception même du monde ». Pour ce faire, Maïka Sondarjee, directrice de l’ouvrage et professeure adjointe à l’École de développement international et mondialisation de l’Université d’Ottawa, campe dès l’introduction les définitions retenues des concepts abordés, incluant la coexistence de plusieurs terminologies ou d’entrecroisements conceptuels. Par conséquent, l’ensemble de l’ouvrage est structuré en fonction de cinq grands thèmes transversaux aux contributions proposées aux lecteurs. La première section, « Colonialité du pouvoir et ethnocentrisme », réunit des textes qui semblent essentiels pour introduire des socles conceptuels qui sont par la suite réinvestis par d’autres auteurs du même recueil, explicitement ou implicitement. On y aborde les postures des chercheurs lorsqu’ils traitent des enjeux de genre, des concepts mobilisés, des rapports entre les producteurs de savoirs et les objets d’études ; le tout, dans une perspective de remise en cause de l’ethnocentrisme dans les études des dynamiques internationales ou dans un effort de décentrement (si on souhaite reprendre les propos du collectif). Pour ainsi dire, on explique la validité théorique et la pertinence pratique des démarches décoloniales et genrées de phénomènes complexes tels que ceux abordés dans la suite du recueil. La deuxième section, quant à elle, offre différentes perspectives sur les solidarités et les mobilisations féministes. Sont abordés plus spécifiquement des cas de groupes de femmes, dans différents contextes, qui ont oeuvré à faire comprendre leurs perspectives et les impacts différenciés selon le genre de certaines politiques (nationales) ou réglementations (internationales). On y observe ainsi les dynamiques internationales dans les rapports coloniaux, mais aussi dans les enjeux migratoires qui peuvent être liés à la structure globalisante de l’économie mondialisée telle qu’elle est vécue par ces groupes de femmes. Pour ce qui est de la troisième section, l’accent est mis sur la normativité des institutions actuelles qui structurent et encadrent les relations internationales selon différentes échelles, mais aussi la normativité des concepts qui y sont mobilisés. Cela amène le lecteur à en apprendre davantage sur l’absence physique des femmes dans les représentations diplomatiques, par exemple, et sur les définitions des politiques étrangères dites féministes. Aussi, on explore la manière dont une plus grande présence des femmes pourrait contribuer à l’efficacité de certaines opérations de terrain. Pour illustrer le tout, Bouchard et Von Hlatky …