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Ce texte ne prétend pas à la vérité historique, il s’agit plutôt d’un témoignage, d’un travail de mémoire sur une époque charnière de l’histoire chilienne par un nomade venu d’Haïti, une île lointaine de la Caraïbe. J’ai en effet eu le privilège de vivre à Santiago entre 1968 et 1973, les meilleures années de ma vie. Cinquante ans plus tard, ce texte est une confrontation entre le mythe et la réalité de l’Unité populaire. Il est avant tout le récit de mon expérience à la fois singulière, mais aussi universelle, d’un retour sur une période particulière de l’histoire du Chili.

Mes origines

Je suis né à Port-au-Prince en 1948 au sein d’une famille de classe moyenne. Mon père était comptable, avait étudié aux États-Unis et venait du Cap-Haïtien. Ma mère était originaire d’Aquin et mon grand-père avocat avait été maire et député de la ville. J’ai appris l’espagnol au collège et je suivais régulièrement les émissions de radio cubaine ainsi que les programmes de la Voz Dominicana. À dix ans, j’avais visité Cuba où vivait, à Santiago, un oncle de ma mère. J’ai vu La Havane et Santo Domingo, rebaptisé Ciudad Trujillo entre 1936 et 1961 par le dictateur mégalomane Rafael Leonidas Trujillo. J’avais aussi visité Puerto Rico qui avait acquis depuis 1946 le statut ambigu d’État associé aux États-Unis. J’ai aimé la langue espagnole depuis cette époque. En 1967, la situation devenait de plus en plus difficile avec le durcissement de la dictature de Duvalier et les Haïtiens commençaient déjà un exode vers les États-Unis, le Canada et la France. Cette fuite devait aussi se poursuivre au XXIe siècle vers le Brésil, mais surtout au Chili, où nous n’étions, en 1969, qu’une cinquantaine à y vivre.

Je suis donc parti en France en 1967 après un bref séjour à Madrid, dans l’Espagne de Franco. À Paris, je n’ai pas fait d’études formelles, mais je me suis consacré à suivre des grandes conférences, à lire les revues et les livres interdits dans mon pays et à participer aux discussions politiques avec les exilés haïtiens, africains et latino-américains. Plus tard, je suis parti pour l’Afrique en passant de l’Algérie nouvellement indépendante au Mali, la Haute-Volta, le Dahomey, jusqu’au Sénégal de Senghor. De Dakar, j’ai pris un bateau pour le Brésil. J’y ai découvert l’horreur des dictatures militaires du Brésil et de l’Argentine avant de finalement me rendre au Chili après avoir traversé la cordillère des Andes.

Mes années au Chili et mon implication politique durant l’Unité populaire

Entre 1968 et 1973, j’ai vécu à Santiago et j’ai commencé des études à l’Université du Chili, au Pedagógico[2] de Macul, un superbe campus, et aussi le plus politisé de l’université. J’ai été admis au département d’histoire grâce à l’intervention du grand historien du mouvement ouvrier, le professeur Hernán Ramírez Necochea, directeur du département. J’ai obtenu une bourse de l’université. J’étais très intéressé par les recherches du professeur Rolando Mellafe, un pionnier de la recherche sur l’histoire de l’esclavage au Chili, domaine peu étudié par l’historiographie chilienne. Je suivais aussi avec passion le cours du grand géographe des Andes, le professeur Pedro Cunill.

Parallèlement, je suivais librement au département de sociologie les cours d’Enzo Faletto et d’Andre Gunder Frank. Je me suis intéressé particulièrement à l’enseignement du philosophe Juan Rivano, grand spécialiste de la pensée de Hegel et de Karl Marx. En 1971, ayant terminé mes études au département d’histoire, j’ai commencé une maîtrise à la Faculté latino-américaine de sciences sociales (FLACSO). Nous avions d’excellents professeurs comme les Argentins Atilio Borón et Emilio de Ípola, ainsi que des conférenciers comme Alain Touraine et Fernando Henrique Cardoso. Nous étions une vingtaine d’étudiants latino-américains et un Québécois, le docteur Serge Mongeau, qui deviendra plus tard le fondateur de la maison d’édition Écosociété, qui nous a beaucoup aidés durant le coup d’État.

Sur le campus, je me suis fait des amis de toute une vie comme Carmen Sabag, partie plus tard au Québec, Yvette Illas, actuellement en Afrique du Sud, Ricardo Yocelevsky du Colegio de México et José Manuel Del Castillo, chercheur dominicain. Un de mes grands amis était Gilberto López, étudiant brésilien et plus tard professeur à l’Université du Costa Rica où il trouva refuge après le coup d’État de Pinochet. Et c’est au Chili que je me suis marié avec Carolle Charles, étudiante haïtienne devenue plus tard, avec son doctorat, professeure au Baruch College à New York. Elle est la mère de ma fille Jane qui a vécu, avant la COVID, deux ans à Santiago.

J’ai beaucoup appris lors des discussions entre étudiants dans les jardins du Pedagógico. J’avais le choix d’adhérer aux Jeunesses communistes, mais ce groupe me semblait trop stalinien ; mes sympathies m’orientaient vers le Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR)[3], mais j’étais plus attiré par les Jeunesses socialistes où les débats étaient passionnés entre les différentes tendances du socialisme chilien. Les socialistes étaient divisés entre les sociaux-démocrates, comme le docteur Salvador Allende, les trotskystes qui dominaient dans certaines sections du parti, les militants proches du Parti communiste (PC) et les autres sympathisants du MIR. Je suis devenu membre du Parti socialiste et militant de la régionale Cordillera où des débats virulents portaient sur les questions des transformations des structures économiques et de remise en cause du système de transformation des formes de domination politique. Pour la plupart d’entre nous, le programme de l’Unité populaire était nécessaire pour amorcer les changements essentiels à la démocratisation de la société chilienne.

Nous avions aussi des rencontres régulières avec des militants du MIR qui se trouvaient dans une situation de semi-clandestinité. Ceux-ci pensaient que tôt ou tard, la réaction conservatrice allait faire payer aux sociaux-démocrates et autres réformistes en larmes de sang, pour reprendre les mots de l’anarchiste italien Malatesta, la peur qu’ils avaient eue de perdre leurs privilèges. Les militants du MIR se préparaient à une inéluctable confrontation armée. Le Chili était devenu une sorte de laboratoire politique où la gauche mondiale pensait que se jouait, dans ce pays du Pacifique, l’avenir du socialisme. La droite mondiale voyait aussi dans le projet de l’Unité populaire un danger potentiel. Aux États-Unis, Kissinger et le gouvernement de Nixon préparaient une contre-offensive pour mettre fin à cette expérience singulière. Une offensive qui allait se terminer dans le sang. Je me rappelle ces graffitis sur les murs qui parlaient de l’Opération Jakarta. Beaucoup ignoraient le coup d’État sanglant du général Suharto pour réprimer le parti communiste et les divers groupes sociaux qui le soutenaient et son million de morts, de torturés et d’exécutés en Indonésie entre 1965 et 1966.

Le Chili de l’Unité populaire était une époque d’effervescence politique et de grands débats idéologiques sur les possibilités d’un socialisme à la chilienne. Mais il me semblait que l’optimisme ambiant nous poussait à sous-estimer la détermination de nos adversaires à mettre fin à cette expérience de façon violente.

Le coup d’État

Mon ami Christian Bulnes m’avait vendu une petite voiture qui allait se révéler très utile le jour du coup d’État.

Quelques jours avant le 11 septembre, j’avais accompagné mon amie la journaliste María Eugenia Saul et un journaliste montréalais du Devoir pour une tournée nocturne. Les militaires patrouillaient dans la ville avec des barrages. Nous eûmes alors une discussion animée sur les possibilités d’un coup d’État. Beaucoup de militants du PS n’y croyaient pas, soulignant le caractère particulier du Chili. Avec ma soeur Michèle, qui m’avait rejoint au Chili et qui étudiait au Lycée No 7, nous avons pris quelques précautions en cas d’affrontements armés. Nous avions expédié, après les avoir fait notarier, nos diplômes et papiers importants chez notre tante qui vivait à New York.

La tension montait et, dans notre section du PS, nous étions divisés sur la marche à suivre. Il y en avait parmi les sociaux-démocrates qui proposaient une sortie politique avec l’organisation d’élections anticipées, ce qui me semblait à l’époque, vu les discours de la droite et les actions de certaines factions militaires, relever du crétinisme parlementaire. Quant aux militants qui tenaient un langage révolutionnaire et qui parlaient de se préparer à un affrontement armé, ils n’avaient pas la capacité opérationnelle pour se lancer dans une insurrection armée. J’étais indécis à l’époque sur la position à prendre, car je voyais que, comme dans une tragédie grecque, les protagonistes allaient vers l’abîme. J’étais aussi étranger dans le pays et avec des camarades venus aussi d’ailleurs, nous discutions des possibilités de triomphe de la contre-révolution. Il fallait nous préparer au pire.

Le Secrétaire général du PS, le sénateur Carlos Altamirano, parlait d’une guerre civile comme en Espagne, mais en réalité la gauche n’était pas préparée militairement et on se dirigeait vers un dénouement à l’indonésienne. Du côté de la direction du PS, il n’y avait aucun mot d’ordre précis. Le responsable militaire de la régionale Cordillera ne possédait comme armement qu’un revolver calibre 38 et douze balles. Il aurait fallu préparer le parti à passer à la clandestinité. Le PC et le MIR étaient les seules organisations à disposer d’une structure clandestine.

Le jour du coup d’État, j’ai rencontré dans la rue le responsable militaire de la régionale Cordillera qui ne savait pas quoi faire. J’ai fini par l’amener chez sa tante. Tout cela me semblait surréaliste. Je me suis rendu ensuite au Pedagógico où j’ai trouvé Fabio Rodríguez, un camarade d’études du département d’histoire et ancien dirigeant des Jeunesses communistes, avec un personnage plus âgé. Fabio, dont le père était panaméen, m’a demandé d’accompagner cette personne à l’ambassade de Panama. J’ai su plus tard qu’il s’agissait d’un des dirigeants du Parti communiste panaméen en visite au Chili.

Je me rendis par la suite dans la maison où logeait un groupe de réfugiés haïtiens qui avaient été libérés de prison en Haïti en échange de la libération de l’ambassadeur Clinton Everett Knox, kidnappé le 23 janvier 1973 par un commando d’opposants à la dictature des Duvalier. Nous les avons reçus et aidés. Ils avaient passé des années dans les prisons de la dictature. Un voisin m’avertit que très tôt dans la matinée les militaires les avaient embarqués. J’allais les rencontrer plus tard au Stade national, alors que certains allaient se réfugier par la suite en France, en Suisse et au Canada.

La section du Parti s’était dispersée, chacun essayant de se trouver un refuge quelque part. Nous avions une maison sur la rue Caupolicán, qui servait de refuge à plusieurs militants. Trois jours après le coup d’État, cette maison allait être investie par les carabineros[4] et le contenu de notre bibliothèque fut emporté pour être brûlé.

Au Stade national

Un commando de carabineros a donc débarqué le soir du 14 septembre à la maison de Caupolicán. Il y avait ma soeur Michèle, qui à l’époque était mineure, mes amis et camarades chiliens Vasco Silva, Roberto Naduris et le Flaco (le Mince) Valenzuela ainsi que des camarades haïtiens, Michel Vieux et Michel Adam. Après nous avoir emmenés dans un local militaire, on nous a dirigés vers le Stade national[5]. Nous avons alors été enfermés dans ce stade devenu une prison gigantesque. J’ai été frappé violemment et l’image que je garde de cette soirée est celle de la violence extrême des militaires contre des centaines de prisonniers. J’ai ensuite été enfermé avec 140 prisonniers, après avoir été battu dans le vestiaire numéro 7, celui de Caszely, le grand joueur de soccer du Colo, mon équipe fétiche.

Dans cet espace limité se côtoyaient des étrangers comme le recteur de l’université d’Oruro en Bolivie, le vieux syndicaliste chilien Clotario Blest, qui avait déjà séjourné en prison dans les années 1950 pour ses activités contestataires, ainsi que le docteur Danilo Bartulini, le médecin d’Allende. Il y avait aussi, parmi nous, une jeune Brésilienne qui avait subi des violences sexuelles de la part des carabineros, quelques jeunes délinquants, des cogoteros (des voleurs qui attrapent leur victime par le cou) comme on les appelait au Chili, ainsi que deux jeunes prostituées arrêtées pour avoir violé le couvre-feu.

Cette expérience d’emprisonnement au Stade était révélatrice de la capacité des êtres humains à résister à la volonté des militaires de nous déshumaniser. Dans ce vestiaire surpeuplé, nous nous organisions par groupe de dix pour contrôler les délinquants devenus espions pour les militaires. Il y avait deux groupes parmi les militaires, celui responsable de l’intendance qui était satisfait de notre organisation, car cela facilitait leur tâche, et les officiers de renseignement dont la tâche était de créer des tensions permanentes auprès de la population carcérale.

Nous allions vite organiser dans le vestiaire un groupe culturel avec des conférences littéraires et historiques sur l’Amérique latine, évitant d’aborder les questions politiques, car nous ne savions pas s’il y avait des mouchards parmi nous. Je côtoyais au Stade Angel Parra, fils de Violeta Parra, la célèbre folkloriste. Les militaires ont mis du temps à l’identifier, car le nom Parra qu’il avait adopté ne figurait pas sur sa carte d’identité.

Durant mon incarcération, j’ai été soumis à la torture avec privation de sommeil, coups et décharges électriques. On voulait me faire avouer que j’étais un agent cubain, insistant même sur le fait que mon phénotype différait de celui de la majorité de mes compatriotes. Ulrich Joly, syndicaliste haïtien qui avait été libéré de la prison de Duvalier, a été sauvagement battu par les militaires et a eu des côtes cassées sans être soigné. Le directeur de la FLACSO, un ancien jésuite espagnol horrifié par la torture et l’assassinat de nos camarades boliviens de la FLACSO, Jorge Ríos et Ignacio Soto, se mobilisa en vue de faire libérer les étudiants étrangers par l’intermédiaire de Ricardo Lagos, l’avocat de la FLACSO et futur président du Chili. Je lui dois en quelque sorte la vie, car j’allais être libéré ainsi que le Colombien Joaquín Duque et l’Uruguayen Jorge Lafitte. Ce dernier sera de nouveau arrêté après deux jours passés à la FLACSO sans pouvoir sortir de l’enceinte de la Faculté surveillée par les carabineros. Durant cet intermède, j’ai pu revoir quelques amis et ma famille. Ricardo Lagos nous accompagna à l’aéroport de Pudahuel pour Lima. Le général péruvien Velasco Alvarado et son gouvernement avaient décidé de recevoir des exilés chiliens et latino-américains en leur accordant un visa de séjour de trois mois. Ma soeur et ma femme Carolle sont parties quelques jours plus tard. J’ai vécu dans le quartier Miraflores à Lima chez un ami péruvien, ancien étudiant de l’Université du Chili. À Lima, j’étais en contact avec les comités de solidarité avec le Chili. J’ai dû me rendre à la frontière du Pérou avec le Chili et c’est ainsi que j’ai rencontré, fuyant la dictature, mon vieil ami du Pedagágico, Vasco Silva, qui devait plus tard émigrer en Espagne alors que je partais pour le Canada. Je suis arrivé à Montréal par une froide nuit d’hiver, le 28 décembre 1973.

Le Chili après la dictature

Après mon arrestation et mon expulsion du Chili en 1973, je n’y suis retourné que deux fois : en 1991 pour un tournage radiophonique et en 2011 lors d’un voyage en Argentine où je devais présenter mes documentaires à Buenos Aires. J’en ai alors profité pour retourner à Santiago. Le Chili était devenu pour moi un pays fantasme. J’y avais vécu de 19 à 25 ans. Lors de mon séjour en 1991, le pays venait d’élire son premier président après Pinochet, Patricio Alwyn, un politicien issu de la Démocratie chrétienne. Je l’ai entrevu à Viña del Mar devant le palais présidentiel, se promenant seul. Et plus tard à la capitale, j’ai aperçu l’escorte de Pinochet, avec chars d’assaut et hélicoptères. Il partait en visite officielle en Équateur. Il y avait un contraste évident entre les styles des deux personnages. Je n’ai pas visité le Chili en touriste, j’y suis retourné pour travailler sur un documentaire au sein d’une équipe où j’étais le seul à parler espagnol. Ce voyage, je l’avais effectué à la demande de Jean-Daniel Lafond, le mari de Michaëlle Jean, devenue plus tard gouverneure générale du Canada. Le projet était conçu comme une sorte de retour aux sources de quelqu’un qui avait été en quelque sorte déraciné, d’un étranger de l’intérieur qui avait vécu la montée de l’Unité populaire, ce rêve d’un socialisme en liberté.

J’y ai retrouvé les accents d’une langue, les odeurs si particulières des fruits de mer dans les marchés, la grandeur et la beauté de la cordillère des Andes, mais aussi, en 1991, la lourdeur de la présence militaire dix-sept ans après le coup d’État. Le pays commençait à respirer, mais on ressentait toujours la peur de la population après les années de terreur.

Je suis parti de Montréal avec plein d’appréhensions sans savoir ce qui pourrait m’arriver. Je retournais au Chili avec crainte que la confrontation avec le réel pourrait être fatale à ma mémoire de cette période où je m’étais engagé aux côtés du peuple chilien. J’avais peur de découvrir un autre pays.

J’avais cultivé durant mon séjour au Québec et au Mexique, une nostalgie de cette période nourrie par les comités de solidarité, les marches, les pétitions. Depuis plus de dix-sept ans, je n’avais jamais cessé de rêver à ce retour. Mais je devais savoir de mon double exil, de ma terre natale et du Chili, qu’il n’y avait aucun retour possible. On ne retrouverait en fait qu’une autre terre. Je me sentais cependant attaché à cette image d’un Chili terre d’asile des réfugiés d’Amérique latine et de la Caraïbe.

Si le premier voyage de retour a été en quelque sorte un voyage professionnel, j’y ai également fait des retrouvailles d’ami.e.s qui ont vécu sous la dictature et d’autres revenus d’exil. Le second séjour a, par contre, été celui d’un voyageur qui pouvait librement déambuler dans les rues de Santiago, retrouver la rue Londres où tant de camarades avaient été torturés, le Stade national où j’avais été torturé ainsi que des milliers d’autres Chiliens. En 2011, ce pays me semblait irréel. Très vite, j’ai cessé de déambuler comme touriste, mais je ne savais pas toujours ce que je cherchais : un nom, le souvenir d’une compagne, les lieux d’une manifestation étudiante ou de ces grandes marches, ou encore ces chansons et slogans que nous chantions et qui inspiraient nos luttes populaires et nos espérances. À l’issue du deuxième voyage, j’ai eu le sentiment qu’un autre pays était en train de naître et que le Chili allait connaître un renouveau.