Abstracts
Résumé
On assiste ces dernières années à un intérêt renouvelé pour le républicanisme dans le discours public et l’arène politique au Québec. Ce modèle politique universel, qui repose dans sa forme moderne sur la recherche de l’intérêt général et la défense du Bien commun, tout en s’arrimant à une conception forte des institutions comme médiations sociales et politiques, se manifeste ici essentiellement sous la forme de repères politiques, soit d’outils théoriques permettant de jeter un nouvel éclairage sur des enjeux actuels. Cet intérêt pour le républicanisme s’inscrit dans un contexte culturel, social ou politique plus large qui dépasse le cadre strictement québécois, car ce modèle offre des réponses aux questions touchant la gestion de la diversité ethnoculturelle, la perte d’influence du référent national ou l’effritement de la souveraineté de l’État-nation dans le contexte de mondialisation. Ces enjeux occupent une place croissante dans les débats publics partout en Occident. Mais dans le cas québécois, les raisons de l’influence croissante du républicanisme tiennent aussi à l’effondrement de la grande alliance souverainiste, force politique incontournable depuis les années 1960. Cette alliance qui avait réuni progressistes et nationalistes s’est rompue depuis le dernier référendum de 1995 et les repères de pensée qu’elle avait réussi à imposer dans le discours et le jeu politique ont aujourd’hui grandement perdu de leur influence, ouvrant ainsi la voie à de nouveaux repères, que la riche tradition de pensée républicaine est à même de fournir.
Mots-clés :
- Républicanisme,
- souveraineté du Québec,
- multiculturalisme canadien,
- laïcité,
- accommodements raisonnables,
- monarchie canadienne