Abstracts
Résumé
Dans cet article, nous proposons une critique néo-républicaine inspirée des travaux de Philip Pettit des recommandations de la commission Pepin-Robarts portant sur les droits linguistiques à partir du cas des Acadiens des provinces des Maritimes. Notre critique a comme objectif d’illustrer les limites de l’approche proposée par la Commission, mais aussi celles du régime linguistique canadien dans sa forme actuelle, puisque la conception promue par les commissaires en cette matière est conforme à l’approche contemporaine dans les domaines de compétences provinciales, sauf en éducation. Deux principaux arguments seront développés. D’une part, nous défendrons que les fondements politiques des recommandations reposent principalement sur la tradition et le rapport de force du Québec, ce qui exclut les Acadiens de toute véritable négociation sur l’autonomie politique et culturelle de leur communauté. D’autre part, nous illustrerons la fragilité des mesures de protection des droits linguistiques qui repose sur la tradition du compromis politique. Les compromis dans l’arène politique permettent de faire d’importants gains, mais les acquis ont besoin d’être basés sur plus que des compromis pour permettre de réduire réellement les risques de domination.
Mots-clés :
- francophonie,
- minorités francophones,
- droits linguistiques,
- néo-républicanisme,
- domination,
- Acadie