Abstracts
Résumé
François-Xavier Garneau participe activement, entre 1831 et 1841, à la vie médiatique québécoise. Il publie d’abord des poèmes dans le journal Le Canadien puis, sur le modèle du Penny Magazine, fonde un hebdomadaire à bas prix qui dure quelques mois en 1833-1834, L’Abeille canadienne. Durant le reste de la décennie, il publie des poèmes, dont des étrennes du gazetier, et des récits de batailles dans Le Canadien. Ces contributions sont importantes et remarquées, comme en témoigne dès 1834 la présence de Garneau à titre de personnage dans la première des Comédies du statu quo. En 1841, Garneau devient corédacteur de l’hebdomadaire l’Institut. Publication scientifique, industrielle et littéraire, journal à bas prix qui ne dure que douze semaines. Loin de ne constituer qu’une activité ancillaire à ses préoccupations historiennes, les pratiques médiatiques de Garneau sont autant de jalons dans le processus le conduisant à effectuer les choix épistémologiques qui marqueront l’écriture de son Histoire : ancrages énonciatifs situés dans le présent de l’écriture et mise en relief de l’exercice du jugement, inscription de l’histoire canadienne dans l’histoire universelle, importance narrative des représentations identitaires et rôle déterminant de la presse dans la création du lien social qui soude la nation. Garneau déploie ainsi une conception originale du savoir qui unit histoire et littérature et témoigne d’une fine compréhension du pouvoir des médias.
Mots-clés :
- François-Xavier Garneau,
- historien,
- historiographie,
- presse écrite,
- presse populaire,
- Québec (ville),
- 19e siècle,
- histoire canadienne,
- médias de masse