Volume 43, Number 1, 2022 "Mis/classification: Identity-based Inequities in the Canadian and Global Post-secondary Context" and Open-themed
Table of contents (12 articles)
Special Section: Mis/classification
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Mis/classification: Identity-based Inequities in the Canadian and Global Post-secondary Context: Introduction
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Increasing Pathways to Leadership for Black, Indigenous, and other Racially Minoritized Women
Maki Motapanyane and Irene Shankar
pp. 3–18
AbstractEN:
Leadership positions within post-secondary institutions (PSIs) remain elusive to women generally, and to Black, Indigenous, and other racially minoritized women in particular. In this paper, we argue that pathways to leadership, particularly for non-traditional, non-normative and critical approaches that can come from the differently situated epistemic positioning of Black, Indigenous, and other racially minoritized women, are important as beginning steps towards progressively dismantling standardized Eurocentric, androcentric, and corporatized academic workplace cultures. This type of reform is essential preliminary work in the process toward greater equity and inclusivity in academic institutions. Note then that we are writing of a significant amount of substantive change needed to enact crucial initial reform, in tandem with, and beyond which we should continuously push for more radical transformation (Dryden 2022; Patel 2021). As such, we propose initiatives that universities can take to address some of the common gendered, racialized, and class-related exclusions and inequities evident in academic workplaces. This is in acknowledgement that academic institutions, having demonstrated a predilection for the co-optative and performative, are barely able to reform meaningfully, let alone engage the “transformation” and “decolonization” with which reform is often confused and erroneously conflated. Grounded within institutional research, we detail the commitments required from governing bodies, the changes necessary in academic decision-making spaces, the need for timely and transparent data collection infrastructure, and other institutional changes required to enhance the recruitment, hiring, and retention of Black, Indigenous, and other racially minoritized faculty and academic leaders. Together, these practices constitute preliminary reform necessary to create opportunity for more meaningful practices of inclusion.
FR:
Les postes de direction au sein des établissements postsecondaires demeurent généralement inaccessibles aux femmes, et plus particulièrement aux femmes noires, autochtones et d’autres minorités raciales. Dans cet article, nous soutenons que les voies d’accès à des postes de direction, en particulier en ce qui concerne des approches critiques non traditionnelles et non normatives qui découlent du fait que les femmes noires, autochtones et d’autres minorités raciales se trouvent dans une situation épistémique différente, constituent un bon premier pas vers le démantèlement progressif des cultures des milieux de travail universitaires eurocentriques et androcentriques qui sont normalisées et que l’on gère comme des entreprises. Ce genre de réforme est un travail préliminaire essentiel pour parvenir à une plus grande équité et inclusion dans les établissements universitaires. Soulignons que nous parlons ici d’un grand nombre de changements importants qu’il est nécessaire d’apporter pour adopter une première réforme indispensable, en parallèle avec une transformation plus radicale que nous devrions promouvoir continuellement ensuite (Dryden 2022; Patel 2021). Nous proposons donc des initiatives que les universités peuvent prendre pour remédier à certaines des exclusions et des inégalités les plus courantes liées au genre, à la race et à la classe sociale que l’on retrouve dans des milieux de travail universitaires, et ce, en reconnaissant que les établissements universitaires, qui ont démontré une prédilection pour la cooptation et le rendement, peinent à procéder à une véritable réforme, et encore plus à entreprendre la « transformation » et la « décolonisation » que l’on confond souvent, à tort, avec la réforme. En nous appuyant sur la recherche institutionnelle, nous décrivons en détail les engagements que doivent prendre les organes directeurs, les changements à apporter aux processus décisionnels des universités, l’importance de disposer d’une infrastructure de collecte de données rapide et transparente, ainsi que d’autres changements institutionnels nécessaires pour améliorer le recrutement, l’embauche et le maintien en poste du corps professoral et des dirigeants universitaires noirs, autochtones et issus d’autres minorités raciales. L’ensemble de ces pratiques constitue une réforme préliminaire qu’il est nécessaire d’adopter pour pouvoir mettre en place de véritables pratiques d’inclusion.
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Trauma-informed Consent Education: Understanding the Grey Area of Consent Through the Experiences of Youth Trauma Survivors
Jessica Wright
pp. 19–31
AbstractEN:
Sexual consent education has emerged in recent years as the most popular method of preventing gender-based violence. Yet, the concept of consent used in much contemporary programming problematically oversimplifies sexual exploration and the power dynamics it is imbued with by asserting that consent is as simple as “Yes” or “No.” The messiness of sexual negotiation or the ‘grey areas’ of consent that youth may experience are left unaddressed. By examining the experiences of youth trauma survivors through a trauma-informed lens, the limits to binary consent education become clear. I draw on empirical data from nine open-ended interviews with Canadian youth trauma survivors to demonstrate how a trauma-informed lens may be implemented in consent education. I argue that educators should include understandings of consent which falls outside the Yes/No binary in order to adequately address youth survivors’ vulnerability to sexual (re)victimization. I examine how three of the psychosocial impacts of trauma, dissociation, hypersexuality, and struggles with acquiescence, refuse the binaristic model of consent and should be considered for trauma-informed consent education. While education alone cannot end rape culture, addressing the grey area of consent in consent education may help reduce preventable harm for survivors, as well as youth more broadly.
FR:
Ces dernières années, l’éducation au consentement sexuel s’est révélée être la méthode la plus populaire pour prévenir la violence fondée sur le sexe. Pourtant, le concept de consentement utilisé dans la plupart des programmes d’aujourd’hui simplifie exagérément l’exploration sexuelle et les dynamiques de pouvoir qui s’y rattachent en laissant entendre que le consentement se résume à un simple « oui » ou « non ». La complexité de la négociation sexuelle ou les « zones grises » que les jeunes peuvent rencontrer en ce qui concerne le consentement ne sont pas abordées. Si l’on se penche sur les expériences des jeunes ayant survécu à un traumatisme en adoptant une approche tenant compte des traumatismes, les limites de l’éducation au consentement binaire deviennent évidentes. Je m’appuie sur des données empiriques recueillies lors de neuf entrevues sans orientation précise avec de jeunes Canadiens ayant survécu à un traumatisme pour démontrer comment une approche tenant compte des traumatismes peut être intégrée à l’éducation au consentement. J’estime que les éducateurs devraient intégrer la compréhension du consentement qui ne se limite pas au simple « oui » ou « non » afin d’aborder de manière adéquate la vulnérabilité des jeunes survivants à la (re)victimisation sexuelle. J’étudie comment trois des effets psychosociaux du traumatisme, à savoir la dissociation, l’hypersexualité et les difficultés liées à l’acquiescement, s’opposent au modèle binaire du consentement et devraient faire partie de l’éducation au consentement tenant compte des traumatismes. Bien que l’éducation ne puisse à elle seule mettre fin à la culture du viol, intégrer la question des zones grises liées au consentement à l’éducation à celui-ci peut contribuer à réduire des préjudices évitables pour les survivants, ainsi que pour les jeunes, de manière plus générale.
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Bloody Burdens: Post-secondary Students and Menstruation on Campus
Lisa Smith and Rim Gacimi
pp. 32–44
AbstractEN:
In this paper, we discuss a qualitative data set that was gathered as part of a survey aiming to document access to menstrual supplies on campus and impacts on students. This research emerged in response to the growing interest in menstrual equity on campus, as well as literature examining student experiences of menstruation in the Global North. Through a thematic analysis, three main themes emerged: menstruation happens on campus, menstruation is managed on campus, and finally, the “solution” to the “problem.” Woven throughout the paper are notes on changes on the campus where the study took place and as the research unfolded—including the installation of barrier-free dispensers. In closing, we offer a postscript on the challenge of simple fixes—such as swapping out dispensers—in relation to addressing supports needed for menstruators. We found that menstruation is a burden that is experienced differentially by students, and outcomes and impacts cannot easily be confined to expected campus spaces, such as toilets. To this end, there is no easy fix, and we should not lose sight of the deeper and ongoing work ahead within post-secondary settings and beyond.
FR:
Dans cet article, nous discutons d’un ensemble de données qualitatives qui ont été recueillies dans le cadre d’une enquête visant à documenter l’accès aux produits d’hygiène féminine sur le campus et les répercussions sur les étudiantes. Cette recherche a été menée en réponse à l’intérêt croissant pour l’équité en matière de produits d’hygiène féminine sur le campus, ainsi qu’à la documentation sur les expériences menstruelles vécues par les étudiantes dans les pays du Nord. Une analyse thématique a permis de faire ressortir trois thèmes principaux : les menstruations sur le campus, la gestion des menstruations sur le campus, et enfin, la « solution » au « problème ». L’article est truffé de notes sur les changements survenus sur le campus où l’étude a été menée et tout au long de celle-ci, notamment l’installation de distributeurs facilement accessibles. En conclusion, nous proposons un post-scriptum sur le défi que représentent les simples solutions, comme le remplacement des distributeurs, pour répondre aux besoins des personnes qui ont des menstruations. Nous avons constaté que les menstruations sont un fardeau qui est vécu différemment par les étudiantes, et que les effets ne peuvent pas facilement être limités aux espaces prévus sur le campus, tels que les toilettes. Il n’y a donc pas de solution miracle, et nous ne devons pas perdre de vue les efforts considérables et continus qu’il faudra déployer dans les établissements postsecondaires et ailleurs.
Open-themed Original Research
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"I wish my mom was here." An Autoethnographic Account of Obstetric Violence in Mexican Healthcare Services
Estefanía Díaz
pp. 45–55
AbstractEN:
This article offers an account of obstetric violence in abortion procedures within the Mexican health-care system. Through autoethnography, the author narrates and analyzes personal experience to identify the social and political implications, as well as the intersections of gender and class present in state-funded abortion care. The importance of the topic stems from the emergence and strengthening of the feminist struggle to conquer reproductive rights both in Mexico and in other countries throughout Latin America. As a result of the autoethnographic writing, the article discusses the tension where decriminalization of abortion—an important goal for the feminist movement—doesn’t ensure that women can undergo this procedure in conditions free of violence, since abortion stigma might still prevail.
FR:
Cet article propose un récit de violence obstétricale lors de procédures d’avortement au sein du système de santé mexicain. Au moyen de l’auto-ethnographie, l’auteure raconte et analyse son expérience personnelle afin de déterminer les implications sociales et politiques, ainsi que les intersections de genre et de classe sociale qui existent dans les soins abortifs financés par l’État. L’importance de cette question émane de l’émergence et du raffermissement de la lutte féministe dans la conquête des droits génésiques à la fois au Mexique et dans d’autres pays d’Amérique latine. En raison de sa rédaction auto-ethnographique, cet article discute du stress qui subsiste lorsque la décriminalisation de l’avortement, un objectif primordial du mouvement féministe, ne garantit pas que les femmes subissent cette intervention dans des conditions exemptes de violence, puisque la stigmatisation entourant l’avortement pourrait toujours prévaloir.
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Feminist Pedagogy in the Neoliberal University: The Limits of Precarious Labour
Jacqueline Potvin and Kimberly Dority
pp. 56–68
AbstractEN:
In recent years, feminist pedagogy has been advanced as a strategy for disrupting the neoliberal corporatization of the university classroom. In this paper, we both recognize and trouble this disruptive potential, examining how the working conditions faced by adjunct instructors affect our ability to put our commitments to feminist pedagogy into practice. Based on our own experiences as sessional instructors, we argue that conditions such as heavy workloads, alongside limited access to institutional resources and community, contribute to faculty burn-out and hinder our ability to build and maintain feminist student-instructor relationships. Drawing on existing scholarship on feminist pedagogy, and emerging work exploring the challenges of teaching within the neoliberal university, we argue for the need to extend and complicate dominant understandings of feminist pedagogy as a series of values and practices that individual instructors can implement, and to recognize how its enactment is limited by the adjunctification of higher education. This paper pertains to instructors, particularly those in feminist departments, seeking to apply feminist pedagogy across the university.
FR:
Au cours des dernières années, la pédagogie féministe a été mise de l’avant comme stratégie pour entraver la privatisation néo-libérale de la salle de classe de l’université. Dans cet article, nous reconnaissons et nous bouleversons ce potentiel perturbateur, en examinant la façon dont les conditions de travail des professeurs auxiliaires ont une incidence sur notre capacité à mettre en pratique nos engagements par rapport à la pédagogie féministe. En fonction de nos propres expériences à titre de chargés de cours à temps partiel, nous estimons que des conditions, comme de lourdes charges de travail, jumelées à un accès limité à des ressources pédagogiques et au milieu institutionnel, contribuent à l’épuisement professionnel du corps professoral et entravent notre capacité à forger et à entretenir des relations féministes entre les étudiants et leurs professeurs. En nous appuyant sur les connaissances existantes en matière de pédagogie féministe ainsi que sur de nouveaux ouvrages qui explorent les défis posés par l’enseignement dans une université néo-libérale, nous soutenons le besoin d’accroître et de complexifier les interprétations dominantes de la pédagogie féministe sous forme de série de valeurs et de pratiques que les professeurs peuvent mettre en oeuvre et de reconnaître les limitations de son adoption en raison de la structuration de nature agrégée et auxiliaire de l’enseignement supérieur. Cet article concerne les professeurs, surtout dans les départements universitaires féministes, qui aspirent à mettre en œuvre la pédagogie féministe dans l’ensemble de l’université.