Abstracts
Abstract
Recent political theory has attempted to unbundle demos and ethnos, and thus citizenship from national identity. There are two possible ways to meet this challenge: by taming the relationship between citizenship and the nation, for example, by defending a form of liberal multicultural nationalism, or by transcending it with a postnational, cosmopolitan conception of citizenship. Both strategies run up against the boundedness of democratic authority. In this paper, I argue that Shachar adresses this issue in an innovative way, but remains ultimately trapped by it. My argument has two parts. In the first one, I look at the analogy between property and citizenship on which Shachar rely to justify the obligations of wealthy states towards the global poor. I suggest that it does not work well to explain the rarity of citizenship and that the idea of taxing its value at the global level, however intuitive in liberal theory on property, could yield unexpected and non-liberal consequences. Nevertheless I also assess its merits. In the second part, I suggest that Shachar’s claim that her argument generates a legal obligation toward the global poor is not binding. It could only be so with the kind of cosmopolitan political institutions that she eschews. Thus we return where we begin.
Résumé
La théorie politique récente a tenté de dénouer les liens entre le demos et l’ethnos dans les sociétés libérales, ainsi que le lien entre la citoyenneté et l’identité nationale. On peut répondre à ce défi de deux manières différentes : soit en apprivoisant le lien entre la citoyenneté et la nation, par exemple, en défendant une forme de nationalisme multiculturel libéral, soit en le transcendant à l’aide d’une conception postnationale ou cosmopolitique de la citoyenneté. Ces deux stratégies présentent toutefois des difficultés du point de vue de l’autorité démocratique. Dans cet article, je soutiens que Shachar apporte une contribution originale à ce débat, mais qu’en dernière analyse, elle demeure prisonnière de ce dilemme. Mon argument procède en deux parties. Dans la première, j’examine l’analogie entre la propriété et la citoyenneté sur laquelle Shachar fonde les obligations morales des États riches envers les pauvres. Je fais valoir qu’elle répond mal au problème de la rareté de la citoyenneté et que l’idée de taxer la valeur de cette dernière à l’échelle globale, pour intuitive qu’elle soit dans la pensée libérale, pourrait avoir des conséquences imprévues et non libérales. Je reconnais néanmoins ses mérites. Dans la seconde partie, je montre que la prétention de Shachar à l’effet d’avancer un argument qui comporte une obligation légale envers les pauvres de la planète n’est pas fondée. Elle ne pourrait l’être que si l’on disposait d’institutions politiques cosmopolitiques globales, une possibilité qu’elle rejette. Or, cela nous reconduit à notre point de départ.