Abstracts
Abstract
The traditional role of justice is to arbitrate where the good will of people is not enough, if even present, to settle a dispute between the concerned parties. It is a procedural approach that assumes a fractured relationship between those involved. Recognition, at first glance, would not seem to mirror these aspects of justice. Yet recognition is very much a subject of justice these days. The aim of this paper is to question the applicability of justice to the practice of recognition. The methodological orientation of this paper is a Kantian-style critique of the institution of justice, highlighting the limits of its reach and the dangers of overextension. The critique unfolds in the following three steps: 1) There is an immediate appeal to justice as a practice of recognition through its commitment to universality. This allure is shown to be deceptive in providing no prescription for the actual practice of this universality. 2) The interventionist character of justice is designed to address divided relationships. If recognition is only given expression through this channel, then we can only assume division as our starting ground. 3) The outcome of justice in respect to recognition is identification. This identification is left vulnerable to misrecognition itself, creating a cycle of injustice that demands recognition from anew. It seems to be well accepted that recognition is essential to justice, but less clear how to do justice to recognition. This paper is an effort in clarification.
Résumé
Le rôle traditionnel de la justice est celui d’arbitrer des situations où la bonne volonté ne suffit pas à régler un différend entre les parties concernées. Il s’agit d’une approche procédurale qui suppose une relation brisée entre les personnes impliquées. La reconnaissance, à première vue, ne semble pas refléter ces caractéristiques de la justice. Pourtant, elle est souvent présentée comme rétablissant une justice entre les parties concernés. Le but de cet article est de s’interroger sur l’applicabilité de la justice à la pratique de la reconnaissance. L’orientation méthodologique de ce papier est inspirée d’une critique kantienne de l’institution de la justice : il s’agit surtout d’en souligner les limites, ainsi que les dangers d’une extension trop large de sa portée. Ma critique se déploie en trois étapes : 1) Certains comprennent la justice en tant que pratique de la reconnaissance, à travers son engagement à l’universalité. Cette perspective est cependant trompeuse car elle ne fournit aucune prescription pour la pratique effective de cette universalité. 2) Le caractère interventionniste de la justice est conçu pour s’appliquer aux rapports antagonistes. Si la reconnaissance est théorisée uniquement à travers ce prisme, le point de départ demeure celui d’une division antagonique. 3) Le but de la justice à l’égard de la reconnaissance est d’obtenir une visibilité. Cette visibilité demeure cependant vulnérable à l’égard du déni de reconnaissance, créant un nouveau cycle d’injustice. Il appert ainsi que si la reconnaissance est essentielle à la justice, il est moins facile de rendre justice à la reconnaissance. Cet article vise à éclairer la relation entre ces deux termes.
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