Abstracts
Résumé
La réponse des sciences sociales en Europe au concept de multiculturalisme
Le concept de multiculturalisme est appréhendé en Europe et en Amérique du Nord dans des termes différents. En Europe de l'Ouest, il renvoie à la façon dont les minorités ethniques doivent être intégrées dans des États-nations établis de longue date. Contrairement aux modèles exclusiviste des pays germanophones et assimilationniste à la française, le multiculturalisme a été adopté en Suède, en Hollande et en Grande-Bretagne. Ce dernier modèle peut prendre des formes égalitaristes ou inégalitaires. L'auteur a déjà précisé antérieurement les implications de la version démocratique d'une logique multiculturelle. Celle-ci n'est acceptée ni par les décideurs politiques ni par les spécialistes des sciences sociales en Europe. Les uns et les autres résistent, d'une part, parce qu'ils s'opposent à la notion même de multiculturalisme et, d'autre part, parce qu'ils considèrent celui-ci contraire aux idéaux politiques traditionnels propres à l'État-providence des pays démocratiques. Les objections des spécialistes des sciences sociales résident peut-être dans une méprise du concept ou peuvent refléter un ethnocentrisme politique tandis que d'autres exigent au contraire de le raffiner. L'objectif de cet article est de passer systématiquement en revue quelques contributions majeures à ce débat.
Abstract
The Response of European Social Scientists to the Concept of Multiculturalism
The concept of multiculturalism is discussed in Europe in somewhat different terms to the way in which it is discussed in America. In Western Europe it refers to the debate about the terms on which immigrant ethnie minorities are to be integrated into long established national political Systems. As against the Gastarbeider model developed in the German-speaking countries, and the assimilationist model developed especially in France, Britain. Sweden and the Netherlands have developed the model of multiculturalism. This model may take egalita-rian and non-egalitarian forms but the present author has previously attempted in structurally precise terms to set out the implications of the egalitarian and démocratie version. This model has, however. not been readily accepted either by policy makers or by social scientists in the various European countries. Partly this is because policy makers and the mainstream political parties resist the very notion of multiculturalism, but partly also because social scientists there see it as being at odds with longstanding political ideals in démocratie Welfare States. While some of these objections by social scientists may rest upon a misunderstanding of the concept, or may reflect politically based ethnocentrism, others point towards the need to refîne it. The aim of the article is therefore to review some of the major contributions systematically.