Comptes rendus

Association des archivistes français. (2020). Abrégé d’archivistique : principes et pratiques du métier d’archiviste (4e édition). Paris, France : Association des archivistes français, 348 pages[Record]

  • William Yoakim

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  • William Yoakim
    Docteur en archivistique (histoire)
    Archiviste, Genève

Pour un archiviste francophone, la publication d’une nouvelle édition de l’abrégé archivistique est toujours un petit événement en soi. Avec cette quatrième édition, l’Association des archivistes français (AAF) peaufine son ouvrage qui se veut être une présentation condensée et complète des principes théoriques et des pratiques professionnelles devant être connus et appliqués par toute personne attachée à la gestion des archives. Un guide d’autant plus nécessaire que le développement des technologies numériques influence profondément la manière dont le gestionnaire des documents administratifs et l’archiviste perçoivent leur objet et leurs gestes. Un numérique qui, comme pour montrer son emprise sur la discipline et la profession, va même jusqu’à transformer la matérialité de l’abrégé qui revêt une forme hybride à cheval entre le papier et les données numériques. Sur le plan de la structure, le livre est constitué de neuf chapitres visant à présenter, dans les larges lignes, le contexte archivistique français, mais également les différentes étapes de gestion des archives. Ainsi, alors que le premier chapitre se focalise principalement sur la présentation de la légalisation et de l’organisation des archives en France, le second traite plus directement des activités des gestionnaires des documents administratifs et des archivistes en lien avec le traitement des archives courantes et intermédiaires. C’est dans ce second chapitre que le lecteur va trouver un certain nombre de définitions pour les notions de documents, d’archives ou encore de données, mais qu’il va également pouvoir lire une présentation du cycle de vie des documents et de sa transformation avec le développement du numérique dont les principaux enjeux sont présentés dans la troisième section du chapitre. Ce dernier fait aussi récit de l’expertise et des pratiques que l’archiviste doit acquérir lorsqu’il effectue l’identification et la sélection des documents, mais également lorsqu’il assure la gestion des archives durant les deux premières phases ou âges de leur existence. Le troisième chapitre se focalise plus sur la présentation des outils et des pratiques se rattachant à l’évaluation et à la collecte des archives définitives qui doivent permettre la constitution d’un fonds reflétant les activités du producteur. C’est dans cette partie de l’ouvrage que les valeurs primaire et secondaire des documents telles que théorisées par l’américain Schellenberg en 1956 et introduites en France par Pérotin (Schellenberg dans Pérotin, 1961) sont présentées, mais également que les pratiques traditionnelles liées à la conservation totale ou partielle des archives (tri) sont traitées. Comme pour une majorité des autres chapitres, toute une section est entièrement consacrée aux archives numériques dont la nature demande d’adapter outils et gestes. Dans le quatrième chapitre sur le classement et la cotation, le lecteur trouvera une présentation sommaire du principe fondateur de la discipline qu’est celui du respect du fonds, mais également des pratiques liées au classement, à la cotation, au conditionnement, au rangement et à la localisation des archives. Le chapitre cinq, riche en exemples concrets, se concentre plus sur les principes fondamentaux rattachés à l’analyse et à l’indexation des documents. Une analyse alors utile pour la constitution des instruments de recherche dont les différentes typologies sont présentées dans le sixième chapitre qui se focalise également sur la description des archives selon les normes internationales (ISAD(G), ISAAR, ISDF et ISDIAH) et sur les enjeux actuels en lien avec la mise en ligne des outils de recherche afin de répondre aux attentes du public. Un public qui, après un chapitre sept consacré à la conservation et à la pérennisation des archives analogiques et numériques, est placé au centre de l’avant-dernier chapitre traitant de la communication des archives. Une communication que les auteurs présentent alors comme la raison d’être de la conservation des archives …

Appendices