Compte rendu

MOSS, M. S., ENDICOTT-POPOVSKY, B. et DUPUIS, M. J. (dir.). (2015). Is Digital Different : How Information Creation, Capture, Preservation and Discovery are being Transformed. Londres, Angleterre : Facet Publishing, 217 pages[Record]

  • David Rajotte

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  • David Rajotte
    Bibliothèque et Archives Canada

Les auteurs sont Michael Moss, professeur en archivistique, Barbara Endicott-Popovsky, professeure en cybersécurité et Marc J. Dupuis, chercheur en cybersécurité. Le premier travaille à l’Université de Northumbria en Angleterre et les deux autres à l’Université de Washington où ils sont notamment directeurs du Center for Information Assurance and Cybersecurity. Ils dirigent ici un ouvrage collectif composé de neuf chapitres rédigés par treize auteurs aux horizons variés. Les contributeurs proviennent autant du Royaume-Uni, des États-Unis que de l’Australie. Ils sont professeurs dans diverses universités, chercheurs ou archivistes oeuvrant dans des universités ou aux Archives nationales de Grande-Bretagne. L’objectif du livre est de présenter les principaux enjeux du passage de l’analogique au numérique. Il souhaite globalement démontrer comment la société d’aujourd’hui est porteuse de nouvelles façons de penser, de dangers et d’opportunités pour les professionnels. Les neuf articles se veulent des introductions à différents aspects de l’univers numérique. Le premier chapitre sert à présenter les autres textes du livre, mais est également une réflexion générale sur les similitudes et différences entre l’analogique et le numérique. L’auteur explique qu’il y a plus de ressemblances que de disparités entre les deux mondes. Le numérique est peut-être seulement plus rapide. Il mène souvent à une perte du contexte. Il apporte des outils qui obligent à repenser notamment l’accès à l’information et son organisation. Les huit autres chapitres ne suivent pas d’ordre particulier et ne sont liés les uns aux autres que par le thème du livre. On peut tout de même les regrouper dans différentes catégories. Plusieurs traitent de consommation et d’accessibilité à l’information. Le deuxième chapitre résume des études sur les comportements informationnels de la population. Un individu moyen privilégie des recherches simples et s’attend à tout trouver sur Internet. Il passe peu de temps à lire les renseignements dénichés et n’évalue généralement pas la fiabilité des sources consultées. Les moteurs de recherche tendent à marginaliser les bibliothèques qui ne forment plus le point d’entrée vers la connaissance. Le chapitre six présente une réponse de praticiens à ces bouleversements. Les auteurs tentent de démontrer comment les Archives nationales du Royaume-Uni ont cherché à créer un catalogue adapté aux façons actuelles de consommer l’information. L’approche adoptée fait état des nouvelles attentes des utilisateurs, mais considère aussi comme essentielle la prise en compte du contexte. S’il n’est plus nécessaire de passer du général au particulier pour trouver une information précise, la hiérarchie archivistique est fondamentale pour ne pas se perdre. Le catalogue introduit le concept de ressources d’information (information assets) où toute description présente clairement une hiérarchie navigable. La mise en ligne de documents et d’information implique aussi de s’intéresser à la gestion des droits et des restrictions. C’est le sujet du huitième chapitre. Si plusieurs citoyens s’attendent à ce que tout fasse partie du domaine public, les archivistes gèrent souvent du matériel qui n’a pas été créé pour être vu. Tout ne peut pas être mis sur Internet, notamment parce que plusieurs documents contiennent des renseignements personnels. L’archiviste doit demeurer un guide, un facilitateur, un explicateur et un négociateur de l’accès aux archives. Il y aurait toutefois peut-être lieu de revoir la confiance que le professionnel accorde aux utilisateurs. Le Web pourrait impliquer de les responsabiliser davantage. Si le numérique oblige à repenser les catalogues et l’accessibilité, il est aussi porteur d’évolution dans la recherche universitaire. Le chapitre neuf décrit ces changements. Le numérique implique une explosion de la quantité et de la diversité de l’information. L’offre est cependant souvent payante, ce qui a des impacts financiers sur plusieurs institutions d’enseignement qui deviennent peu à peu des collections spécialisées. Le travail de …