EN:
Video records created by perpetrators and witnesses of violent crime are increasingly used as evidence in criminal investigations and court proceedings. When these records include the sexual assault, torture, and murder of individuals, they carry significant power to harm those exposed to them, but most importantly, through repeated viewing, they continue to harm those individuals whose suffering is immortalized therein. Using case study methods, including in-depth interviews with those centrally involved in the case, interviews with criminal justice professionals currently working with video evidence of violent crime, and a review of official documents and media reports, this article examines the tragic Canadian case of serial killers Paul Bernardo and Karla Homolka and the videos they recorded of their crimes. We observe that challenging decisions regarding the handling of video records of violent crime during the investigation process, the viewing of such records in court, and access to them by the public and press during the criminal justice process continue to be areas of concern and contestation, pitting principles of open justice against those of victim dignity and privacy. However, challenges regarding access to video records do not end with a trial and an ultimate verdict of guilt or innocence; rather, decisions continue to be made about the preservation or destruction, the storing and cataloguing, and access to archived material. In examining questions regarding the preservation and continued use of the records, we conclude that a responsible and ethical approach to these challenges is best achieved through what Caswell called a survivor-centred approach. We suggest that this approach should include recognizing the traumatic potentiality of records, providing safety and support to those affected, recognizing the potential of records to produce and perpetuate injustice, respecting the autonomy and decisions of survivors, and accepting and facilitating the right to be forgotten.
FR:
Des vidéos créés par des auteurs et des témoins de crimes violents sont de plus en plus utilisés comme preuves dans des enquêtes criminelles et procédures judiciaires. Quand ces vidéos contiennent des agressions sexuelles, de la torture et des meurtres, ils détiennent un pouvoir significatif qui peut nuire aux gens exposés à ces vidéos. De plus, le visionnement répété de ces vidéos peut contribuer à continuer à faire du tort aux personnes dont la souffrance est immortalisée. Utilisant des études de cas, qui comprennent des entretiens en profondeur avec des personnes directement impliquées dans les cas, et avec des professionnels de la justice criminelle travaillant à partir de preuves provenant d’enregistrements vidéo, en plus d’analyser de la documentation officielle et des rapports des médias, cet article étudie les cas tragiques des procès des tueurs en série canadiens Paul Bernardo et Karla Homolka, incluant les vidéos de leurs crimes qu’ils ont eux-mêmes enregistrés. Nous observons que la confrontation des décisions concernant la manipulation des enregistrements vidéo de crimes violents pendant les processus d’enquête, le visionnement des enregistrements en court et l’accès à ceux-ci par le public et les médias pendant les procédures judiciaires continuent d’être des sujets de préoccupation et de contestation, opposant les principes de justice ouverte avec la vie privée et la dignité des victimes. Les interrogations associées à l’accès aux vidéos ne s’arrêtent pas lorsqu’il y a procès et lorsqu’un verdict ultime de culpabilité ou d’innocence est prononcé. Des décisions continuent d’être prises concernant la préservation ou la destruction des documents, ainsi qu’en rapport à l’hébergement, à la mise en archives et l’accès subséquent au matériel. En évaluant des questions clés associées à la préservation et l’utilisation continue des documents, nous affirmons qu’une approche responsable et éthique face à ces enjeux est mieux servie par ce que Caswell définit comme une approche centrée sur les survivants. Nous suggérons que cette approche doit inclure la reconnaissance du potentiel traumatique des documents, tout en offrant du soutien et un environnement sécuritaire aux personnes affectées. De plus, nous affirmons l’importance de reconnaître le potentiel des documents de produire et perpétuer des injustices, en plus de respecter l’autonomie et les décisions des survivants, tout en acceptant et en facilitant le droit d’être oublié.