Abstracts
Résumé
Structurée autour de la figure de trois chambres – chambre à coucher, chambre du monstrueux et « chambre à soi » –, cette analyse de l’adaptation du roman Malina d’Ingeborg Bachmann réalisée par Brigitte Haentjens se déploie autour de deux enjeux importants : d’une part, celui du traumatisme lié aux horreurs perpétrées durant la Deuxième Guerre mondiale et, d’autre part, l’enjeu féministe, qui découle chez Bachmann du premier. Convoquant les écrits de Virginia Woolf et d’Elfriede Jelinek, l’étude propose différentes significations du lieu fermé rendu à la scène par Haentjens, dans lequel étouffe le personnage féminin central.
Abstract
Centred around three rooms – the bedroom, the room of the monstrous and the “room of one’s own” –, this study of Brigitte Haentjens’s play Malina, based on the novel by Ingeborg Bachmann, focuses on two important issues: the trauma caused by the horrors of the Second World War and the feminist struggle which, in Bachmann’s view, is a product of that trauma. The present article draws on the writings of Virginia Woolf and Elfriede Jelinek to propose different meanings for the enclosed space brought to the stage by Haentjens, in which the play’s female protagonist is trapped and suffocates.
Appendices
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