Abstracts
Résumé
Dans cet article sont présentés trois spectacles solos mis en scène par Jean-Marie Papapietro, dont le parcours au sein du Théâtre de Fortune, compagnie qu’il a fondée en 2000, est jalonné d’adaptations de textes initialement non conçus pour la scène. La promenade (2004), Histoire de Marie (2006) et Premier amour (2010) sont des partitions pour un seul acteur. Toutefois, dans l’invention d’une situation théâtrale pour transposer ces textes à la scène, Jean-Marie Papapietro opère un dédoublement de l’instance narrative en imaginant l’allocutaire à qui s’adresse le personnage. Ce dédoublement permet, d’une part, d’exacerber le travail d’adaptation du livre à la scène et, d’autre part, de présenter une vision de la création qui, dans les cas observés, se fait toujours en partage, dans l’adresse à un lecteur ou à un auditeur incarné tantôt par un accompagnateur sur scène, tantôt par un reflet ou par le public anonyme.
Abstract
This article presents three solos directed by Jean-Marie Papapietro, whose work with the Théâtre de Fortune, a company he founded in 2000, is marked by numerous adaptations of texts not initially conceived for the stage. La promenade (2004), Histoire de Marie (2006) and Premier amour (2010) are solo scores. However, by inventing a theatrical situation to bring the page to the stage, Jean-Marie Papapietro duplicates the narrative instance by imagining a listener whom the character addresses. On one hand, this duplication enhances the work of page to stage adaptation and, on the other, it presents a vision of creation that, in the cases studied, is always a shared experience that involves addressing a reader or a listener, who is embodied at times by a stage companion, and at others by a reflection or the anonymous audience.
Appendices
Bibliographie
- BECKETT, Samuel (1970), Premier amour, Paris, Minuit.
- BIET, Christian et Christophe TRIAU (2006), Qu’est-ce que le théâtre?, Paris, Gallimard, « Folio essais ».
- BRASSAÏ, Georges (1995 [1949]), Histoire de Marie, Arles, Actes Sud.
- BRAULT, Marie-Andrée (2008), « Le presque absent, l’ombre, le témoin », Jeu : revue de théâtre, n° 127, p. 85-91.
- BRAULT, Marie-Andrée (2004), « Promenade dans les territoires de Robert Walser », Jeu : revue de théâtre, n° 112, p. 114-119.
- COUTURIER, Maurice (1995), La figure de l’auteur, Paris, Seuil.
- CYR, Catherine (2007), « La leçon », Jeu : revue de théâtre, n° 122, p. 22-25.
- GODIN, Jean Cléo et Dominique LAFON (1999), Dramaturgies québécoises des années quatre-vingt, Montréal, Leméac.
- JUBINVILLE, Yves (2009), « Portrait de l’artiste en mutant », Voix et images, vol. 34, n° 3, p. 67-78.
- Lehmann, Hans-Thies (2002), Le théâtre postdramatique, trad. Philippe-Henri Ledru, Paris, L’Arche.
- MERVANT-ROUX, Marie-Madeleine (2008), « La face / le lointain », Ligéia : dossiers sur l’art, nos 81-82-83-84 (« Art et frontalité : scène, peinture, performance », Marie-Madeleine Mervant-Roux [dir.]), p. 27-38.
- PURKHARDT, Brigitte (2011), « Godot viendra », Jeu : revue de théâtre, n° 139, p. 43-48.
- SAINT-PIERRE, Christian (2008), « Denis Gravereaux en solo », Jeu : revue de théâtre, n° 127, p. 96-100.
- SAINT-PIERRE, Christian (2007), « Juger par le portrait : Histoire de Marie », Jeu : revue de théâtre, n° 122, p. 29-30.
- SALVAYRE, Lydie (1997), Quelques conseils utiles aux élèves huissiers, Paris, Verticales.
- THÉÂTRE DE FORTUNE (2015), « Vision artistique », http://theatredefortune.com
- WALSER, Robert (1987), La promenade, trad. Bernard Lortholary, Paris, Gallimard.