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Entretien avec Scott Gibbons, concepteur sonore[Record]

  • Éric Vautrin

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  • Éric Vautrin
    Université de Caen

Avant cela, je travaillais beaucoup, je faisais beaucoup d’enregistrements sur des bandes magnétiques. J’étais un adolescent et je n’avais pas d’argent, j’avais difficilement des outils de travail, mais j’avais un ou deux magnétophones et j’essayais de composer toutes sortes de morceaux en répétant et en alternant les fonctions « avancer » et « reculer ». Pour inverser le son, je prenais la bande, je l’enlevais manuellement et je la replaçais. Pour la réverbération, puisque j’habitais toujours chez mes parents, j’allais sur un des quais, je mettais un haut-parleur sur ce quai, je mettais un microphone sur l’autre quai, j’appuyais sur play et j’enregistrais à l’autre bout, c’était mon reverb. Ou bien j’allais dans une buanderie… On ne sait pas ce qu’est le son. À mon avis, le son et la lumière sont la même chose. Je veux dire… c’est possible qu’un son puisse devenir une forme sur scène. Et j’ai déjà dit comment un son peut constituer une partie de la scénographie. C’est encore aujourd’hui quelque chose de non conventionnel, mais je crois réellement que ce que l’on entend et ce que l’on voit, ce sont toutes des vibrations. La différence est dans le faisceau. La différence est dans l’organe des sens. Le faisceau ne change pas, il change les fréquences, mais la captation est l’élément essentiel. Souvent, j’ai essayé de travailler en étroite collaboration avec des concepteurs d’éclairage, parce que je crois que ce que nous faisons est la même chose.

Appendices