Abstracts
Résumé
De Jimmy, créature de rêve (2001) aux deux versions de L’invisible (2008-2009), en passant par La noirceur (2003) et Peepshow (2005), les créations en solo de Marie Brassard combinent récit de soi et performance plurivocale dans un dispositif propice à l’émergence d’un nouvel espace de visibilité et d’écoute. Notre étude cherche à mettre au jour la dynamique fictionnelle et les principes esthétiques qui caractérisent l’écriture scénique de la créatrice. Ancré dans le monodrame, en tant que mode d’extériorisation du monde intérieur d’un sujet, le solo se donne ici en tant que scénario onirique et jeu d’adresse(s) qui interpelle le spectateur aussi bien que les créatures imaginées par la performeuse. Il en résulte une intensification de l’affect à même un processus d’affabulation d’une grande plasticité.
Abstract
From Jimmy, créature de rêve (2001) to the two versions of L’invisible (2008-2009), without forgetting La noirceur (2003) and Peepshow (2005), the solo creations of Marie Brassard combine narratives of the self and plurivocal performances, in a device achieving the emergence of a new space of visibility and listening. Our study seeks to uncover the fictional dynamics and the aesthetic principles that characterize the stage writing of this artist. Anchored in monodrama, as a way of externalizing the inner world of a subject, the solo is given here as an oniric scenario and as a game of “address” that calls upon both the audience and the creatures imagined by the performer. The result is an intensification of the affect, taking place in the midst of a process of confabulation of a great plasticity.
Appendices
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