Abstracts
Résumé
Cet article présente une brève histoire des fanzines au Québec. En insistant sur ses racines institutionnelles et économiques, il retrace l’évolution du zine et de son rapport au politique. À partir de quatre publications : Requiem (1974-1979) édité par Norbert Spehner, Yé-yé, journal des musiques d’agrément (1983-1990) édité par Richard Baillargeon, Dirty Plotte (1988-1990) de Julie Doucet, et Ce que je sais de moi (2017) de Shushanna Bikini London, cet article met en lumière le passage d’une « personnalisation de la politique » à une politique de la mise en commun des intimités. Les transformations génériques, institutionnelles, économiques et technologiques encadrant et accompagnant cette transition dévoilent ainsi un processus qui marque la scène montréalaise du zine, renouvelant ainsi son rapport avec la vie culturelle contemporaine.
Abstract
This article introduces a brief history of French language zine culture in Quebec. Building on a study of its institutional and economic framework, it addresses the generic transformations of the zine genre as a medium, in relation to its relationship with politics. Four case studies – Requiem (1974-1979), edited by Norbert Spehner; Yé-yé, journal des musiques d’agrément (1983-1990), edited by Richard Baillargeon; Dirty Plotte (1988-1990), edited by Julie Doucet; and Ce que je sais de moi (2017), authored Shushanna Bikini London – are used to illustrate the transition from a “personalization of politics” to a “politics of shared intimacies”. Changes on the generic, institutional, economic, and technological levels, providing the background and accompanying this transition, crystallize Quebec’s zine culture around Montreal’s scene. In turn, Montreal’s zine scene contributes to redefine zine culture’s place in Quebec’s cultural field.
Appendices
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