Volume 95, Number 4, December 2019
Table of contents (6 articles)
Articles
-
LES PRINCIPAUX PROBLÈMES DE L’INEFFICIENCE DU SYSTÈME BANCAIRE TUNISIEN
Montej Abida and Ilhem Gargouri
pp. 349–379
AbstractFR:
Notre article présente une analyse de l’efficience du secteur bancaire en comparant le niveau d’efficience des banques privées et des banques publiques. En effet, la situation difficile par laquelle passent les banques publiques tunisiennes nous pousse à déterminer les causes de l’inefficience de ces banques et nous oblige à chercher les solutions possibles à ce problème. Parmi les solutions possibles, on trouve trois cas : fusion, recapitalisation et privatisation. Notre échantillon est constitué de toutes les banques commerciales tunisiennes pendant la période 2005-2014. Pour mesurer l’efficience de ces banques, nous utilisons spécification translogarithmique pour la fonction de coût. Les résultats montrent que les banques publiques sont plus inefficientes que les banques privées qui ont une taille plus faible : les banques privées enregistrent des scores d’efficiences les plus élevées, avec une moyenne sectorielle de l’ordre de (81,3 %). En effet, ce sont les risques de crédits qui sont la cause principale de l’inefficience technique des banques publiques. Ce qui implique que ces dernières ont beaucoup de problèmes de gestion et en particulier de gouvernance.
EN:
Our article presents an analysis of the efficiency of the banking sector by comparing the efficiency of private banks and public banks. Indeed, the difficult situation in which Tunisian public banks are passing leads us to determine the causes of the inefficiency of these banks and obliges us to seek the possible solutions to this problem. Possible solutions include three cases: merger, recapitalization and privatization. Our sample is made up of all Tunisian commercial banks during the period 2005-2014. To measure the efficiency of these banks, we use translogarithmic specification for the cost function. The results show that public banks are more inefficient than private banks with a smaller size: private banks have the highest efficiency scores, with a sectoral average of (81.3%). Indeed, credit risks are the main cause of the technical inefficiency of public banks. This implies that the latter have many problems of management and in particular of governance.
-
MÉGADONNÉES ET EXTERNALITÉS INFORMATIONNELLES
Claude Fluet
pp. 381–403
AbstractFR:
Une littérature récente soulève la question du degré souhaitable de visibilité ou publicité des comportements individuels. Dans ces analyses, une plus grande visibilité renforce les incitations réputationnelles, ce qui peut être socialement utile. En contrepartie, les comportements qui en résultent sont moins informatifs quant aux caractéristiques des individus, ce qui peut être indésirable. Je réexamine cette question dans un contexte où plus de visibilité découle d’un plus grand nombre de sources d’information sur les agissements des individus, dans de multiples interactions contractuelles. Contrairement à la littérature récente, plus de visibilité a alors pour effet de diluer ou même d’éliminer complètement les incitations réputationnelles. En contrepartie, cela améliore l’information sur les caractéristiques des individus, avec à la limite la disparition des asymétries d’information.
EN:
A recent literature raises the question of the desirable degree of visibility or publicity of individual behaviors. In these analyzes, greater visibility strengthens reputation incentives, which can be socially useful. In return, the resulting behaviors are less informative about the characteristics of individuals, which can be undesirable. I re-examine this question in a context where more visibility stems from a greater number of sources of information on the actions of individuals, in multiple contractual interactions. Contrary to recent literature, more visibility then has the effect of diluting or even completely eliminatiing reputational incentives. In return, this improves information on the characteristics of individuals, with the ultimate disappearance of information asymmetries.
-
COMPTE CAPITAL ET DÉVELOPPEMENT FINANCIER EN TUNISIE : CAUSALITÉ ET RELATION DE LONG TERME
Mohamed Ilyes Gritli and Serge Rey
pp. 405–428
AbstractFR:
De nombreuses recherches se sont focalisées sur la relation entre le développement financier et la croissance, d’une part, et sur la relation entre l’intégration financière et le développement économique, d’autre part. Cependant, l’étude du lien entre libéralisation du compte capital et développement financier reste encore limitée, et en particulier pour les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. L’objet de cet article est de proposer une analyse empirique de cette relation dans le cas de la Tunisie, pays qui a fait le choix depuis plusieurs décennies de s’ouvrir progressivement aux capitaux étrangers. L’étude économétrique menée sur la période 1986-2014 en utilisant conjointement un modèle de causalité de long terme Toda-Yamamoto et un modèle ARDL a permis de montrer que l’ouverture du compte capital avait bien un effet positif sur le développement financier en longue période. Ce résultat est robuste à plusieurs spécifications du modèle autorégressif et à des mesures alternatives du développement financier. Néanmoins, l’impact de court terme de l’ouverture du compte capital est plus limité, en particulier lorsqu’on considère les effets sur le marché boursier.
EN:
Much research has focused on the relationship between financial development and growth, on the one hand, and the relationship between financial integration and economic development, on the other. However, the link between capital account liberalization and financial development remains limited, particularly for the Middle East and North African countries. The purpose of this article is to propose an empirical analysis of this relationship in the case of Tunisia, a country that has chosen for several decades to gradually open up to foreign capital. The econometric study carried out over the period 1986-2014 using a Toda-Yamamoto long-term causality model in conjunction with an ARDL model showed that the capital account openness did indeed have a positive effect on long-term financial development. This result is robust to several specifications of the autoregressive model and to alternative measures of financial development. Nevertheless, the short-term impact of the capital account openness is more limited, especially when considering the effects on the stock market.
-
TRADE AND AFRICAN REGIONAL AGREEMENTS: A SPATIAL ECONOMETRIC APPROACH
Wilfried Koch, Aligui Tientao and Diègo Legros
pp. 429–450
AbstractEN:
The purpose of this paper is to evaluate the impact of African regional blocs on African trade flows while allowing for spatial interdependence between trade flows. To this end, we derive a spatial gravity equation by removing the implicit assumption that trade flows between two trading partners are independent of what happens in the rest of the trading world. We estimate the border effects for five Sub-Saharan regional blocs (cemac, comesa, ecowas, sadc and waemu). We decompose the border effect into two components: a trade-boosting intra-bloc effect and a trade-reducing inter-bloc effect. Our findings show that trade agreements produce positive effects on intra-bloc trade flows and these effects are particularly prominent when the blocs are advanced in their integration process. In addition, the spatial interdependence between trade flows is reflected in a negative relationship as implied by the theoretical model, suggesting a natural measure of spatial competition.
FR:
Le but de cet article est d’évaluer l’impact des blocs régionaux africains sur les flux commerciaux africains tout en permettant l’interdépendance spatiale entre les flux commerciaux. À cette fin, nous dérivons une équation de gravité spatiale en supprimant l’hypothèse implicite que les flux commerciaux entre deux partenaires commerciaux sont indépendants de ce qui se passe dans le reste du monde commercial. Nous estimons les effets de frontière pour cinq blocs régionaux sub-sahariens (cemac, comea, ecowas, sadc et waemu). Nous décomposons l’effet frontière en deux composantes : un effet intra-bloc stimulant le commerce et un effet inter-bloc réduisant le commerce. Nos résultats montrent que les accords commerciaux produisent des effets positifs sur les flux commerciaux intra-bloc et que ces effets sont particulièrement importants lorsque les blocs sont avancés dans leur processus d’intégration. En outre, l’interdépendance spatiale entre les flux commerciaux se traduit par une relation négative, comme le suggère le modèle théorique, indiquant une mesure naturelle de la concurrence spatiale.