Volume 93, Number 4, December 2017
Table of contents (6 articles)
Articles
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Le prix du risque
Marie-Claude Beaulieu
pp. 477–495
AbstractFR:
Dans cet article, j’exploite l’approche développée par Beaulieu, Dufour et Khalaf (2013, 2017) pour montrer comment une méthode robuste aux problèmes d’identification et correcte en échantillons finis peut être utilisée afin d’identifier les facteurs à incorporer dans un modèle d’évaluation d’actifs dans le but de mieux estimer le prix du risque. En fait, lorsque l’incertitude entourant les paramètres du modèle du calcul du prix du risque est importante, elle peut changer de façon significative les décisions d’investissement et de financement. L’approche développée par Beaulieu, Dufour et Khalaf (2013, 2017) permet d’établir conjointement si un modèle est rejeté ou non et s’il est identifié ou non. Trois cadres d’analyse mesurant le prix du risque sont comparés.
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Convergence des consommations entre classes socioéconomiques et contraintes non monétaires au Canada
Julien Boelaert, François Gardes and Simon Langlois
pp. 497–529
AbstractFR:
À partir d’un regroupement en classes socioéconomiques homogènes quant au niveau de vie, l’étude montre qu’entre 1969 et 2008 les structures de consommation des ménages canadiens sont très différenciées selon les classes et que la hiérarchie de ces structures reproduit celle des statuts sociaux. Cependant, les comportements moyens des classes convergent depuis le début des années 1970, mais à l’intérieur de chaque classe les comportements sont de plus en plus hétérogènes. Au fil du temps les classes socioéconomiques sont donc devenues moins pertinentes pour expliquer les différences de comportement de consommation. Pour analyser cette différenciation, nous construisons un pseudo-panel long à partir de sept enquêtes canadiennes de budgets de ménages afin d’estimer des fonctions de demande sur une longue période. La différence entre les estimations en dimensions transversale et temporelle permet de révéler les contraintes non monétaires qui influent sur les comportements de consommation des ménages, et leur évolution. Nous trouvons des évolutions différenciées de ces contraintes selon les postes de consommation, qui semblent cohérentes avec une explication en termes de coût temporel de la consommation.
EN:
Starting from a classification of homogenous socioeconomic classes, the study shows that between 1969 and 2008 the consumption structures of Canadian households are very differentiated across classes, and that the hierarchy of these structures mimics that of social statuses. Class means tend to converge since the beginning of the 1970s, but within classes the consumption structures have grown more heterogenous, thus making socioeconomic classes less pertinent to explain differences in consumption patterns. In order to analyze these differences, we build a pseudo-panel drawing from seven Canadian household expenditure surveys in order to estimate long-term demand functions. The differences in estimations between the cross-section and the time dimensions can be used to reveal the non-monetary constraints that influence households’ consumption behaviour. We find variegated evolutions of these constraints across consumption categories, that are coherent with an analysis in terms of time-cost of consumption.
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TAUX MARGINAUX EFFECTIFS D’IMPOSITION : UNE COMPARAISON QUÉBEC-ONTARIO
Arnaud Blancquaert, Nicholas-James Clavet, Jean-Yves Duclos, Bernard Fortin and Steeve Marchand
pp. 531–558
AbstractFR:
Cet article présente un portrait pour 2014 des taux marginaux effectifs d’imposition (TMEI) sur le revenu de travail et des taux d’imposition à la participation (PTR) au marché de l’emploi au Québec et en Ontario. L’objectif est de mieux comprendre et de comparer l’impact de la fiscalité et des transferts sociaux sur les incitations au travail dans ces deux provinces. Le système québécois, relativement à celui de l’Ontario, engendre des TMEI et des PTR élevés attribuables à la réduction rapide des transferts avec le revenu de travail ainsi qu’à une plus grande générosité des transferts pour les familles. Les TMEI québécois sont particulièrement élevés et variables entre 0 et 50 000 $. Le TMEI des familles biparentales aux revenus d’environ 20 000 $ dépasse même les 125 %; 40 % de ces familles biparentales font face à un TMEI qui dépasse 50 %. La moyenne des PTR dans l’ensemble de la population est de 41 %. Toutefois, pour les individus de 65 ans et plus ayant des revenus faibles, le système québécois engendre des TMEI et des PTR significativement inférieurs à ceux qui découlent du système ontarien.
L’économique en perspective
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Le passage à une économie de service : des gains économiques et environnementaux?
Julien Racicot, Paul Lanoie and Sylvain Plouffe
pp. 559–588
AbstractFR:
Le passage à une économie de service pourrait contribuer à réduire considérablement les impacts environnementaux reliés à nos activités. Pour que le potentiel de réduction des systèmes produit-service (SPS) se concrétise, il faut que ces modèles d’affaires soient rentables pour les entreprises, que les usagers y trouvent leur compte et que les SPS soient moins polluants que les produits qu’ils remplacent. Au niveau économique, plusieurs exemples montrent que les SPS sont avantageux pour les producteurs qui peuvent, à travers ces modèles, augmenter leur chiffre d’affaires, profiter d’une stabilisation des revenus et augmenter leurs profits. Pour les consommateurs, les SPS, qui remettent entre les mains des producteurs toutes les notions d’achat, de gestion, d’entretien et de réparation, sont souvent moins chers et mieux adaptés que les produits qu’ils remplacent. Au niveau environnemental, par contre, bien que plusieurs gains encourageants soient observés, le bilan global reste extrêmement difficile à réaliser. Les offres de SPS sont très variées et chaque contexte nécessiterait une analyse des impacts directs et indirects qui est unique. L’objectif de cet article sera donc de faire le point sur l’économie de service en couvrant principalement trois aspects : 1) la rentabilité de l’économie de service pour les entreprises impliquées; 2) sa rentabilité pour les clients et 3) les impacts environnementaux de l’économie de service. De plus, l’article fera ressortir les catégories d’entreprises les plus susceptibles de profiter des SPS.
EN:
Transitioning through product-service systems (PSS) could be an excellent way to achieve important environmental improvements. To make this transition possible, three key factors must be in place: i) the economic viability for the provider of PSS; ii) the enthusiasm of consumers (competitive price and added value over the usual product), and iii) a significant reduction in environmental impacts. Economically, many examples of PSS are positive. Increased revenues, higher profits and revenue stabilisation are the most common advantages cited in studies on the topic. For the consumers, the accessibility to personalised service and a competitive price are common advantages found in PSS offers. Regarding the environmental criterion, many cases are positive, but it is not possible to conclude that PSS produce systematic impact reduction. Every case seems to be unique as contextual variables are difficult to analyse to produce a clear picture of the situation. The objective of this article is to shed light on these issues by covering the three following topics: 1) profitability of PSS for the firms involved; 2) profitability for the clients and 3) the environmental impacts of PSS. Moreover, the article will identify the characteristics of the firms most likely to benefit from the transition to a PSS.