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Environ un million de Canadiens français ont émigré vers les États-Unis entre 1865 et 1930, s’établissant majoritairement dans les États de la Nouvelle-Angleterre. À l’aide de données de recensements américains et canadiens, cette étude examine comment la scolarité et la fréquentation scolaire de leurs descendants se comparent avec ceux de Québécois francophones du même âge. Les données des recensements canadien de 1971 et américain de 1970 nous révèlent que les résidents natifs de la Nouvelle-Angleterre dont la langue maternelle était le français ont profité d’un avantage considérable sur le plan de la scolarité. J’attribue cet écart important à leur accès au système public d’éducation des États-Unis, qui n’avait pas d’équivalent au Québec jusqu’à la fin des années soixante. Ce résultat est encore plus remarquable étant donné la sélection négative présumée en regard de ceux qui quittaient le Québec et le fait que les Franco-Américains réussissaient à reproduire relativement bien les institutions d’enseignement québécoises. En examinant les recensements canadien de 2000 et américain de 2001, on constate que l’écart s’est considérablement résorbé chez les plus jeunes. En fait, contrairement à ce qui est observé en 1971, les jeunes Québécois en 2001 avaient à peu près la même scolarité et étaient au moins aussi susceptibles d’avoir atteint un niveau d’études postsecondaire que les Franco-Américains. Toutefois, ils accusent toujours un retard lorsqu’il s’agit de détenir au moins un baccalauréat. Ce renversement partiel reflète l’effet du « traitement correctif » par lequel le Québec a apporté des changements profonds à ses institutions d’enseignement, particulièrement au niveau postsecondaire, au milieu et à la fin des années soixante.