Abstracts
RÉSUMÉ
Les sciences sociales ont connu récemment une expansion dans les études multidisciplinaires sur le plan de la recherche et de l’enseignement. Les économistes ont pris part au mouvement. Ont-ils eu un impact sur d’autres disciplines? Peu d’études se penchent sur le transfert de connaissances d’une discipline à une autre. C’est ce que nous faisons ici dans le cas spécifique de la contribution de l’économie à la recherche historique au Canada dans les trois dernières décennies. L’utilisation concrète que font les historiens de la science économique dépend-elle du sujet abordé, de l’époque étudiée, de la tradition historiographique, de la méthode d’enseignement? Y a-t-il une différence entre les historiens francophones et anglophones?
Notre approche est bibliométrique. Tous les articles parus dans la Revue d’histoire de l’Amérique française et dans la Canadian Historical Review de 1970 à 1996 sont classifiés selon leur utilisation de la « cliométrie » (l’approche économique appliquée à l’histoire), de l’histoire économique traditionnelle et des sources statistiques. L’instrument de mesure de cette utilisation sont les références aux livres et aux articles appartenant à chacune de ces trois catégories.
Pour l’ensemble de la période, il y a une très grande similitude entre les deux revues avec une légère avance de trois points de pourcentage de la CHR (18 vs 15 %) en ce qui concerne l’utilisation de la première catégorie, soit celle de la cliométrie. Toutefois, ce résultat global sur le dernier quart de siècle cache des tendances différentes. Les résultats par intervalle quinquennal montrent une tendance à la hausse dans l’utilisation de la cliométrie et une à la baisse dans celle de l’histoire économique traditionnelle chez les francophones alors que la tendance pour les deux catégories est plutôt stable chez les anglophones. Il semble donc y avoir un certain mouvement de substitution de la « nouvelle » histoire économique au détriment de la « traditionnelle » chez les francophones.
ABSTRACT
Social sciences recently witnessed an increase in multidisciplinary studies. Economists are part of this movement. Do they have an impact on other disciplines? Few studies are concerned with the transfer of knowledge from one discipline to another. Our paper tries to shed some light on this issue in the specific case of the contribution of economics to historical research in Canada in the last three decades. Is the use of economic tools widespread? Does it follow an upward trend over the period? Is it related to research topic, period treated or historiographical tradition? Is there a difference between Anglophone and Francophone historians? These are some of the questions explored.
Our approach is bibliometrical. AIl articles published in La Revue d'histoire de l'Amérique française and in Canadian Historical Review from 1970 to 1996 are classified according to their use of references to books and articles belonging to three categories: cliometrics, traditional economic history, and statistics.
For the period as a whole, there is a great similarity between the two journals. The global proportion of articles making references to cliometric (that is, economics applied to history) writings is 15% for the RHAF and 18% for CHR. However, when the data are spliced into five-year intervals, there seems to be some substitution from traditional economic history to cliometrics in the Francophone journal while the respective shares remain more stable on the Anglophone side. We comment on these findings.
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