Abstracts
RÉSUMÉ
Dans la plupart des pays développés, un vieillissement démographique important s’annonce. À politique économique inchangée, ce vieillissement générera un accroissement important des charges supportées par les individus jeunes et actifs, présents et à venir, et donc une détérioration de la situation des générations futures. Dans ce débat, la comptabilité générationnelle d’Auerbach et al. (1991, 1994) et Kotlikoff (1992) occupe une place prépondérante. Elle permet, en effet, de comparer le bilan fiscal moyen des générations à venir avec la charge supportée par les générations actuelles.
Nous proposons dans ce papier une extension immédiate de la comptabilité générationnelle d’Auerbach et al., qui consiste à estimer, de manière mécanique, la distribution de la charge léguée entre les générations futures. En supposant que la taxe sur les salaires équilibre le budget de l’État à chaque période, il ressort que ce sont les générations qui atteignent l’âge adulte entre 2020 et 2035 qui supportent la charge la plus forte. Les résultats sont établis sur base de données valables pour la Belgique.
Puis nous comparons les enseignements de cette approche avec les résultats livrés par un modèle d’équilibre général dans lequel les agents ont une durée de vie incertaine. Ce type de modèle restitue un ensemble de grandeurs établies sur base d’hypothèses de comportement rationnel des individus et d’équilibre des marchés. Il nous montre que les écarts entre les charges supportées par les individus actuellement en vie et ceux à naître pourraient être beaucoup plus prononcés que ceux dégagés par une simple extrapolation mécanique. Cet effet est essentiellement dû à un rétrécissement des bases fiscales résultant d’une hausse du taux de taxation des salaires.
ABSTRACT
In most developed countries, the age distribution of the population is shifting rapidly towards the elderly. If transfers and the tax schedule are unchanged, future generations will then have to bear an increased charge and, consequently, they could be deprived.
This process is the subject of much debate, using tools like the Auerbach et al. (1991, 1993) and Kotlikoff's (1992) generational accounting. These aim to compare the mean charge to be borne by future generations with the net payments of the people presently alive.
In this paper, we first propose an immediate extension of the Auerbach and Kotlikoff's standard generational accounting. We mechanically evaluate the distribution of the inherited charge between the future generations. If we suppose that the income tax is adapted on a yearly basis to meet the instantaneous public budget constraints, for a given debt ratio, people born at the beginning of the next century will be the most charged. These results are presented for the Belgian case.
We then extend the Auerbach and Kotlikoff's standard generational accounting by developing a computable general equilibrium model with overlapping generations in which lifetime is uncertain. The general equilibrium approach yields results that are compatible with the hypothesis of an individual's rational behaviour and with the balancing of the markets. It is shown that the gap occurring between the charges borne by the present generations and the individuals to be born could be much higher than the one estimated through a simple mechanical methodology. This results from a shrinkage of the fiscal basis due to a higher tax on wages.
Download the article in PDF to read it.
Download