Abstracts
RÉSUMÉ
Cet article pose le problème que soulève la présence des Canadiens français dans la Ligue nationale de hockey (LNH). Comme l’habileté à parler l’anglais couramment doit être considérée comme nécessaire à un joueur canadien-français, ce dernier doit investir en formation générale en cours d’emploi. C’est le francophone unilingue et non l’équipe de hockey qui assumera le coût de ce type de formation générale. Par conséquent, le Canadien français joue en-deçà de ses capacités au cours des premières années de sa carrière professionnelle. Pour vérifier cette hypothèse, nous développons un modèle de la détermination des salaires des joueurs de hockey de la LNH dont les variables considérées sont un indice de performance, une variable quadratique qui reflète l’expérience et une variable d’interaction entre l’expérience et la performance. Nous démontrons par une analyse de régression qui s’appuie sur des données pour l'année 1977-78 que les joueurs francophones assument le coût de leur investissement en capital humain pour être aussi productifs que les joueurs de langue anglaise. En effet, les équipes y substituent un indice de performance courante pour le critère de performance à vie par partie. Finalement, nos résultats laissent entrevoir que la détermination des salaires des francophones des Canadiens de Montréal, n’ayant pas à investir en anglais, et des franco-Canadiens, déjà bilingues, est différente de celle utilisée pour les Canadiens français unilingues. Toutefois, la différence n’est pas statistiquement significative.
ABSTRACT
This paper raises the problem faced by French-Canadians in the NHL. Fluency in English may be considered as an investment in general training with which unilingual French-Canadian player must comply. So, unilingual Francophone hockey player, and not the team, will bear the cost of this kind of general training. A model of salary determination for NHL players is specified and the variables considered are an index of performance, a measure of experience in a quadratic form and an interaction term between the performance and experience variables. The statistical results show that hockey clubs employ a different wage strategy when they hire French-Canadian players. As the Francophone plays below his potential during his investment period, hockey clubs substitute his current performance for the lifetime performance as the indicator of ability in the wage determination process. Finally, the situation for French-Canadians from the Montreal Canadiens hockey club and Francophones born and raised outside Quebec is different from that of unilingual Francophones, although the difference is not statistically different.