Une analyse microéconomique des déterminants des transferts linguistiques des minorités hors-Québec en 1971 A microeconomic analysis of the determinants of language shifts by minorities outside Quebec in 1971

RÉSUMÉ

À l’aide d’un modèle de régression probit, cet article analyse les facteurs qui déterminent les transferts vers l’anglais comme langue d’usage des familles d’origines canadienne-française, italienne, allemande et ukrainienne vivant au Canada à l’extérieur du Québec. Les résultats indiquent que, à l’exception du mariage à l’extérieur de la communauté linguistique qui est fortement relié aux transferts linguistiques pour tous les groupes, il y a des différences importantes entre les familles canadiennes-françaises et celles d’autres origines dans le processus qui détermine ces transferts. Chez les familles canadiennes-françaises, les facteurs les plus significatifs sont la région de résidence et la profession du mari, où on observe que les familles dont le mari est professionnel ont plus tendance à utiliser le français. Chez les autres groupes, les facteurs les plus significatifs sont le nombre d’années au Canada, la présence d’enfants et l’éducation du mari, où on observe que les familles dont le mari est plus éduqué ont plus tendance à utiliser l’anglais.

ABSTRACT

This paper uses a probit regression model to investigate the factors that determine shifts to English as home language in families of French Canadian, Italian, German and Ukrainian origins living in Canada outside Quebec. It is found that, except for marriage outside the language community, which is strongIy related to shifts to English for all the groups, there are important differences between French Canadian families and families of other origins in the process that determine these shifts. For French Canadian families, the factor significantly associated with shifts to English are region of residence and occupation of head, with families whose head is a professional being less likely to shift. For families of the other three origins, the factors significantly associated with shifts are time spent in Canada, presence of children, and education of head, with families whose head is more educated being more likely to shift.