Relations industrielles
Industrial Relations
Volume 66, numéro 4, automne 2011 Les systèmes de représentation au travail : à la mesure des réalités contemporaines ? Employee Representation in the New World of Work: The Dynamics of Rights, Voice, Performance and Power Sous la direction de Christian Brunelle, Annette Hayden et Gregor Murray
Sommaire (18 articles)
Articles
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Labour, Liberalism, and the Democratic Party: A Vexed Alliance
Nelson Lichtenstein
p. 512–534
RésuméEN :
This essay argues that the American trade union movement constitutes a social democratic bloc within the U.S. body politic, episodically successful in broadening the welfare state, expanding citizenship rights, and defending the standard of living of working class Americans, including those unlikely to be found on the union membership roll. But such political influence, which has also helped make organized labour a backbone of Democratic Party electoral mobilization, has rarely been of usefulness when the unions sought to enhance their own institutional vibrancy, their own capacity to organize new members. When demands of this sort are put forward, Republican presidents and politicians denounce them outright, while most Democrats, including virtually every postwar president from that party, see such legislation as but the product of an unpopular interest group and thus safely devalued and ignored.
American unions have almost always failed to win legislation advancing their institutional strength and political legitimacy. To understand why, this essay explores the three distinct regimes which have governed trade union “bargaining,” with employers, with the Democrats, and with the state, during the era since the New Deal. They are the era of the New Deal itself (1933-1947) during which a corporatist politicialization of all wage, price and production issues achieved some purchase; the years of classic industrial pluralism and collective bargaining (1947-1980), in which industrial relations was reprivatized to a large extent; and finally, our current moment (1980s forward) in which the labour movement exists and holds the possibility of growth largely in government and the service sector. A highly politicized form of tripartite bargaining, between companies, unions, and government (mainly state and local), has provided the chief avenue for raising the social wage and building nodes of trade union influence in key government-dependent sectors of the economy. With the arrival of the Obama era, this third system is becoming the only game in town, although this appears to be falling far short of labourite expectations.
FR :
Cet article met en avant le fait que le mouvement syndical américain constitue un bloc social-démocrate dans le tissu politique des États-Unis, qui arrive épisodiquement à élargir la couverture de l’État-providence, à étendre les droits rattachés à la citoyenneté et à défendre le niveau de vie de la classe ouvrière américaine, y compris des personnes peu susceptibles d’adhérer un jour à un syndicat. Mais une telle influence politique, qui a permis de faire de la force de travail syndiquée une épine dorsale de la mobilisation électorale du parti démocrate, a rarement réussi à augmenter la vitalité institutionnelle des syndicats, ainsi que leur capacité à organiser de nouveaux membres. Quand des demandes de ce genre sont faites, les présidents et les politiciens républicains les dénoncent fermement, tandis que la plupart des démocrates, y compris la quasi-totalité des présidents démocrates d’après-guerre, voient une telle législation comme le produit d’un groupe d’intérêt impopulaire, donc dévalorisé et ignoré.
Les syndicats américains ont presque toujours échoué à faire avancer la législation en faveur de leur renforcement institutionnel et de la reconnaissance de leur légitimité politique. Afin de comprendre pourquoi, cet article explore successivement les trois régimes distincts qui ont régi les « négociations » des syndicats – avec les employeurs, les démocrates et l’État – depuis l’époque du New Deal. Premièrement, les syndicats de travailleurs symbolisent l’époque même du New Deal (1933-47) où la politisation corporatiste de toutes les questions relatives aux salaires, aux prix et à la production a apporté certains gains. Deuxièmement, les années du pluralisme industriel et de la négociation collective classiques (1947-1980) sont celles de la reprivatisation, en grande partie, des relations industrielles. Troisièmement, pour conclure, l’époque actuelle (des années 80 à nos jours) est celle où le mouvement ouvrier subsiste et retire ses principales possibilités de croissance du secteur public et des services. Une forme de négociation collective tripartite très politisée entre les entreprises, les syndicats et le gouvernement (principalement au niveau des États ou au niveau local) a constitué la principale voie permettant d’augmenter le salaire social et de tisser les réseaux d’influence des syndicats dans les principaux secteurs de l’économie qui dépendent grandement du gouvernement. Avec l’avènement de l’ère Obama, ce troisième système devient la seule règle du jeu qui prévale, bien qu’il semble être très en deçà des espérances premières des représentants des travailleurs.
ES :
Este ensayo argumenta que el movimiento sindical estadounidense constituye un bloque social democrático dentro del cuerpo político de los EE.UU., con éxitos episódicos en la ampliación del estado providencia, la ampliación de derechos ciudadanos y la defensa del nivel de vida de la clase trabajadora estadounidense incluyendo aquellas personas con poca probabilidad de ser miembros del sindicato. Pero tal influencia política que ha ayudado también a hacer de la organización laboral una espina dorsal de la movilización electoral del Partido Democrático, raramente ha sido de utilidad cuando los sindicatos necesitaban ampliar su propia vitalidad institucional, su propia capacidad de organizar nuevos miembros. Cuando las demandas de este tipo son presentadas, los presidentes y políticos republicanos las denuncian abiertamente, mientras que la mayoría de Demócratas, incluyendo casi todos los presidentes de la post-guerra de dicho partido, ven dicha legislación como el producto de un grupo de interés impopular y por lo tanto susceptible de ser desvalorizada e ignorada sin riesgo.
Los sindicatos americanos han casi siempre fallado en obtener una legislación que permita avanzar su fuerza institucional y su legitimidad política. Para comprender porqué, este ensayo explora los tres regimenes distintos que han gobernado la negociación sindical, con los empleadores, con los demócratas y con el estado, durante la era desde el New Deal. Estos regimenes son: la era del New Deal (1933-1947) durante los cuales una politización corporativa de todas las cuestiones salariales, de precio y de producción aseguró un cierto nivel de compra; los años del clásico pluralismo industrial y de la negociación colectiva (1947-1980), en que las relaciones industriales fueron en gran medida reprivatizadas ; y por último, el momento actual (desde los años 1980 en adelante) en que el movimiento laboral existe y tiene la posibilidad de crecer en gran parte del sector gubernamental y del sector de servicios. Una forma muy politizada de negociación tripartita entre compañías, sindicatos y gobierno (principalmente del estado y de nivel local), ha procurado la vía principal para aumentar el ingreso social y construir núcleos de influencia sindical en los sectores económicos claves dependientes del gobierno.
Con la llegada de la era de Obama, este tercer sistema está convirtiéndose en la única alternativa disponible, aunque esto parece estar muy lejos de las expectativas laborales.
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L’évolution de la négociation collective et de ses acteurs dans six pays européens
Christian Dufour et Adelheid Hege
p. 535–561
RésuméFR :
Comment évoluent depuis la fin 1970 les statut et pratiques de négociation collective ? Quelles transformations sont repérables dans le comportement des acteurs ? Les six pays retenus dans cet article – Allemagne, Espagne, France, Grande-Bretagne, Italie, Suède – disposent de systèmes de relations professionnelles originaux. Les bouleversements économiques et sociaux poussent à des transformations, parallèlement à l’enjeu de l’Europe en construction. Les difficultés nées de la longue crise économique ne déstructurent pas ces systèmes, ni ne nivellent leur diversité. Les acteurs se montrent adaptables et jouent sur une acceptation sociale historiquement acquise pour maintenir leur influence. Ils investissent de nouveaux thèmes (emploi) et de nouveaux espaces d’échange (comités d’entreprise européens, pactes sociaux). Réponse apparemment rationnelle et efficace dans la crise, la négociation collective voit plutôt renforcée son statut, son cahier des charges densifié – dans les pays du continent européen. La Grande-Bretagne fait exception ; la mise en cause frontale du système de négociation collective et du pouvoir syndical souligne par contraste la tendance commune aux autres pays.
Progressivement la négociation collective est perçue comme le pivot des systèmes de relations professionnelles ; les acteurs collectifs tendent à s’identifier à leur fonction de négociateurs. La dissolution des anciennes alliances entre syndicats et partis inaugure un mouvement peu commenté de dépolitisation du projet syndical, avec recentrage sur l’espace des relations professionnelles. Avec le 21e siècle, des contradictions apparaissent. Les acteurs, patronaux et syndicaux, perdent en représentativité et en capacité d’intégration de bases hétérogènes. Les systèmes de négociation perdent en rendement ; les États les contournent ainsi que leurs acteurs pour piloter des transformations sociales. Plus qu’à une crise des systèmes, on a affaire à une crise des acteurs. Pour les syndicats, elle soulève la question de la revitalisation de leurs liens avec leurs mandants, comme celle des nouvelles alliances à construire.
EN :
How has the status and practice of collective bargaining evolved since the end of the 1970s? What changes are noticeable in the behaviour of actors? The six countries included in this study – Germany, Spain, France, Great Britain, Italy, Sweden – have original industrial relations systems. Economic and social disruption is driving changes, at the same time that Europe is under construction. The difficulties arising from the prolonged economic crisis neither deconstructs these systems, nor eliminates their diversity. The actors are adaptable and play on a historically based social acceptance to maintain their influence. They invest in new areas and new spaces for exchange (European Works Councils, social pacts). Indeed, in an apparently rational and effective response to the crisis, collective bargaining sees its status somewhat enhanced and its remit intensified – in the Continental European countries. Great Britain is the exception; the head-on challenge to the collective bargaining system and union power is in contrast to the common trend in the other countries.
Progressively, collective bargaining is regarded as being at the core of industrial relations; collective actors identify with their role as negotiators. The dissolution of old alliances between unions and parties has started a movement which is little discussed; the depoliticization of the union project and a recentring within the industrial relations space. With the 21st century, contradictions emerge. The actors, both employer and union, lose their power of representation and integrative capacity. Negotiating systems lose their effectiveness; states bypass them as well as their actors in order to bring about social changes. More than a system crisis, we are dealing with a crisis of actors. For the unions, it raises the question of revitalizing their ties with their members, through such means as building new alliances.
ES :
¿Cómo ha evolucionado el status y la práctica de la negociación colectiva desde finales de la década de 1970? ¿Qué cambios se notan en el comportamiento de los actores? Los seis países incluidos en este estudio - Alemania, España, Francia, Gran Bretaña, Italia, Suecia - tienen sistemas originales de relaciones laborales. Los trastornos económicos y sociales están impulsando grandes cambios, al mismo tiempo que Europa se encuentra en construcción. Las dificultades derivadas de la prolongada crisis económica no de-construye estos sistemas ni elimina su diversidad. Los actores se adaptan y se alinea en una aceptación social histórica para mantener su influencia. Se implican en nuevas áreas y nuevos espacios de intercambio (los comités de empresa europeos, los pactos sociales). De hecho, en una respuesta aparentemente racional y eficaz a la crisis, se constata en los países de Europa continental cierta ampliación del status de la negociación colectiva y su ámbito de acción se ve intensificado. Gran Bretaña es la excepción, encabezando la oposición al sistema de negociación colectiva y al poder de los sindicatos, en contraste con la tendencia común en los demás países.
Progresivamente, la negociación colectiva es considerada como el núcleo de las relaciones laborales; los actores colectivos se identifican con su papel como negociadores. La disolución de las viejas alianzas entre los sindicatos y los partidos ha iniciado un movimiento que es poco discutido: la despolitización del proyecto sindical y su recentramiento en el espacio de las relaciones laborales. Con el siglo 21, emergen las contradicciones. Los actores, empleadores y sindicatos, pierden su poder de representación y capacidad de integración. Los sistemas de negociación pierden su eficacia; los estados pasan por encima de ellos y de sus actores con el fin de lograr cambios sociales. Más que una crisis del sistema, se trata de una crisis de los actores. Para los sindicatos, se plantea la cuestión de la revitalización de sus relaciones con sus miembros, a través de medios tales como la construcción de nuevas alianzas.
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Rethinking Unionism in a Changing World of Work, Family and Community Life
Barbara Pocock
p. 562–584
RésuméEN :
This article considers the state of unionism today and argues that in strategizing for more workers’ power and effective worker representation, unions have – unsurprisingly – focussed upon the primary domain that workers occupy: the labour market and workplaces, applying a particular repertoire of tools. While social conditions beyond the terrain of work have always mattered and sometimes been recognized by activists and theorists, these are often under-attended in analysis and strategy. The article argues that the relevant social context includes the three “microsystems” of work, household and community life, their intersecting “mesosystems” and the larger “macrosystem” of labour law, social norms and gender cultures within which they are located. Together these construct a system which affects the ways in which unions can build power, the tools available to them, and the industrial issues that matter to workers.
Significant changes in the three interacting domains of work, household and community life since the mid-1970s in many industrialized countries have changed the system within which workers’ create collective power. This is illustrated by evidence drawn from the Australian experience, and the changing forms and occupational structure of employment, and the changing shape of households and communities within which Australian workers live. Workers’ increasing mobility and work, family and community transitions make some of the traditional vehicles of union power outmoded – like collectivizing through a longstanding job or craft affiliation. Such changes call for new forms of collectivization and create new priorities for workers in their bargaining and industrial conditions. They also have implications for the tools – collective bargaining, substantive and procedural statutory rights or social security – that will most effectively improve workers’ circumstances.
FR :
Cet article considère l’état du syndicalisme aujourd’hui et avance que dans la mise en oeuvre d’une stratégie pour un rapport de force favorable aux travailleurs et pour une représentation efficace de ces derniers, les syndicats se sont focalisés – sans surprise – sur les espaces de base occupés par les travailleurs : le marché du travail et les lieux de travail, mettant en oeuvre un répertoire particulier d’outils. Tandis que les conditions sociales, au-delà du milieu de travail à proprement parler, ont toujours compté et ont parfois été reconnus par les militants et les théoriciens, ces espaces sont souvent restés sous-évalués dans l’analyse et les approches stratégiques. L’article met en avant le fait qu’un contexte social approprié inclut les trois « microsystèmes » du travail, de la vie familiale et communautaire, leurs « mésosystèmes » à l’intersection, et le « macrosystème » plus large composé par la législation du travail, les normes sociales et les cultures de genres dans lesquelles ils sont situés. Ensemble, ceux-ci construisent un système qui affecte les manières dont les syndicats peuvent développer le rapport de force des travailleurs, les outils disponibles, et les questions qui concernent les travailleurs.
Les changements cruciaux qui s’opèrent depuis le milieu des années 70 dans les trois domaines interagissant que sont la vie de travail, familiale et communautaire, de beaucoup de pays industrialisés ont changé le système duquel les travailleurs tirent leur force collective. Ceci est illustré par l’expérience australienne. La preuve est faite par les formes changeantes d’emploi, la transformation de la structure professionnelle de l’emploi, et les changements opérés au sein des ménages et des communautés dans lesquels les travailleurs australiens vivent. La mobilité croissante des travailleurs et les transitions professionnelles, familiales et communautaires rendent les véhicules traditionnels du rapport syndical dépassés – comme le modèle collectif basé sur l’occupation d’un emploi permanent ou sur l’affiliation professionnelle. De tels changements réclament de nouvelles formes de collectivisation des droits et créent de nouvelles priorités pour les travailleurs dans leurs négociations et leurs conditions de travail. Ils ont également des implications sur les outils – la négociation collective, les droits ou la sécurité sociale – qui amélioreront le plus efficacement la condition des travailleurs.
ES :
En este artículo considera el estado actual del sindicalismo y argumenta que con el desarrollo de estrategias para reforzar el poder de los trabajadores y la representación efectiva de los trabajadores, los sindicatos – como era de esperarse – se han centrado en el campo principal que ocupan los trabajadores: el mercado de trabajo y los lugares de trabajo, la aplicación de un repertorio particular de instrumentos. A pesar que las condiciones sociales siempre han sido importantes más allá del terreno de trabajo y que a veces han sido reconocidas por los activistas y los teóricos, estas son a menudo menos consideradas en el análisis y la estrategia. El artículo sostiene que el contexto social de referencia incluye los tres “microsistemas” de vida laboral, familiar y comunitaria, sus “meso-sistemas” de intersección y el más amplio “macro-sistema” de la legislación laboral, normas sociales y las culturas de género dentro del cual se encuentran. En conjunto, estos constituyen un sistema que afecta las formas en que los sindicatos pueden construir el poder, los instrumentos disponibles para ello y los problemas laborales que preocupan a los trabajadores.
Los cambios significativos en los tres ámbitos de la interacción de la vida laboral, familiar y comunitaria que acontecen desde mediados de 1970 en muchos países industrializados, han cambiado el sistema dentro del cual se crea el poder colectivo de los trabajadores. Esto se ilustra con las pruebas derivadas de la experiencia australiana, y las formas cambiantes y la estructura ocupacional del empleo, y la forma cambiante de los hogares y comunidades en las que viven los trabajadores australianos. La creciente movilidad de los trabajadores y las transiciones de trabajo, de familia y de comunidad hacen que algunos de los vehículos tradicionales de poder sindical aparezcan obsoletos como por ejemplo la colectivización mediante un trabajo de larga data o la afiliación por oficios. Estos cambios requieren nuevas formas de la colectivización y la creación de nuevas prioridades para los trabajadores en su negociación y condiciones laborales. Ellos también tienen implicaciones para los instrumentos – la negociación colectiva, los derechos legales de fondo y de procedimiento o la seguridad social – que mejoraran con mayor eficacia, la situación de los trabajadores.
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Organizing Women in the Spaces between Home, Work and Community
Charlotte A.B. Yates
p. 585–603
RésuméEN :
Since women began mobilizing more than 40 years ago to transform the labour movement, unions have made significant changes to increase women’s participation, leadership and interest representation. Yet, there are limitations to this progress. Unionized women are concentrated in the public sector amongst full-time employees. Moreover, women’s interests have tended to be added onto existing union agenda; women are therefore encouraged to adjust to existing union structures and practices rather than unions undertaking transformational organizational change. Unions tend to socially construct the collective interests and identities of women workers in gender-neutral ways that end up limiting union capacities to make bigger organizing breakthroughs amongst women.
The article develops an argument that women’s relationship to work is distinct from men’s. Women are more likely to experience a blurring of the boundaries between work, home and community, which leads many women workers to be less responsive to union appeals that focus strictly on the job and workplace. These ideas are explored using a case study of a province-wide organizing drive amongst child care providers by the B.C. Government Employees Union (BCGEU).
The BCGEU used methods of community unionism to build a sense of collective identity and capacity for collective action amongst a diverse group of child care providers, including those who work in child care centres, in-home providers and migrant domestic workers. The union built its campaign around shared relationships of caring and love, and by rejecting the devaluation of child care as unskilled, women’s work. The article concludes with an evaluation of whether this approach to organizing women opens new possibilities for reaching out to non-union women.
FR :
Depuis que les femmes ont commencé à se mobiliser il y a plus de 40 ans pour transformer le mouvement ouvrier, les syndicats ont entrepris des changements significatifs afin de permettre une plus grande participation des femmes, d’augmenter leur représentation dans les instances et de mieux représenter leurs intérêts. Cependant, il y a des limites à ces progrès. Les femmes syndiquées sont surtout concentrées dans le secteur public parmi les employés à temps plein. De plus, les intérêts des femmes ont eu tendance à se superposer à l’ordre du jour syndical existant ; les femmes sont donc encouragées à s’ajuster aux structures et pratiques syndicales existantes plutôt que de voir les syndicats transformer leur organisation. Les syndicats tendent à construire socialement les intérêts et identités collectives des travailleuses de manière asexuée ou sans aborder les questions de genre, ce qui finit par limiter leur capacité à faire une plus grande percée dans l’organisation collective des femmes.
L’article développe l’argument selon lequel le rapport des femmes au travail est distinct de celui des hommes. Les femmes font bien plus face au brouillage des frontières entre le travail, le foyer familial et la communauté, ce qui conduit beaucoup de travailleuses être moins sensibles aux appels des syndicats qui se concentrent strictement sur le travail et le milieu de travail. Ces idées sont explorées en utilisant une étude de cas sur une campagne de syndicalisation des travailleuses en services de garde à travers une province canadienne menée par l’Union des employés du gouvernement de la Colombie-Britannique (BCGEU).
Le BCGEU a employé des méthodes misant sur l’aspect communautaire du syndicalisme afin de créer un sentiment d’identité collective et de construire les aptitudes menant à l’action collective parmi un groupe diversifié de travailleuses en services de garde d’enfants, comprenant celles qui travaillent dans des centres de la petite enfance, à domicile ou encore les travailleuses domestiques immigrées. Le syndicat a établi sa campagne autour des notions et rapports communs à toutes ces travailleuses, la responsabilité des soins et l’amour qu’elles apportent, tout en rejetant l’image et l’argument négatifs selon lesquels la garde des enfants est une activité non qualifiée réservée aux femmes. L’article conclut avec une évaluation de cette approche de la syndicalisation des femmes qui ouvre de nouvelles possibilités pour atteindre les femmes non syndiquées.
ES :
Dado que las mujeres empezaron a movilizar hace más de 40 años para transformar el movimiento sindical, los sindicatos han realizado cambios significativos para aumentar la participación, el liderazgo de las mujeres y la representación de sus intereses. Existen sin embargo limitaciones a este progreso. Las mujeres sindicalizadas están concentradas en el sector público, en las empleadas a tiempo completo. Además, la tendencia ha sido de añadir las reivindicaciones de las mujeres a la agenda existente del sindicato; las mujeres son por lo tanto, invitadas a adaptarse a las estructuras sindicales y las prácticas ya existentes en lugar que los sindicatos se impliquen en un cambio para transformar la organización. Los sindicatos tienden a construir socialmente los intereses colectivos y las identidades de las mujeres trabajadoras en una forma neutra de género que terminan por limitar la capacidad sindical de hacer avances más importantes en la organización de las mujeres.
El artículo desarrolla un argumento en el sentido que la relación de las mujeres al trabajo, es distinta de los hombres. Las mujeres son más propensas a experimentar una confusión de las fronteras entre trabajo, hogar y comunidad, lo que lleva a muchas trabajadoras a ser menos sensibles a la convocatoria del sindicato que se centra estrictamente en el trabajo y el lugar de trabajo. Estas ideas se exploran mediante un estudio de caso de una organización provincial de proveedores de cuidado de niños del Sindicato de empleados del Gobierno de Colombia-Británica (BCGEU).
El BCGEU utiliza los métodos del sindicalismo comunitario para construir un sentido de identidad colectiva y la capacidad de acción colectiva entre un grupo diverso de proveedores de cuidado infantil, incluyendo los que trabajan en centros de cuidado infantil, en el hogar y los proveedores de las trabajadoras domésticas inmigrantes. El sindicato ha construido su campaña en torno a las relaciones compartidas de cuidado y amor, y rechazando la devaluación del cuidado de los niños cuando es considerado como trabajo no calificado, un trabajo de mujer. El artículo concluye con una evaluación a saber si este enfoque de la organización de las mujeres abre nuevas posibilidades para acercarse de las mujeres no sindicalizadas.
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New Forms to Settle Old Scores: Updating the Worker Centre Story in the United States
Janice R. Fine
p. 604–630
RésuméEN :
Worker centres are community-based mediating institutions that organize, advocate and provide direct support to low-wage workers. Moving into the void left by the decline of labour unions, local political parties and other groups, these centres are addressing issues that low wage, largely immigrant workers face at the workplace. In 1992, there were five such organizations, but by 2003, there were at least 137 worker centres in the United States rooted in communities where immigrant populations had settled. I estimate there to be more than 200 worker centres in 2011. Worker centres attract labourers who are often the hardest-to-organize and, because the organizations are unencumbered by the Wagner Act and subsequent Taft Hartley amendments which stripped unions of some of their most potent tactics, they can sometimes act as “organizing laboratories” creating and testing new and innovative strategies.
Centres have had some significant organizing and public policy successes and have placed labour standards enforcement on the public policy agenda at the state and national levels. During their formative years, these organizations displayed important strengths but also exhibited weaknesses that appeared to limit their ability to get to scale. Over the last five years, they have moved into a new phase of development. Centres have shown institutional resilience. Not only have new centres emerged, but there has been a growing trend toward federation in which strong individual centres have joined existing national networks or formed new ones which have in turn helped to establish new organizations or affiliate existing ones.
While some early worker centres were rejectionist toward the mainstream labour movement, the over-arching trajectory has been in the opposite direction with worker centres seeking cooperation. In fact, there is a growing trend toward institutional partnerships with unions and government. Finally, centres and their national networks are playing strategic roles in broader movement building around immigrant rights, global justice and the right to organize.
FR :
Les centres locaux d’aide aux travailleurs (worker centres) sont des institutions communautaires qui cherchent à organiser, à conseiller et à aider les travailleurs précaires et à faibles revenus, immigrants pour la plupart. Ces centres comblent ainsi des besoins auxquels les partis politiques, les syndicats traditionnels et d’autres organismes communautaires parviennent difficilement à répondre. En 1992, il n’existait que cinq organismes de la sorte aux États-Unis, mais en 2003, leur nombre s’élevait à pas moins de 137. Présents dans des communautés très diversifiées sur le plan ethnique, l’on estime aujourd’hui qu’environ 200 de ces centres apportent leur soutien aux travailleurs. La clientèle de ces centres occupe souvent des emplois dans des secteurs où il demeure extrêmement difficile, pour les syndicats, de regrouper les travailleurs en raison des contraintes inhérentes au régime législatif mis en place par le Wagner Act puis le Taft Hartley Act. C’est ainsi que ces centres réussissent parfois à agir comme des « laboratoires de syndicalisation », en créant et éprouvant de nouvelles stratégies innovatrices visant à regrouper les travailleurs.
Ces centres ont connu un certain succès dans l’organisation des travailleurs et en matière de politiques publiques, parvenant à faire inscrire le renforcement des normes minimales de travail parmi les priorités gouvernementales, que ce soit au niveau des États ou à l’échelle nationale. Si ces organismes présentaient des qualités indéniables, ils comportaient aussi certaines faiblesses qui limitaient leur capacité à faire progresser la cause des travailleurs. Au cours des cinq dernières années, ils sont entrés dans une nouvelle phase de leur développement qui atteste de leur résilience institutionnelle. Non seulement de nouveaux centres ont émergé, mais il y a également une tendance croissante à fédérer les centres. Les centres locaux les plus efficaces ont rejoint les réseaux nationaux existants ou ont créé de nouveaux réseaux qui ont aidé en retour à créer de nouveaux organismes ou à affilier ceux déjà existants.
Si quelques-uns des premiers centres locaux d’aide aux travailleurs ont été créés plutôt en réaction face au modèle du mouvement ouvrier traditionnel, la trajectoire d’ensemble pointe dans la direction opposée avec des centres enclins à la coopération. En fait, il y a une tendance croissante vers des partenariats institutionnels avec les syndicats et le gouvernement. Ainsi, les centres et leurs réseaux nationaux jouent des rôles stratégiques dans l’établissement d’un mouvement associatif plus large axé sur les droits des immigrants, la justice sociale et le droit d’association.
ES :
Los centros de trabajadores son instituciones mediadoras de tipo comunitario que organizan, defienden y ofrecen apoyo directo a los trabajadores con bajo salario. Frente al vacío creado con el declive del sindicalismo, de los partidos políticos y de otros grupos, estos centros se ocupan de los problemas que enfrentan los trabajadores con bajo salario, que son mayoritariamente inmigrantes. En 1992, había cinco organizaciones de ese tipo, pero en 2003, había al menos 137 centros de trabajadores en los Estados Unidos enraizadas en las comunidades donde la población inmigrante se ha establecido. Se estima que hay más de 200 centros de trabajadores en 2011. Los centros de trabajadores atraen trabajadores que a menudo son más difíciles de organizar y, porque las organizaciones están siendo ahogadas por la Ley Wagner y las enmiendas subsiguientes de Taft Hartley que despojó a los sindicatos de algunas de sus más poderosas tácticas, dichos centros pueden a veces actuar como “organizaciones laboratorio” creando y ensayando nuevas estrategias innovadoras.
Los centros han obtenido algunos éxitos significativos en la organización y la política pública y han establecido ciertos niveles de reforzamiento laboral en la agenda política pública a nivel estatal y nacional. Durante sus anos de formación, estas organizaciones muestran fuerzas importantes pero también ciertas debilidades que parecen limitar su capacidad para salir adelante. En los últimos cinco anos, han pasado a una nueva fase de desarrollo. Los Centros han mostrado una capacidad de recuperación institucional. No solo han surgido nuevos centros pero se constata una tendencia creciente en favor de la federación en la que los distintos centros fuertes se han unido a las redes nacionales existentes o han formado nuevas redes, las que a su vez han contribuido a establecer nuevas organizaciones o a afiliar aquellas ya existentes.
Mientras que algunos centros de trabajadores manifestaron en un inicio su rechazo al movimiento laboral en general, la trayectoria no necesariamente lineal ha tomado una dirección opuesta a la cooperación buscada por los centros laborales. De hecho, existe una tendencia hacia las alianzas institucionales con los sindicatos y el gobierno. Por ultimo, los centros y sus redes nacionales están desempeñando un rol estratégico en la construcción de un movimiento más amplio en torno a los derechos de los inmigrantes, la justicia global y el derecho a organizarse.
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La représentation collective des travailleurs précaires : évolution et défis contemporains
Urwana Coiquaud
p. 631–654
RésuméFR :
En 2001, 2007 et 2011, les juges de la Cour suprême du Canada ont reconnu par une série d’arrêts le droit à la négociation collective comme un droit dérivé de la liberté d’association, liberté constitutionnelle prévue à la Charte canadienne des droits et libertés. Ces arrêts sont venus souffler un vent d’espoir pour les travailleurs précaires souvent tenus à l’écart des mécanismes de représentation et de négociation collective de leurs conditions de travail par un syndicat.
Cet article analyse comment la législation et même l’action collective, jadis pilier du développement de la représentation collective, ont pu constituer des obstacles au développement de la représentation collective des travailleurs précaires. Ensuite, il examine comment aujourd’hui la Cour suprême favorise l’accès à la représentation collective de certains travailleurs « précaires » en reconnaissant la spécificité du travailleur, du travailleur précaire et en accordant une plus vaste portée à la garantie constitutionnelle de la liberté d’association. Puis, l’article analyse les retombées de ces développements sur la scène judiciaire québécoise à l’égard des responsables d’un service de garde et des travailleurs migrants agricoles, avant de discuter de la place du pouvoir judiciaire dans cette évolution.
Nos travaux démontrent qu’aujourd’hui les tribunaux semblent avoir pris le relais du législateur et fournissent un terreau fertile pour l’épanouissement de la représentation collective des précaires.
EN :
In 2001, 2007 and 2011 the Supreme Court of Canada’s decisions recognized, step by step, the right to bargain collectively as a part of the constitutionally enshrined freedom of association in the Canadian Charter of Rights and Freedoms. These Supreme Court decisions have the potential to create a wave of optimism among workers with low job security because they have created a great opportunity for these workers to improve their collective representation.
The purpose of this article is to analyze the collective representation of precarious workers in view of these new developments. Our analysis shows that legislators have not made any significant effort to ensure that workers have more access to collective representation and collective organizations, once a pillar for the development of collective action in the middle of the 20th century, have not done so either. The synergy between these two sources of worker support no longer achieves this objective. In fact, during the last few years, it has been the courts, particularly the Supreme Court of Canada, which have created the components for a better collective representation of workers.
The article begins with an emphasis on how legislation and collective action are obstacles to improving collective representation for workers with low job security, whereas the courts recognize that workers are on the vulnerable side of the employment relationship and that some workers are more vulnerable than others. As a result, the courts tend to decide in favour of better protections for workers.
Moreover, in 2007 and 2011 the Supreme Court of Canada decided that the freedom of association protections in section 2(d) of the Charter included the right to collective bargaining. But the Court declared that protection for collective bargaining rights is not sufficient. These rights need an effective statutory framework. The Court added that it was not constitutionalizing “a particular model of labour relations, nor … a specific bargaining method.”
This precision has shaped litigation in Quebec, where it has been an ideal breeding ground for creating new forms of collective representation for those workers who have less capability to bargain collectively and require statutory support for an effective protection for the right to organize and bargain collectively. The article continues by giving an account of two litigations that implement the lessons of the Supreme Court of Canada in the case of migrant agricultural workers and home care workers.
ES :
En 2001, 2007 y 2011, los jueces de la Corte suprema de Canadá han reconocido mediante una serie de fallos el derecho a la negociación colectiva como un derecho derivado de la libertad de asociación, libertad constitucional prevista en la Carta canadiense de derechos y libertades. Estos fallos han alentado la esperanza de los trabajadores precarios que frecuentemente no son considerados en los mecanismos de representación y de negociación colectiva de condiciones de trabajo por un sindicato.
Este artículo analiza cómo la legislación e incluso la acción colectiva, otrora considerados como pilar del desarrollo de la representación colectiva, han podido constituir obstáculos al desarrollo de la representación colectiva de los trabajadores precarios. A continuación, se examina cómo la Corte suprema iba a favorecer el acceso a la representación colectiva de ciertos trabajadores “precarios” con el reconocimiento de la especificidad del trabajador, del trabajador precario, y acordando un ámbito más vasto a la garantía constitucional de la libertad de asociación. Luego, el artículo analiza los impactos de estos acontecimientos en la escena judicial quebequense respecto a los responsables de servicios de guardia y de los trabajadores emigrantes agrícolas, antes de discutir el rol del poder judicial en esta evolución.
Nuestro trabajo demuestra que los tribunales hoy en día parecen asumir el relevo del legislador y procuran así un terreno fértil para el auge de la representación colectiva de los trabajadores precarios.
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Représentation collective et citoyenneté au travail en contexte de projet
Marie-Josée Legault et Martine D’Amours
p. 655–677
RésuméFR :
Cet article contribue au renouvellement de la réflexion sur la citoyenneté au travail en s’appuyant sur la théorie de la citoyenneté sociale de Linda Bosniak pour étudier deux groupes de travailleurs (concepteurs de jeux vidéo et artistes interprètes) incombant à une même figure emblématique du travail contemporain, soit le travail du savoir très qualifié, mobile et organisé sous la forme de projets. À l’heure où le travail du savoir prend de plus en plus d’importance dans les économies développées, il importe de prendre acte de ce qu’il occupe une position très différente de la dépendance économique du citoyen industriel dont la compétence est substituable. À la différence de la division industrielle entre la conception et l’exécution, le travail y mobilise la personne entière du travailleur plutôt que sa seule force de travail, dans un processus créatif d’innovation sur un marché très compétitif où l’apport créateur du travailleur est un atout déterminant.
Les auteures y étudient l’état contemporain de la représentation des intérêts chez des travailleurs du savoir et de leur participation à la régulation de leur travail, à la fois localement et à l’échelle sociale, à l’aide de deux études de cas où des travailleurs très qualifiés transitent constamment entre des projets à courte durée déterminée plutôt que de jouir d’une relation d’emploi stable à long terme. Confrontés à des problèmes et à des enjeux collectifs, ces travailleurs déploient des moyens originaux de participer à la régulation de leur travail, hors du syndicalisme.
La discussion met finalement en évidence l’émergence non seulement de nouveaux modes de représentation mais d’un nouveau citoyen au travail, à la recherche de droits et d’avantages différents du citoyen industriel de l’ère fordiste et ceci, dans un espace plus large que celui de l’entreprise.
EN :
This article is part of a broader effort to take a fresh look at citizenship at work in the contemporary world of work. The authors draw on Bosniak’s social theory of citizenship to study two groups of workers (videogame developers and performance artists) whose occupations embody similar characteristics: knowledge work which is highly qualified, mobile and organized by project. With knowledge work growing in importance in developed countries, we must account for the fact that the knowledge worker is not the same economically dependent subject as the industrial citizen, whose skills were easily replaceable. While industrial organizations are built on dividing the conception and execution of work, knowledge work mobilizes the whole of the worker, rather than mobilizing only his/her manpower, in a creative process of innovation that takes place in a very competitive labour market where the creative contribution of the worker is a decisive asset.
The authors study the contemporary representation gap among knowledge workers and the ways they participate in the regulation of their work, both locally and on a social scale. They draw on two case studies of project-based environments where highly qualified workers are constantly swapping fixed-term contracts, instead of enjoying stable open-ended contracts. Faced with collective problems and issues, they develop original means to participate in regulating their work that do not involve unions.
Discussion of findings highlights the emergence not only of new modes of representation, but also of a new citizen at work, who is seeking different rights and benefits than those of the industrial citizen of the Fordist era and, furthermore, in an area that goes beyond that of the employer organization.
ES :
Este artículo contribuye a la renovación de la reflexión sobre la ciudadanía en el trabajo apoyándose en la teoría de la ciudadanía social de Linda Bosniak para estudiar dos grupos de trabajadores (conceptores de juegos videos y artistas intérpretes) que corresponden a una misma figura emblemática del trabajo contemporáneo, es decir el trabajo del saber, trabajo muy cualificado, móvil y organizado bajo la forma de proyectos. En el momento en que el trabajo del saber toma cada vez mas importancia en las economías desarrolladas, es importante de tomar conciencia que el ocupa una posición muy diferente de la dependencia económica del ciudadano industrial cuya competencia es sustituible. A diferencia de la división industrial entre concepción y ejecución, el trabajo moviliza la persona entera del trabajador y no solamente su fuerza de trabajo, en un proceso creativo de innovación en un mercado altamente competitivo donde el aporte creador del trabajador es una ventaja determinante.
Los autores estudian el estado actual de la representación de los intereses de los trabajadores del saber y de su participación a la regulación de su trabajo, a la vez localmente y a escala social, basándose en dos estudios de caso donde los trabajadores muy calificados transitan constantemente entre proyectos de corto plazo determinado en lugar de disfrutar de una relación de empleo estable de largo plazo. Confrontados a los problemas y desafíos colectivos, estos trabajadores desarrollan medios originales de participar a la regulación de su trabajo fuera del sindicalismo.
La discusión pone finalmente en evidencia la emergencia no solo de nuevos modos de representación sino también de un nuevo ciudadano en el trabajo, en búsqueda de derechos y ventajas diferentes del ciudadano industrial de la era fondista y esto, en un espacio más amplio que el de la empresa.
Recensions / Book Reviews
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Advances in Industrial and Labor Relations, Vol. 17, Edited by David Lewin, Bruce Kaufman and Paul J. Gollan, Bingley, UK: Emerald Group Publishing, 2010, ISSN: 0742-6186; ISBN: 978-1-84950-932-9.
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Mondialisation et recomposition des relations professionnelles, Sous la direction de François Aballéa et Arnaud Mias, Paris : Octarès Éditions, 2010, 339 p., ISBN : 978-2-9153-4682-4.
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Globalization, Labor, and the Transformation of Work: Readings for Seeking a Competitive Advantage in an Increasingly Global Economy, Edited by Jonathan H. Westover, Altona, Vic.: Common Ground, 2010, ISBN: 978-1-8633-5660-2, 572 pp.
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Droit fédéral du travail, Par Michel Coutu, Julie Bourgault, Annick Desjardins, avec la collaboration de Guy Dufort et de Annie Pelletier, Cowansville : Yvon Blais (coll. « Droit fondamental du travail »), 2011, 772 p., ISBN : 978-2-89635-312-5.
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Union Contributions to Labor Welfare Policy and Practice, Edited by Paul A. Kurzman and R. Paul Maiden, London: Routledge, 2010, xvi + 297 pp., ISBN-10: 0-414-4408-06 and ISBN-13: 978-0-415-55508-1.
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Les jeunesses au travail : regards croisés France-Québec, Sous la direction de Christian Papinot et Mircea Vultur, Québec : Presses de l’Université Laval, 2010, 336 p., ISBN : 978-2-7637-9089-3; ISBN-PDF : 9782763710891.
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Changes in Japanese Employment Practices: Beyond the Japanese Model, By Arjan Keizer, London and New York: Routledge, xii + 204 pp., ISBN 978-0-45-44-758-4.
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Insidious Workplace Behavior, Sous la direction de Jerald Greenberg, New York : Routledge, 2010, 374 p., ISBN : 978-1-84872-859-2.