Résumés
Abstract
The author examines phase II of the new industrial relations in the United States, the labor strategy of American management on the offensive.
Résumé
Les nouvelles relations industrielles (NRI) consistent en une stratégie offensive du management étatsunien face aux travailleurs. L'essence de cette stratégie vise la réduction radicale des couts de main-d’œuvre et la refonte des structures de relations industrielles qui permettaient ces couts élevés.
La phase I, qui a débute au début des années « 80, était la stratégie des « affaires en crise ». Chrysler, au bord de l'insolvabilité, représente un cas prééminent de cette phase. Les NRI ne sont plus désormais transitoires, comme plusieurs l'ont pense. Les liens sous-jacents aux phases I et II se résument à la doctrine d'absence de syndicats. Durant les cinquante ans qui ont précédé les NRI, le patronat considérait le syndicalisme comme donnée de deux façons : en contexte de syndicalisation, une attitude d'antisyndicalisme manifeste était inefficace. En contexte non-syndical, les gains syndicaux externes constituaient alors un point de comparaison coercitif. Dans le cadre des NRI, cette conception d'absence de syndicat est devenue rationnelle. Les NRI sont fondamentalement un phénomène économique renforci à la marge par l'idéologie. Le fondement économique de ces NRI se retrouve dans ces changements critiques de la structure de marche qui ont entraine la fin de ce long cycle de décroissance en Occident. Cependant, ce recours aux NRI a été accéléré par cette antipathie historique du patronat envers le principe syndical.
Avant les années 1930, le monde des affaires américain croyait que le syndicalisme était moralement mauvais et, à l'occasion, non économique. Le patronat américain reconnait aujourd'hui la légitimité d'une équité dans l'emploi de la même façon que le prônent les syndicats. Cependant, ce même patronat croit qu'il peut assumer lui-même cette fonction d'équité à meilleur cout et sans l'intrusion de syndicats. Selon cette thèse, si le patronat fait ce travail correctement, le syndicalisme n'est plus nécessaire.
En termes comparatifs, le patronat européen n'est pas moins préoccupe par l'efficacité. Cependant, pour lui les syndicats sont d'autant plus source de stabilité que l'on considère les solutions de remplacement possibles. Ce patronat européen semble prêt à payer un prix pour confiner le conflit industriel à la table de négociation et au parlement, plutôt que dans la rue. Fondamentalement alors, les NRI peuvent fort bien être le signal du déclin des vieilles relations industrielles comme méthode d'élimination des résistances à l'efficacité. Ces vieilles relations industrielles étaient le produit d'un équilibre de pouvoir entre le patronat et le syndicalisme dans un contexte de presque plein emploi. Suite à la disparition de cette situation et à l'improbabilité de son retour dans un avenir rapproche, le patronat n'a plus besoin de payer pour acquérir la main-d’œuvre nécessaire. Il n'a qu'à brandir la menace du chômage, ce qui peut sembler être le refus même des relations industrielles. Mais le chômage comporte d'autres sortes de couts, incluant des couts sociaux, qui tous, en bout de ligne, peuvent être beaucoup plus dispendieux.
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