FR :
L'auteure étudie, à la lumière de l'essai de France Théoret « Éloge de la mémoire des femmes », les huit récits du recueil L'homme qui peignait Staline de cette même écrivaine. Les femmes de ces récits ressentent, chacune à sa façon, le besoin de « s'individuer » par rapport au passé qui leur tient lieu de mémoire. Faute de modèles, faute d'une mémoire qui leur soit propre, elles demeurent en deçà de l'identification à d'autres femmes, passées et présentes, seule voie d'accès, selon France Théoret, à la prise de conscience nécessaire à l'engagement collectif, à l'idéal du moi, quel qu'il soit.
EN :
In the light of France Théoret's essay « Éloge de la mémoire des femmes », the author of this article examines Théoret's eight short stories contained in L'homme qui peignait Staline. The main characters of these stories feel, each in her own way, the need to individuate themselves from their historical past. In the absence of role models or a specific memory, these women fall short of identifying themselves with other women, past and present, the only way in Théoret's view, to a collective commitment and to the realization of the ideal self.