Résumés
Résumé
Bien que plusieurs au Québec n’aient de cesse de vanter les vertus de l’interculturalisme comme modèle offrant une vision plus généreuse et respectueuse des revendications identitaires et des groupes ethnoculturels minoritaires, l’idée qu’ils en ont perpétue l’hégémonie socioculturelle de la majorité eurodescendante et reste en deçà de ce qui serait nécessaire pour renouveler la démocratie et poser les bases d’une citoyenneté large et ouverte. L’article propose, à partir d’un examen critique des principaux corpus conceptuels qui alimentent le discours interculturaliste, les linéaments théoriques et normatifs d’une conception de rechange qui puisse inspirer un mouvement de refondation de la philosophie sociale restrictive qui préside actuellement à l’aménagement de la diversité ethnoculturelle au Québec.
Abstract
Interculturalism has been praised for some time, particularly in Quebec, as a better model of ethnocultural diversity management. Though it is said to be more inclusive and respectful of ethnocultural minority claims, it does little to curb the sociocultural hegemony of Eurodescendant majorities. It fails as a result both to renew democracy and develop the foundations of a more generous and open citizenship. On the basis of a critical examination of the main tenets of interculturalist discourse, this paper proposes a theoretical and normative critique toward an alternative conception of the restrictive social philosophy that currently informs the management of ethnocultural diversity in Quebec.
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Parties annexes
Remerciements
Une version antérieure de ce texte a été présentée à la réunion annuelle de l’Association canadienne de science politique, Université Carleton, 27-29 mai 2009. L’auteur remercie Christina Gabriel de ses commentaires au moment de la présentation. Il tient à remercier aussi Chalmers Larose, Anne-Marie Gingras, Greg Nielsen et les collègues du Scholars Circle à l’Université Concordia qui ont eu l’amabilité de discuter avec lui de divers aspects du texte. Merci également à la direction de la revue Politique et Sociétés de ses conseils.
Note sur l’auteur
Daniel Salée est professeur titulaire de science politique à l’Université Concordia (Montréal) où il a dirigé, de 1997 à 2007, l’École des affaires publiques et communautaires. Spécialiste de la vie politique au Québec et au Canada, ses travaux actuels portent sur les enjeux de la citoyenneté contemporaine et les politiques publiques en matière de gestion de la diversité ethnoculturelle qu’il aborde sous l’angle des dynamiques de pouvoir et d’interaction entre la population eurodescendante et les groupes racisés de même qu’entre l’État et les peuples autochtones. Il est l’auteur de plusieurs articles autour de ces questions, parus notamment dans la Revue internationale d’études canadiennes, Nouvelles pratiques sociales, Sociologie et Société, Cahiers de recherche sociologique, Quebec Studies et Ethnic and Racial Studies, ainsi que de plusieurs chapitres de livres.
Notes
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[1]
. Pour un survol de la question et une analyse des travaux de la Commission, voir Leslie Seidle, 2009, « Testing the Limits of Minority Accommodation in Quebec : The Bouchard-Taylor Commission », dans The Ties That Bind : Accommodating Diversity in Canada and the European Union, sous la dir. de John-Erik Fossum, Johanne Poirier et Paul Magnette, Bruxelles, PIE-Peter Lang, p. 77-104.
-
[2]
. Gérard Bouchard et Charles Taylor, 2008, Fonder l’avenir. Le temps de la conciliation, rapport de la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles, Québec, Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles, p. 269.
-
[3]
. Pour un bilan des critiques du multiculturalisme canadien et du discours québécois sur l’interculturalisme, voir Micheline Labelle, 2008, « Les intellectuels québécois face au multiculturalisme : hétérogénéité des approches et des projets politiques », Études ethniques au Canada, vol. 40, no 1, p. 33-56.
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[4]
. On reproche généralement aux défenseurs de l’interculturalisme qu’articulent Bouchard et Taylor dans leur rapport (et dans leurs propres travaux d’universitaires) un pluralisme qui, à terme, mènera à la disparition de l’identité québécoise historique. Voir entre autres, à titre indicatif, Mathieu Bock-Côté, 2007, La dénationalisation tranquille, Montréal, Boréal ; Mathieu Bock-Côté, 2009, « Le multiculturalisme d’État et l’idéologie antidiscriminatoire », Recherches sociographiques, vol. 50, no 2, p. 348-364 ; Jacques Beauchemin, 2002, L’histoire en trop. La mauvaise conscience des souverainistes québécois, Montréal, VLB éditeur. Pour une analyse de cette école de pensée, voir Chedly Belkhodja, 2008, « Le discours de la “nouvelle sensibilité conservatrice” au Québec », Études ethniques au Canada, vol. 40, no 1, p. 79-100.
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[5]
. Le Devoir, 3 février 2010. Voir également le site Web du groupe : [http://www.pourunquebecpluraliste.org]. Les signataires du texte paru dans Le Devoir sont Pierre Bosset, Dominique Leydet, Jocelyn Maclure, Micheline Milot et Daniel Weinstock, mais ils ont reçu l’appui de plus de 850 autres signataires, pour la plupart professeurs d’université. Les initiateurs du manifeste cherchaient vraisemblablement à contribuer au débat public autour de la laïcité et des accommodements raisonnables qui a repris en crescendo à la suite de l’imposition par le gouvernement du Québec, en septembre 2008, du cours d’éthique et culture religieuse dans toutes les écoles publiques et à la multiplication au cours de 2009 de nouveaux exemples d’accommodements culturels et religieux souvent rapportés par les médias comme autant de dérives du principe d’accommodement raisonnable. Leur intention est de ramener la réflexion sur le terrain d’une citoyenneté pluraliste, ouverte à l’altérité et respectueuse des différences ethnoculturelles.
-
[6]
. Alec Castonguay, 2010, « Bouchard veut relancer le débat sur l’intégration », Le Devoir, 12 janvier.
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[7]
. François Rocher, Micheline Labelle, Ann-Marie Field et Jean-Claude Icart, 2007, Le concept d’interculturalisme en contexte québécois : généalogie d’un néologisme, rapport présenté à la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles, Montréal, Centre de recherches sur l’immigration, l’ethnicité et la citoyenneté, p. 47. Voir également François Rocher et Micheline Labelle, sous presse, « L’interculturalisme comme modèle d’aménagement de la diversité : compréhension et incompréhension dans l’espace public québécois », dans Penser la diversité québécoise, sous la dir. de Bernard Gagnon, Montréal, Québec-Amérique.
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[8]
. Castonguay, « Bouchard veut relancer le débat… », op. cit.
-
[9]
. Conseil de l’Europe, 2008, Livre blanc sur le dialogue interculturel. « Vivre ensemble dans l’égale dignité », Strasbourg, Conseil de l’Europe, [http://www.coe.int/t/dg4/intercultural/default_FR.asp ?], consulté le 8 août 2008.
-
[10]
. Voir Phil Wood, Charles Landry et Jude Bloomfield, 2006, Cultural Diversity in Britain. A Toolkit for Cross-Cultural Cooperation, York, Joseph Rowntree Foundation ; et Phil Wood et Charles Landry, 2008, The Intercultural City. Planning for Diversity Advantage, London, Earthscan.
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[11]
. Voir Joanne Rappaport, 2005, Intercultural Utopias. Public Intellectuals, Cultural Experimentation and Ethnic Pluralism in Colombia, Durham, Duke University Press ; et Rustom Bharucha, 2000, The Politics of Cultural Practice. Thinking Through Theatre in an Age of Globalization, Hanover, Wesleyan University Press.
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[12]
. À titre d’exemple, l’International Journal of Intercultural Relations publie régulièrement depuis 1977 la recherche universitaire en sciences sociales sur les facettes les plus diverses des rapports entre groupes culturels, religieux, linguistiques, ethniques et nationaux au sein des États contemporains. Au Québec, l’actuel Institut interculturel de Montréal existe depuis 1963 (sous l’appellation d’abord de Centre Monchanin, puis de Centre interculturel Monchanin) et ses membres se sont toujours consacrés à la recherche-action vouée à la mise en place de dynamiques sociales favorables à l’échange et à la communication entre les divers groupes ethnoculturels qui composent la société québécoise.
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[13]
. Le mot « interculturaliste » est employé à dessein ici pour qualifier toute chose, personne ou pratique qui participe de l’interculturalisme au sens de philosophie, de concept ou de principe. Le mot « interculturel » est employé plutôt pour qualifier la réalité d’une interaction entre univers culturels ou identitaires différents.
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[14]
. Voir surtout Wood, Landry et Bloomfield, Cultural Diversity in Britain, op. cit., de même que Wood et Landry, The Intercultural City, op. cit.
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[15]
. La documentation pertinente est trop abondante pour en faire adéquatement état ici. On consultera à profit néanmoins : Michel Pagé, 1993, Courants d’idées actuels en éducation des clientèles scolaires multiethniques, Québec, Conseil supérieur de l’éducation, coll. « Études et recherches » ; Françoise Lorcerie, 2002, « Éducation interculturelle : état des lieux », VEI Enjeux, no 129, p. 170-189 ; Fernand Ouellet, 2002, « L’éducation interculturelle et l’éducation à la citoyenneté », VEI Enjeux, no 129, p. 146-167 ; et Martine Abdallah-Pretceille, 2003, Former et éduquer en contexte hétérogène, Paris, Anthropos.
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[16]
. Édithe Gaudet et Sylvie Loslier, 2004, Penser, agir et s’engager en éducation interculturelle, en éducation aux droits et à la citoyenneté, Montréal, Service interculturel collégial, p. 24.
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[17]
. Institut interculturel de Montréal, 2007, Le Québec pluraliste à la lumière d’une pratique interculturelle, mémoire présenté à la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles, Montréal, Institut interculturel de Montréal, p. 14.
-
[18]
. Gouvernement du Québec, 1998, Une école d’avenir. Politique d’intégration scolaire et d’éducation interculturelle, Québec, Ministère de l’Éducation ; Gouvernement du Québec, 1998, Plan d’action en matière d’intégration scolaire et d’éducation interculturelle, Québec, Ministère de l’Éducation ; et Édithe Gaudet et Sylvie Loslier, 1999, Une politique d’intégration scolaire et d’éducation interculturelle : un atout pour le collégial, Montréal, Service interculturel collégial.
-
[19]
. Will Kymlicka, 2003, « Multicultural States and Intercultural Citizens », Theory and Research in Education, vol. 1, no 2, p. 164.
-
[20]
. Will Kymlicka (Id., p. 155-156) note à cet effet que les cas de la Belgique, de la Suisse et même du Canada en témoignent. Dans ces États démocratiques et libéraux, fondés sur la règle du droit et des conventions politico-juridiques respectés par tous, divers groupes nationaux et communautés linguistiques coexistent pacifiquement dans une indifférence mutuelle relative. Leurs rapports se déroulent pour l’essentiel par le biais de la médiation institutionnelle de l’État plutôt que par celui des liens intercommunautaires véritablement interculturels qui reflèteraient d’emblée d’enrichissants et constructifs changements des mentalités.
-
[21]
. Ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles, [http://www.quebecinterculturel.gouv.qc.ca/fr/valeurs-fondements/index/html], consulté le 21 novembre 2007.
-
[22]
. Ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles, [http://www.quebecinterculturel.gouv.qc.ca/fr/valeurs-fondements/rapprochement/assises-approche.html], consulté le 21 novembre 2007.
-
[23]
. Ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles, [http://www.quebecinterculturel.gouv.qc.ca/fr/valeurs-fondements/index/html], consulté le 21 novembre 2007.
-
[24]
. Conseil de l’Europe, Livre blanc sur le dialogue interculturel, p. 10.
-
[25]
. Ibid.
-
[26]
. Id., p. 11.
-
[27]
. Robert Putnam, 2007, « E Pluribus Unum : Diversity and Community in the Twenty-First Century – The 2006 Johan Skytte Prize Lecture », Scandinavian Political Studies, vol. 30, no 2, p. 137-174.
-
[28]
. Michael Jonas, 2007, « The Downside of Diversity », The Boston Globe, August 5, [http://www.boston.com/news/globe/ideas/articles/2007/08/05/the_downside_of_diversity], consulté le 29 décembre 2008.
-
[29]
. Amanda Aizlewood et Ravi Pendakur, 2005, « Ethnicity and Social Capital in Canada », Canadian Ethnic Studies, vol. 37, no 2, p. 77-102.
-
[30]
. Richard Florida, 2005, Cities and the Creative Class, New York, Routledge ; Jan Rath, 2007, Tourism, Ethnic Diversity and the City, New York, Routledge ; et Scott Page, 2007, The Difference, Princeton, Princeton University Press.
-
[31]
. Fredrick Barth, 1995, « Les groupes ethniques et leurs frontières », dans Les théories de l’ethnicité, sous la dir. de Philippe Poutignat et Jocelyne Streiff-Fenart, Paris, Presses universitaires de France, p. 205-250.
-
[32]
. Il est impossible de présenter ici tout le corpus pertinent à cet effet, mais notons à titre indicatif quelques classiques, dont : Frantz Fanon, 1976, Les damnés de la terre, Paris, Maspero ; Edward Said, 2005, L’orientalisme, Paris, Seuil ; Gayatri Spivak, 1988, « Can the Subaltern Speak ? », dans Marxism and the Interpretation of Culture, sous la dir. de Cary Nelson et Lawrence Grossberg, Londres, Macmillan, p. 271-313. Parmi les travaux à caractère plus empirique, notons également : Howard Winant, 2001, The World Is a Ghetto. Race and Democracy Since World War II, New York, Basic Books ; Thomas Blom Hansen et Finn Stepputat, 2005, Sovereign Bodies. Citizens, Migrants and State in the Postcolonial World, Princeton, Princeton University Press ; Sunera Thobani, 2007, Exalted Subjects. Studies in the Making of Race and Nation in Canada, Toronto, University of Toronto Press ; et Ella Shoat et Robert Stam, 1994, Unthinking Eurocentrism. Multiculturalism and the Media, Londres et New York, Routledge.
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[33]
. Bouchard et Taylor, Fonder l’avenir, chap. XI.
-
[34]
. Serge Latouche, 1991, La planète des naufragés, Paris, La Découverte ; et Danièle Lochak, 2003, « Loi du marché et discrimination », dans Lutter contre les discriminations, sous la dir. de Daniel Borillo, Paris, La Découverte, p. 11-37.
-
[35]
. Daniel Salée, 2007, « The Quebec State and the Management of Ethnocultural Diversity : Perspectives on an Ambiguous Record », dans The Art of the State III : Belonging ? Diversity, Recognition and Shared Citizenship in Canada, sous la dir. de Keith Banting, Tom Courchene et Leslie Seidle, Montréal, Institute for Research on Public Policy, p. 105-142.
-
[36]
. Serge Latouche, 2005, L’occidentalisation du monde, nouvelle édition, Paris, La Découverte.
-
[37]
. Colin Mooers, 2005, Multiculturalism and Citizenship : Some Theoretical Reflections, CERIS Working Paper, no 37, Toronto, Joint Centre of Excellence for Research on Immigration and Settlement.
-
[38]
. Bouchard et Taylor, Fonder l’avenir, p.126.
-
[39]
. Bharucha, The Politics of Cultural Practice, p. 42.
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[40]
. Wendy Brown, 2006, Regulating Aversion. Tolerance in the Age of Identity and Empire, Princeton, Princeton University Press, p. 36.
-
[41]
. Étienne Balibar, 2004, « Is a Philosophy of Human Civic Rights Possible ? New Reflections on Equaliberty », The South Atlantic Quarterly, vol. 103, nos 2-3, p. 311-322.
-
[42]
. En particulier William E. Connolly, 1991, Identity/Difference : Democratic Negotiations of the Political Paradox, Ithaca, Cornell University Press ; William E. Connolly, 1995, The Ethos of Pluralization, Minneapolis, University of Minnesota Press ; William E. Connolly, 2005, Pluralism, Durham, Duke University Press ; Chantal Mouffe, 1993, The Return of the Political, London et New York, Verso ; Chantal Mouffe, 2000, The Democratic Paradox, London et New York, Verso ; et Chantal Mouffe, 2005, On the Political, London, Routledge.
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[43]
. Le philosophe Claude Lefort a bien démontré ce que la démocratie a de radical, en son principe même. Alors que la figure du prince combina longtemps en un seul corps le pouvoir, la connaissance et le droit dans les sociétés pré-modernes, l’apparition de la démocratie aux xviiie et xixe siècles mit fin à cette vision des choses en dissociant sans équivoque le siège du pouvoir du détenteur du pouvoir. En redistribuant périodiquement l’exercice du pouvoir, les élections démocratiques signifient que le siège du pouvoir ne peut être occupé que temporairement et qu’aucun individu, aucun groupe social ne peut être identifié indéfiniment au pouvoir. La révolution démocratique a en quelque sorte rompu le lien social et politique d’Ancien Régime pour ouvrir la société à une dynamique selon laquelle les rapports de pouvoir sont toujours instables et réversibles. (Saul Newman, 2008, « Connolly’s Democratic Pluralism and the Question of State Sovereignty », British Journal of Politics and International Relations, vol. 10, p. 228. Voir par ailleurs Claude Lefort, 1981, L’invention démocratique, Paris, Fayard ; Claude Lefort, 1986, Essais sur le politique : xix-xxe siècles, Paris, Seuil.)
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[44]
. Cela est d’autant plus vrai que les grands organismes internationaux orientent leur action dans cette direction. La déclaration universelle de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) sur la diversité culturelle (2001), par exemple, en témoigne. Célébrant le pluralisme culturel qu’elle dit « indissociable d’un cadre démocratique » (article 2), elle soutient que « toute personne a le droit à une éducation et une formation de qualité qui respectent pleinement son identité culturelle ; toute personne doit pouvoir participer à la vie culturelle de son choix et exercer ses propres pratiques culturelles, dans les limites qu’impose le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales » (article 5). On imagine aisément les pressions politiques que peut exercer pareille injonction sur le cadre socioculturel généralement unitaire des États contemporains.
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[45]
. La discussion qui suit s’inspire en partie de Helder De Schutter, 2004, « Gadamer and Interculturalism : Ethnocentrism or Authenticity », dans Interculturalism : Exploring Critical Issues, sous la dir. de Diane Powell et Fiona Sze, Oxford, Inter-Disciplinary Press, p. 51-57 ; et de Michael Rabinder James, 1999, « Critical Intercultural Dialogue », Polity, vol. 31, no 4, p. 587-607.
-
[46]
. Hans-Georg Gadamer, 1976, Vérité et méthode, Paris, Seuil. Voir aussi Jean Grondin, 2005, « La fusion des horizons. La version gadamérienne de l’adaequatio rei et intellectus », Archives de philosophie, cahier 68, no 3, p. 401-418.
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[47]
. C’est là, par exemple, une question qui hante invariablement les peuples autochtones au Canada toutes les fois que l’État et les populations allogènes semblent leur tendre la main tant les promesses passées d’amélioration et de changement d’attitude de ces derniers ont été souventes fois brisées et ont failli à modifier véritablement la donne de leur relation.
-
[48]
. Écrivain influent, candidat au prix Nobel et chef de file de la littérature caribéenne depuis une cinquantaine d’années, Édouard Glissant est l’auteur de plusieurs romans, dont Mahagony (Paris, Gallimard, 1987), Tout-Monde (Paris, Gallimard, 1995), Sartorius (Paris, Gallimard, 1999) et Ormerod (Paris, Gallimard, 2003) comptent parmi les plus récents. Il a également signé une quinzaine d’essais parmi lesquels plusieurs traitent de la problématique de l’identité et du rapport à l’Autre, dont Poétique de la relation (Paris, Gallimard, 1990), Introduction à une politique du divers (Paris, Gallimard, 1996) et Traité du Tout-Monde (Paris, Gallimard, 1997). Pour une analyse en profondeur de l’oeuvre de Glissant, voir Celia M. Britton, 1999, Edouard Glissant and Postcolonial Theory, Charlottesville et Londres, University Press of Virginia ; et Katell Colin, 2008, Le roman-monde d’Édouard Glissant, Québec, Presses de l’Université Laval.
-
[49]
. Édouard Glissant, 1990, Poétique de la Relation, Paris, Gallimard, p. 207.
-
[50]
. Id., p. 204 et 208.
-
[51]
. Id., p. 207.
-
[52]
. Tiré du libellé du projet de loi. Assemblée nationale, 2007, Projet de loi no 195. Loi sur l’identité québécoise, Québec, Éditeur officiel, article 1, paragraphe 3.
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[53]
. « Quebec Introduces New Measures for Immigrants », The Gazette, 29 octobre 2008.
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[54]
. Édouard Glissant et Patrick Chamoiseau, 2007, Quand les murs tombent. L’identité nationale hors-la-loi ?, Paris, Galaade Éditions, p. 19.
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[55]
. Voir Annick Germain et al., 1995, Cohabitation interethnique et vie de quartier, coll. « Études et recherches », Québec, Ministère des Affaires internationales, de l’Immigration et des Communautés culturelles ; Annick Germain et al., 2003, L’aménagement des lieux de culte des minorités ethniques à Montréal : de la gestion de la diversité à la cohabitation, Montréal, INRS Urbanisation, Culture et Société ; Philippe Apparicio et Anne-Marie Séguin, 2008, Retour sur les notions de ségrégation et de ghetto ethniques et examen des cas de Montréal, Toronto et Vancouver, Rapport soumis à la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement liées aux différences culturelles, Montréal, INRS Urbanisation, Culture et Société. L’absence d’enclaves ethniques à Montréal et la faible incidence de tensions raciales ne permettent toutefois pas de conclure à l’absence de barrières systémiques qui désavantagent les minorités racisées et les immigrants, surtout en ce qui a trait à l’intégration au sein des principaux réseaux d’activité économique. Voir Marie-Thérèse Chicha et Éric Charest, 2008, « L’intégration des immigrés sur le marché du travail à Montréal », Choix, vol. 14, no 2, Montréal, Institut de recherches en politiques publiques.
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[56]
. Les milieux nationalistes en particulier prirent à partie les commissaires. Voir Alexandre Shields, 2008, « Rapport Bouchard-Taylor : Marois accuse les commissaires d’avoir oublié l’essentiel », Le Devoir, 24 mai, [http://www.ledevoir. com/2008/05/24/191175.html], consulté le 11 juin 2008 ; Yves Chartrand, 2008, « Envoyons ça dans la filière 13 – Jacques Parizeau », Le Journal de Montréal, 11 juin, [http://www2.canoe.com/cgi-bin/imprimer.cgi ?id=371366], consulté le 11 juin 2008. Gérard Bouchard ne manqua pas de répondre aux critiques de sa « famille nationaliste » : voir Gérard Bouchard, 2008, « Gérard Bouchard réplique à ses détracteurs – Le débat prend une tournure inquiétante », Le Devoir, 10 juin, [http://www.ledevoir.com/2008/06/10/ 193341.html], consulté le 11 juin 2008.
-
[57]
. Ovide, Les Métamorphoses, livre XV, [http://www.mediterranees.net/littérature/ovide/metamorphoses/livre15.html], consulté le 30 septembre 2008.
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[58]
. Glissant et Chamoiseau, Quand les murs tombent, p. 20.