Résumés
Résumé
L’itinéraire intellectuel de François Duine (1870-1924) ne dépare pas lorsqu’on le compare à ceux de ses contemporains qui, en embrassant la soutane, embrassèrent, en cette fin du dix-neuvième siècle marqué par l’affrontement des deux France, une dilection particulière pour le folklore. Science en cours de formalisation, le folklore fut, en effet, au tournant du siècle, un rameau de cette libido sciendi qui rassembla, dans une même quête d’exhumation et d’objectivation des cultures populaires, des intellectuels à l’ancrage essentiellement local. Dans le cadre d’une division du travail entre des savants de réputation nationale et des correspondants venant alimenter et leurs revues et leurs travaux, nombreux furent les prêtres qui, de par leur formation et leur connaissance endogène de la société dans laquelle ils évoluaient, constituèrent le vivier de ces folkloristes de second rang. Duine en fut une incarnation d’autant plus idéale-typique qu’il ne fut pas que cela : son folklorisme ne représenta en effet qu’un rameau d’une érudition gagée sur une volonté de comprendre le peuple dans son histoire, une histoire conçue à travers des traditions dont l’existence même attestait sa continuité et sa possible perpétuation.
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Parties annexes
Note biographique
Maître de conférences en histoire contemporaine, Laurent Le Gall enseigne aujourd’hui à l’Université de Bretagne Occidentale et est membre du Centre de recherche bretonne et celtique. Après une thèse qui a porté sur la figure de l’électeur dans le Finistère de la monarchie de Juillet et de la Seconde République, ses travaux s’organisent autour de deux axes : les processus de politisation et la construction d’un ordre démocratique dans la France du xixe siècle ; la formation de la galaxie folkloriste (1880-1914).