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Selon M. Jousse, « “[l]a mise par écrit” n’est toujours qu’un aide-mémoire plus ou moins grossier et inexact ». Et il est vrai que l’intonation, le timbre de la voix, les gestes du conteur, son débit, son expression corporelle et faciale n’ont pu être sauvés. Tout ce qui rend un mot vivant, vibrant, supporte difficilement le passage de l’oral à l’écrit. J.-J. Rousseau en convenait déjà : « L’écriture, qui semble devoir fixer la langue, est précisément ce qui l’altère; elle n’en change pas les mots, mais le génie; elle substitue l’exactitude à l’expression. » Mais si l’on veut tout de même faire oeuvre éditoriale, il faut bien se résoudre à trier, à sacrifier ceci pour transmettre cela. Je m’en suis tenu scrupuleusement à la voix en épousant l’enregistrement que j’en ai fait. En conséquence, la syntaxe des conteurs y est respectée ainsi que leur lexique et leurs tournures de phrase.