FR :
Pendant presque un siècle, la « littérature franco-albertaine » a signifié les ouvrages de principalement un écrivain reconnu. Jusqu’aux années 1950, ce fut l’écrivain d’origine française, George Bugnet, qui s’est établi en Alberta peu de temps après la création de la province. De 1960 jusqu’à la fin du siècle, ce fut Marguerite-A. Primeau, qui, née à Saint-Paul-des-Métis dans le nord de l’Alberta, s’est établie à Vancouver en 1954. Or, depuis l’an 2000, la francophonie albertaine connaît une croissance démographique, institutionnelle et culturelle qui permet de parler de sa vitalité. Au seul plan littéraire, le nombre de ses écrivains, définis dans cet article comme les francophones qui sont nés en Alberta ou bien qui, originaires d’une autre francophonie, vivent et écrivent ou ont vécu et ont écrit en Alberta, a augmenté. Ils sont encore peu nombreux relativement aux milieux franco-manitobaine, franco-ontarienne ou acadienne, mais dans l’unique cadre albertain, le « Far Ouest » du titre, « cela bouge ». On pourrait dire que la communauté franco-albertaine se trouve actuellement non tant préoccupée par sa survivance, que soucieuse de son épanouissement. Du coup, elle cherche la reconnaissance. Auprès de qui? Par quels moyens? Cet article tente d’apporter quelques éléments de réponse à ces questions tout en réclamant pour la production littéraire un rôle particulièrement important.
EN :
For nearly a century, the field of “Franco-Albertan literature” meant the works of chiefly one writer. Up until the 1950s, that writer was Georges Bugnet, who originally from France, settled in Alberta soon after the latter became a province of Canada. From 1960 until the end of the century, Francophone Alberta’s writer was Marguerite-A. Primeau, who, born in the northern Albertan village of Saint-Paul-des-Métis, settled in Vancouver in 1954. Since the turn of the twenty-first century, Alberta’s Francophone community has begun to come into its own, not only demographically, but also institutionally and culturally. This is reflected in the increased number of its literary artists, defined in this article as Francophones either born in Alberta, or who, originally from another part of the Francophone world, live and write in Alberta, or lived and wrote in Alberta. Compared to Franco-Manitoban, Franco-Ontarian or Acadian writers, Franco-Albertan writers are relatively few in number, but in terms of Francophone Alberta’s history, things are on the move. The community is at present less worried about survival issues and more concerned with questions related to its recognition. Whom do they seek to be recognized by? How are they going about obtaining that recognition? This article attempts to offer some elements of response to those questions while claiming a particularly important role for literary production.