FR :
Nous développons la thèse selon laquelle la globalisation financière a conduit les États à transformer leur pratique de souveraineté, à adapter leur système de régulation et à redéfinir leur régime de citoyenneté non seulement afin de répondre aux contraintes de cette dynamique, mais aussi afin de poursuivre leurs propres objectifs politiques, définis en termes de quête de compétitivité. Dans ce contexte, la citoyenneté a évolué d’une relation (directe) entre autorités souveraines et citoyens, structurée autour d’un principe politique d’inclusion universelle, à une relation médiatisée par les marchés financiers, structurée autour d’un principe économique de compétitivité. Ce phénomène tend à être occulté par les approches en économie politique internationale (epi) – réalisme, libéralisme, et structuralisme – qui n’intègrent pas le point de vue d’un acteur (le citoyen) qui sort du champ d’étude traditionnel de la discipline. Notre analyse entend ainsi contribuer à la réhabilitation du citoyen dans l’économie politique de la globalisation financière.
EN :
We argue that financial globalization has led states to transform the practice of their sovereignty, adapt their system of regulation, and redefine their regime of citizenship, not only as a response to the constrains of this dynamic, but also as a way to promote the political objectives of the « competition state ». In this context, the idea of citizenship has shifted from a (direct) relation between state authorities and citizens, structured around a political principle of universal inclusion, to a relation mediated by financial markets, structured around the economic principle of competitivity. The main contention of this article is that this phenomenon is actually being concealed by traditional approaches of International political economy (ipe) – realism, liberalism, structuralism – which tend to ignore the effects of the processes they study on citizenship. Thus, this analysis aims at bringing the citizen back into the political economy of financial globalization.