Résumés
RÉSUMÉ
En présence de risque moral, la théorie des contrats prédit que le métayage sera assujetti au problème de l’inefficacité marshallienne, ce qui veut dire que les métayers utiliseront des quantités d’intrants différents sur les terres qu’ils exploitent par opposition aux propriétaires exploitants. Dans cet article, nous examinons cette question à l’aide d’une base de données unique en son genre collectée en 1993 dans le village tunisien d’El Oulja, grâce au financement du programme PARADI. Nous examinons quatre questions jusqu’à présent ignorées par les chercheurs : (1) le partage des coûts entre propriétaires et tenanciers; (2) les intrants en gestion fournis par les propriétaires; (3) la supervision des tenanciers par les propriétaires; (4) l’interaction répétée entre propriétaires et tenanciers. Nous utilisons des méthodes économétriques en panel avec effets fixes et en tobit en utilisant la méthode du trimmed LAD proposée par Honoré (1992). Nos résultats empiriques appuient l’argument selon lequel le risque moral est présent dans les relations contractuelles dans ce village. Par contre, l’importance quantitative des termes des contrats dans la détermination de l’utilisation des intrants, ainsi que de l’output, est relativement limitée. Il s’ensuit que le métayage est probablement choisi pour des raisons autres que le risque moral, telles que le partage du risque ou les coûts de transaction.
ABSTRACT
When moral hazard concerns are present, standard contract theory predicts the "Marshallian inefficiency" of sharecropping contracts, in the sense that, ceteris paribus, sharecropping tenants will use different amounts of inputs than owner operators. In this paper, we examine this issue using a unique dataset collected in 1993 in the Tunisian village of El Oulja, thanks to the financial support of the PARADI program. We focus our attention on four questions that have been neglected by previous studies, namely: (1) cost sharing between landlords and tenants; (2) management inputs provided by landlords; (3) direct supervision of tenants by landlords; (4) repeated interaction between landlords and tenants. We implement panel estimation with household-specific fixed effects and control for the censoring of the dependent variable using the trimmed LAD estimator proposed by Honoré (1992). Our empirical results show that moral hazard is indeed an issue in tenancy contracts in the village, but that its quantitative importance in determining input use, in comparison with other factors, is relatively small. It follows that sharecropping is probably not chosen because of moral hazard concerns, and that other motivations, such as risk sharing or transaction costs, may be more important determinants of contractual choice.
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