Résumés
Résumé
Cet article, écrit à l’occasion des vingt ans de la revue Recherches féministes, présente d’abord le contexte dans lequel elle a vu le jour. Il décrit par la suite ses caractéristiques, soit son caractère à la fois scientifique, multidisciplinaire, francophone, international et féministe. Quelques chiffres servent à établir son bilan quantitatif (nombre de numéros, d’articles, d’auteures et d’auteurs, origine, etc). L’accent est aussi mis sur la revue comme lieu de diffusion stratégique pour établir la crédibilité des enjeux féministes, comme véhicule de la recherche empirique qui y est consacrée et comme tribune pour les femmes qui ont fait le choix de diffuser cette recherche. L’auteure tente finalement de dégager les principaux thèmes et questions véhiculés au fil des numéros. Le bilan d’ensemble fait ressortir l’apport de la revue Recherches féministes qui a contribué, pendant les vingt dernières années, à faire état de la quantité et de la qualité du corpus de connaissances féministes, à confronter les perspectives et à approfondir la compréhension du monde des relations sociales. De nouveaux concepts, des approches inédites et des méthodes originales ont émergé de cet échange d’idées qui ne peut que profiter à tous ceux et celles qui s’intéressent au savoir féministe et cherchent à le faire fructifier.
Abstract
This article, written on the occasion of the twentieth anniversary of Recherches féministes, establishes, first of all, the context in which the journal was founded. It then discusses its specificity, its character at once scientific, multidisciplinary, francophone, international, and feminist. Statistics are used to establish the quantitative achievement (number of issues, articles, and authors and their provenance, etc.). Emphasis is also put on the journal as a strategic locus for demonstrating what is at stake in feminist issues, as a vehicle for empirical research on the question and as a tribune for women seeking to publish the results of their research. Finally, the text seeks to indicate the principal themes and problematics addressed in the journal over the years. This balance-sheet reveals the contribution that Recherches féministes has made during the last twenty years in indicating the extent and the quality of the corpus of feminist work and in addressing and in deepening understanding of social relations. New concepts, new approaches, and original methods have emerged from this exchange of ideas and this can only profit all those who are interested in feminist scholarship and seek to advance it.
Corps de l’article
La revue Recherches féministes est née à l’Université Laval, il y a vingt ans, dans un contexte que l’on peut qualifier de favorable, du moins si on le compare à celui d’aujourd’hui[2]. Depuis l’Année internationale des femmes (1975), le féminisme prenait son élan un peu partout dans le monde occidental. En Amérique du Nord et dans le monde anglo-saxon, en particulier, la recherche féministe était déjà riche de milliers de travaux de recherche dans de multiples disciplines et le concept de « rapport entre les sexes » était déjà au coeur des questions soulevées. À l’Université Laval, un comité adhoc composé de femmes de tous les milieux de l’établissement (professeures, professionnelles, employées de soutien et étudiantes) avait été formé par le recteur Jean-Guy Paquet en 1979 afin d’étudier leur situation dans l’établissement et un rapport comportant de nombreuses recommandations en avait résulté[3]; dans sa suite, une coordonnatrice à la condition féminine était nommée. Puis, en 1983 naissait le Groupe de recherche multidisciplinaire féministe (GREMF)[4], regroupement de professeures et d’étudiantes dont le mandat concernait d’abord la recherche. Quelques années après, une chaire d’étude consacrée à la condition des femmes voyait le jour. Lorsque paraît le premier numéro de la revue Recherches féministes, revue créée par le GREMF la même année, soit en 1988, celle-ci n’est pas toute pionnière dans la francophonie quant à son intérêt pour les femmes. Elle comble toutefois un grand vide dans le domaine de la diffusion des publications scientifiques féministes dans le monde francophone[5].
Après une brève description du type de revue qu’est la revue Recherches féministes, j’exposerai, par quelques statistiques, ses principales réalisations pour chercher à saisir par la suite le rôle qu’elle joue en tant que lieu de diffusion et pour analyser l’évolution des principaux thèmes et questions abordés. En conclusion, je présenterai un bilan d’ensemble.
Les caractéristiques de la revue
La revue Recherches féministes est d’abord une revue scientifique, ce qui implique des exigences de contenu et de fonctionnement dans le contexte universitaire dans lequel elle évolue. La revue se consacre ainsi à la publication de résultats de recherche inédits et tous ses articles et notes de recherche sont soumis à un comité de lecture anonyme formé de spécialistes. La revue Recherches féministes est dirigée par un comité de rédaction composé de membres appartenant à des disciplines et champs de recherche divers et venant de plusieurs établissements universitaires au Québec et au Canada français (annexe 1). Ce comité est responsable de la politique éditoriale. Les règles de présentation des résultats doivent également correspondre à des normes strictes (on pourrait même dire arides) qui excluent l’aspect attrayant des revues de vulgarisation, mais qui n’en revêtent pas moins une grande qualité visuelle[6]. La revue peut ainsi bénéficier du soutien financier des deux principaux organismes canadien et québécois d’aide à la recherche[7]; ces derniers confirmeront d’ailleurs sa qualité au fil des ans par un excellent classement de la revue et par le renouvellement systématique de leur subvention[8].
La revue est aussi interdisciplinaire, car la condition féminine, de par sa complexité, doit être étudiée autant, par exemple, sous les angles sociologique et historique que du point de vue économique, religieux ou juridique. Nous verrons plus loin la variété des thèmes abordés pendant les vingt années de parution de la revue Recherches féministes. Elle est francophone, dans un univers où le féminisme est plus largement diffusé dans la langue de Virginia Woolf. Les rares textes acceptés d’une autre langue que le français sont donc présentés dans une version traduite. Elle revêt également un caractère international par l’origine géographique des auteures et des auteurs qui y écrivent – près du quart des signataires d’articles viennent de 22 pays en dehors du Québec et du Canada, celles et ceux de la France dominant largement avec plus de la moitié des écrits – et par sa diffusion auprès d’abonnées et d’abonnés d’une quinzaine de pays. Depuis que la revue est diffusée dans Internet (par le portail Érudit)[9], il est possible de connaître l’origine de tous les internautes qui la consultent. Il est alors fascinant de constater que la revue Recherches féministes a été visitée en 2007 par 88 384 personnes différentes, réparties sur l’ensemble des continents (annexe 2). De plus, depuis sa cinquième année de parution, l’organigramme de la revue comporte un comité international dont les membres (spécialistes dont l’origine a varié selon les périodes : France, Suisse, Mexique, Brésil, Haïti, Italie, Algérie, Sénégal et Roumanie) fournissent ponctuellement leur expertise sur différentes questions (annexe 3). La revue cherche maintenant à accentuer le rôle de ce comité.
Enfin, comme son nom l’annonce et conformément à sa raison d’être, la revue est féministe, c’est-à-dire que la perspective d’analyse des textes qu’elle publie a pour objet de comprendre et d’expliquer les rapports sociaux de sexe tels qu’ils existent dans nos sociétés, à les contester et à proposer des changements sociaux en faveur d’une meilleure égalité et équité entre les sexes.
Quelques statistiques
Quelques statistiques, présentées dans les annexes 2 à 7, permettent de tracer un portrait de l’évolution des vingt dernières années. On peut d’abord souligner que la direction de la revue a été marquée par une grande stabilité, ce qui ne peut être que bénéfique au développement d’une revue. Sa fondatrice, la professeure et anthropologue Huguette Dagenais, a été à la barre pendant les dix premières années, et depuis, trois autres professeures ont alterné à la direction[10]. Toutes sont rattachées à l’Université Laval. La périodicité de la revue étant de deux numéros par année, elle compte à son actif 40 numéros, soit 30 numéros thématiques et 10 sans thème (annexe 4)[11]. Depuis 1988, comme on peut le voir aux annexes 5, 6 et 7, la revue a publié 721 textes : 211 articles, 45 notes de recherche, 76 textes divers (notes d’action, dossiers, analyses bibliographiques, présentations de documents, etc.) et 389 comptes rendus d’ouvrages[12]. Comme les textes sont souvent le fait de plus d’une auteure ou d’un auteur, nous dénombrons 864 signataires. Si la très grande majorité sont des femmes, on n’en trouve pas moins 8 % d’hommes parmi les signataires de textes autres que les comptes rendus, ces derniers étant très majoritairement rédigés par des femmes. Si l’on exclut les comptes rendus, ces auteures et auteurs appartiennent au corps professoral des différentes universités québécoises, canadiennes ou étrangères dans 64 % des cas, 12 % sont étudiantes ou étudiants, les autres (24 %) étant des spécialistes venant de divers milieux (gouvernements ou organismes divers). Parmi les 78 % d’auteures et d’auteurs québécois et canadiens, 33 % viennent de Montréal; Québec suit avec 29 %; 7 % travaillent ailleurs au Québec et 9 %, dans le reste du Canada (surtout en Ontario, mais aussi en Acadie et dans l’Ouest canadien). La direction de la revue est située à Québec. On voit bien toutefois, par l’origine géographique de celles et ceux qui la font vivre par leur production, que la revue Recherches féministes agit comme canal de diffusion pour des scientifiques dans l’ensemble du Québec, du Canada et de plusieurs autres pays francophones.
Un lieu de diffusion stratégique
La revue Recherches féministes estime remplir un rôle de diffusion stratégique de deux façons. D’abord, elle contribue à établir la crédibilité des enjeux féministes sur des bases scientifiques. Si le rôle spécifique des militantes et des militants consiste à porter les revendications des femmes sur la place publique et dans l’arène politique, celui des chercheuses et des chercheurs est, entre autres, d’alimenter l’argumentation de ces personnes et organismes militants. S’il est toujours vrai que la force d’une argumentation dépend de la capacité de celle ou de celui qui la présente à s’appuyer sur une démonstration incontestable et des dossiers bien étayés, c’est encore plus vrai pour les femmes qui ont trop souvent à faire une double preuve de la pertinence de ce qu’elles réclament. À ce titre, la nécessité de la recherche scientifique est incontestable et son appui au mouvement féministe crucial. Notons également que la recherche féministe et son développement conceptuel et théorique se nourrissent des engagements féministes et sont alimentés par ceux-ci. Cette recherche prend le plus souvent dans la revue le mode de la recherche empirique. Les textes de réflexion théorique, méthodologique ou épistémologique y trouvent certes un espace (l’annexe 5 fait référence à près de 14 % de textes de cette nature), mais la revue publie tout spécialement des résultats inédits de recherches empiriques. Elle est donc centrée sur ce que d’aucunes appellent avec un certain agacement les « problèmes » des femmes ou, dit de façon plus péjorative, les « épiphénomènes » par opposition à la « noble » théorie. La revue Recherches féministes revendique fièrement ce contenu, d’abord parce que la recherche empirique, telle qu’elle la conçoit, ne fait jamais l’économie d’un cadre conceptuel et théorique et, ensuite, du fait que la théorie ne peut se développer en dehors des résultats des recherches empiriques. La théorie, pour être crédible, ne doit-elle pas être ancrée dans le réel? L’objectif premier du mouvement féministe consiste à briser le « noyau dur » qui résiste au changement dans les rapports sociaux de sexe et, pour y parvenir, il est certain que la théorisation de ces rapports est essentielle et centrale, mais elle ne constitue pas l’unique moyen d’atteindre l’objectif. Il est aussi primordial de débusquer les mille et une manifestations concrètes et modalités diverses, selon les contextes sociaux, de ce noyau dur pour les mettre en évidence, pour comprendre les mécanismes de leur reproduction, les dénoncer et proposer des pratiques de rechange. C’est ce que fait la recherche empirique. Cela constitue probablement la meilleure façon de nourrir et de faire émerger, dans une démarche dialectique, une théorie en prise sur les problèmes réels. Voilà le travail de milliers de chercheuses féministes qui pratiquent la recherche empirique et ont besoin d’un canal pour la faire connaître. Cette recherche est inspirée et moulée par la théorie féministe et elle contribue à la faire avancer. C’est ce que l’on peut observer à la lecture de la plupart des textes publiés.
La revue Recherches féministes est aussi un lieu stratégique d’une autre manière, soit en fournissant une tribune aux femmes qui ont fait le choix de carrière de fonder l’argumentation féministe[13]. Cette tribune est ouverte à celles dont la réputation est bien établie et qui souhaitent atteindre le lectorat féministe; elle est aussi ouverte à celles qui en sont à l’établissement de leur crédibilité professionnelle, qu’elles soient en début de carrière ou qu’elles étudient aux cycles supérieurs. Compte tenu des renseignements dont nous disposons, il est difficile de calculer la proportion de celles qui sont au début de leur carrière au moment de la publication de leur texte dans la revue, même si nous savons par expérience qu’elles sont en bon nombre. Nous savons toutefois, au vu des statistiques précédemment indiquées, que 11 % des signataires de textes appartiennent à la relève étudiante. Depuis sa naissance, la revue Recherches féministes publie un dosage équilibré de textes de ces trois catégories de chercheuses. Nous pouvons également signaler que, par l’entremise de sa page de couverture qui constitue une de ses « marques de commerce » par son aspect soigné et particulièrement esthétique, la revue apporte également à des femmes artistes une visibilité[14].
Les thèmes et les questions abordés
On peut se demander si l’analyse complexe des thèmes abordés au fil du temps par les différents numéros de la revue ne démontre pas – sauf exception, car il paraît normal que des thèmes comme la mondialisation ou les nouvelles technologies soient apparus seulement au cours des années récentes – une évolution qui correspondrait à l’air du temps. La réponse à cette interrogation n’est pas évidente. L’analyse permet cependant de percevoir la variété et la richesse des approches. Cinq thèmes reviennent à deux reprises, ce qui traduit une préoccupation importante de la part du comité de rédaction. Il s’agit de l’éducation, des pays en développement, du rapport à l’espace, de l’État et des représentations sociales.
Le classement de l’ensemble des numéros par grands thèmes se révèle très difficile à effectuer à la seule lecture de leur titre, car c’est le plus souvent l’orientation des textes les composant qui le détermine. Plusieurs numéros peuvent d’ailleurs se rapporter à plus d’un thème. Nous avons tenu compte de ce facteur dans notre classement en tentant de dégager la dominante de chaque numéro. On comprend bien toutefois que celle-ci n’en épuise évidemment pas le contenu.
Cette nuance étant faite, nous pouvons tenter la division qui suit[15]. Un premier thème que l’on peut intituler « Les femmes et le monde », regroupe six numéros : deux sur le développement, un sur la francophonie, un autre sur la mondialisation, un cinquième sur la Marche mondiale des femmes et le dernier sur le phénomène des migrations. On peut ensuite identifier un deuxième thème sous le titre de « Femmes, politique et idéologie » qui comprend directement trois numéros, soit ceux qui portent sur le rôle et la place de l’État, de même que celui sur les féminismes. De nombreux textes à l’intérieur d’autres numéros comportent cependant une forte dimension politique ou idéologique (voir, par exemple, plusieurs numéros sans thème dont Convergences, Enjeux, D’actualité ou Dé-construire le féminin, mais aussi le numéro sur les hommes ou celui qui est intitulé Féminisme, mondialisation et altermondialisation). Il en est de même du thème « Représentations sociales », qui comprend deux numéros qui traitent des femmes, surtout dans la littérature et dans les médias, mais plusieurs autres regroupés sous d’autres thèmes abordent la question des représentations (par exemple, les numéros Temps et mémoire des femmes, L’autre salut, Ils changent, disent-ils et Communications, ce dernier numéro se rapportant aussi en bonne partie au thème qui suit, soit « Le travail salarié des femmes ». Celui-ci constitue le coeur de plusieurs numéros : un premier qui porte directement sur le travail salarié et un deuxième, sur le syndicalisme; un troisième, intitulé Égales ($) devant la loi?, traite surtout, sous l’angle juridique, de l’égalité économique des femmes sur le marché du travail. On peut y ajouter le numéro Femmes et gestion, très centré sur la place des femmes dans les entreprises ou la fonction publique et les deux numéros intitulés Femmes et technologies ainsi que Sciences, ingénierie et technologie, qui auraient pu constituer un thème à part, mais qui sont consacrés en grande partie aux métiers de femmes dans ces domaines. Un thème que l’on pourrait nommer « Temps et espaces sociaux » regrouperait fort bien le numéro Temps et mémoire des femmes et ceux qui sont intitulés Lieux et milieux de vie et Territoires, de même que celui qui porte sur Les âges de la vie.
On pourrait finalement rassembler plusieurs numéros selon une tout autre logique : d’abord, les femmes dans des univers historiquement dominés par les hommes, soit les numéros portant sur la religion, sur l’État, sur la technologie, sur les sciences, sur la gestion et sur les sports; ensuite, les numéros sur les femmes dans des univers au contraire traditionnellement associés aux rôles féminins, soit les deux numéros relatifs à l’éducation, les deux concernant la famille et la maternité, ainsi que le numéro sur la santé et le numéro sans thème Féminin pluriel.
Malgré la part d’arbitraire qui a présidé à ces classements – on a bien vu que plusieurs numéros peuvent être placés sous différents chapeaux –, cela illustre bien la pluridisciplinarité de la revue qui est ouverte à l’ensemble des thèmes et des approches concernant l’étude des rapports sociaux de sexe.
Le caractère international de la revue, déjà constaté par l’origine de ses auteures et auteurs et par son lectorat, s’exprime aussi par les aires géographiques abordées dans les textes publiés. Comme on le voit à l’annexe 5, environ le tiers d’entre eux (35 % dans les numéros thématiques et 31 % dans les numéros sans thème) situent en effet leur analyse en terrain étranger par rapport au Québec et au reste du Canada, ces deux dernières aires géographiques concernant en moyenne 43 % et 9 % des textes, alors que, pour 14 % d’entre eux de nature théorique ou méthodologique, ils se situent hors de l’espace géographique. Cette tendance est encore plus marquée dans les comptes rendus dont 50 % se rapportent à un espace hors Québec-Canada (annexe 7).
Tenter de rendre justice aux principales questions abordées demandait a priori une relecture de l’ensemble des numéros, démarche qui nous semblait démesurée dans le contexte d’un court article. Nous avons décidé, en conséquence, pour alléger quelque peu la tâche, de relire les introductions rédigées par les responsables de chacun des numéros. Nous ne pouvions alors imaginer l’ampleur des retombées d’une telle façon de procéder. Nous ne pouvons que féliciter les différentes responsables, car leurs textes de présentation des numéros sont remarquables. Si l’on nous demandait lequel des numéros de la revue Recherches féministes il importe de lire en premier pour accéder au meilleur du meilleur et pour le plaisir de lire et de découvrir la revue Recherches féministes, nous répondrions ceci sans hésitation : « Plutôt qu’un numéro ou un autre (le choix serait d’ailleurs très difficile, sinon impossible à effectuer), lisez l’ensemble des textes de présentation. En 316 pages, l’essence des numéros s’y trouve concentrée et beaucoup plus. Vous pourrez, par la suite, lire les textes plus près de vos champs d’intérêt. » Cette qualité des textes de présentation n’est pas surprenante, car les responsables des numéros sont choisies à cause de leur compétence dans le domaine sur lequel portent ces numéros. Ce sont alors ces dernières qui proposent un appel de textes pertinent (même si celui-ci est discuté et remodelé par le comité de rédaction de la revue pour chacun des numéros thématiques). Ces responsables se font en conséquence à l’avance une idée des questions suscitant le plus grand intérêt et elles conçoivent dans cet appel le numéro idéal souhaité. Il va de soi qu’en fin de compte aucun numéro ne peut répondre parfaitement à cet idéal! Dans son texte de présentation, outre qu’elle situe l’ensemble des articles dans un contexte historiographique plus large, la responsable souligne alors les éléments du thème qui n’ont pas été traités et dégage ainsi des voies de recherche à venir. Cet exercice aboutit, dans un grand nombre de textes de présentation, à un panorama détaillé des recherches passées, de celles qui figurent dans le numéro et de celles qui pourraient avoir de l’intérêt, de même qu’un regard critique et une réflexion personnelle sur le thème du numéro. Plusieurs de ces textes constituent de véritables articles au même titre que ceux qui composent les numéros. On y voit jusqu’à quel point la revue a été et demeure un lieu ouvert au débat. Les multiples tendances du féminisme s’y expriment sans exclusion. Le résultat est extrêmement riche et stimulant.
Sans entrer dans le détail de chaque numéro[16], nous voulons attirer l’attention sur un certain nombre de constats qui se dégagent de ce corpus. De façon très générale, les textes ont su décortiquer l’oppression des femmes, mais jamais dans une perspective misérabiliste. Si les femmes sont souvent perçues comme des « victimes », elles ne sont pas présentées comme des victimes passives, mais bien comme des personnes voulant prendre en main leur destin et se donnant les moyens pour y parvenir. Le concept relativement nouveau d’autonomisation (empowerment), est ainsi au coeur de nombreuses recherches. La déconstruction du savoir sexiste qui a marqué la recherche scientifique depuis des décennies, sinon des siècles, fait aussi l’objet d’un bon nombre d’articles, déconstruction accompagnée de nouvelles constructions de l’objet de recherche que constituent les femmes. Par ailleurs, si les femmes sont objets de recherche, elles apparaissent bien aussi comme des sujets de l’histoire. La vaste problématique du changement social est également abondamment discutée sous un grand nombre d’angles ou de facettes, qu’il s’agisse du rôle des femmes dans cette dynamique ou de sa complexe articulation avec le changement individuel. Finalement, même si le projecteur est évidemment toujours braqué principalement sur les femmes, on ne peut passer sous silence la place omniprésente qu’occupent, dans pour ainsi dire tous les articles, les rapports entre les hommes et les femmes, plus souvent appelés « rapports sociaux de sexe ». La question de leur reproduction, comme la volonté des femmes ainsi que des auteures et des auteurs de les modifier, imprègne l’esprit de toute la revue. Leur étude n’est jamais simpliste. Comme le veut la démarche scientifique, leur analyse est nuancée et montrée dans sa complexité, ce qui n’exclut pas le fait que l’objectif final soit d’aboutir à une « petite » révolution sociale.
En plus d’un renouvellement des concepts, la revue Recherches féministes est aussi un laboratoire de nouvelles approches et de nouvelles méthodes. Si celles-ci sont, à l’occasion, quantitatives, ce sont plus souvent les méthodes qualitatives qui y sont développées. L’enquête orale joue un rôle important, car la conservation et la compilation des sources sont fréquemment axées sur le domaine public duquel les femmes ont été longtemps absentes. Elle permet ainsi de remplacer des sources souvent lacunaires pour accéder au savoir sur les femmes.
Un bilan d’ensemble
Après vingt ans, la revue Recherches féministes se trouvant mieux établie, mieux légitimée et à la fine pointe de la recherche dans le monde des publications scientifiques, on en vient à oublier le défi que représentait sa création. Démarrer un nouveau périodique et établir sa crédibilité pour en assurer d’abord la survie financière et surtout la légitimité scientifique n’était pas une mince tâche. D’autant plus que le féminisme, malgré le contexte favorable mentionné en introduction, était et est encore souvent perçu comme étant exclusivement un mouvement politique qui, par son parti pris idéologique, se situerait en marge de la démarche scientifique. Rien n’est plus faux. Les avancées de la recherche font bien sûr avancer la « cause », mais ce sont principalement la science et une meilleure connaissance de nos sociétés qu’elles font progresser. Nous avons la certitude que, grâce à la revue Recherches féministes, les rapports entre les femmes et les hommes sont de mieux en mieux compris et que l’ensemble de la société et les différentes disciplines scientifiques s’en portent mieux. En se plaçant du point de vue des femmes, la recherche féministe déplace l’angle d’observation. Elle élargit ainsi la quantité et la qualité du corpus de connaissances et permet de confronter les perspectives et d’approfondir la compréhension du monde des relations sociales. De nouveaux concepts, de nouvelles approches et des méthodes originales ont émergé de cet échange d’idées qui ne peut que profiter aux professeures et aux professeurs de même qu’aux étudiantes et aux étudiants qui s’intéressent au savoir féministe et cherchent à le faire fructifier. Car ce n’est pas fini…
La création de la revue Recherches féministes était une aventure risquée mais emballante : sa fondatrice de même que le groupe de professeures qui l’ont lancée l’ont fait avec un enthousiasme qui est toujours présent. Bref, par la collégialité et la sororité de son équipe de rédaction nationale et internationale, par la compétence des responsables des numéros, par la qualité des évaluations de nombreuses personnes durant ces vingt ans de la revue[17], par la qualité des auteures et des auteurs, par le professionnalisme de toutes les personnes qui ont contribué à la qualité de la publication[18], la revue Recherches féministes est maintenant non seulement incontournable, nécessaire et essentielle, mais aimée et attendue. On ne doit pas oublier d’en remercier les lectrices et les lecteurs qui, au fil des ans, lui ont accordé et lui accordent encore leur fidélité. Comme le souhaitait Roberta Mura dans l’introduction au premier numéro, la revue Recherches féministes « doit demeurer une revue intellectuellement vivante et socialement utile ».
Parties annexes
Annexes
Annexe 1
Tableau
Membres du comité de rédaction (1988-2008)
Caroline Andrew (Université d’Ottawa) |
Diane Lamoureux (Université Laval) |
Renée Cloutier (Université Laval) |
Louise Langevin (Université Laval) |
Cécile Coderre (Université d’Ottawa) |
Nicole Laurin (Université de Montréal) |
Huguette Dagenais (Université Laval) |
Estelle Lebel (Université Laval) |
Maria De Koninck (Université Laval) |
Hélène Lee-Gosselin (Université Laval) |
Monique Dumais (Université du Québec à Rimouski) |
Gisèle Legault (Université du Québec à Montréal) |
Catherine des Rivières-Pigeon (Université du Québec à Montréal) |
Lucie Lequin (Université Concordia) |
Marie-José des Rivières (Université Laval) |
Chantal Maillé (Université Concordia) |
Micheline Dumont (Université de Sherbrooke) |
Isabelle McKee-Allain (Université de Moncton) |
Nadia Fahmy-Eid (Université du Québec à Montréal) |
Karen Messing (Université du Québec à Montréal) |
Mona-Josée Gagnon (Université de Montréal) |
Roberta Mura (Université Laval) |
Arpi Hamalian (Université Concordia) |
Denise Piché (Université Laval) |
Francine Harel-Giasson (École des hautes études commerciales) |
Christine Piette (Université Laval) |
Marie France Labrecque (Université Laval) |
Peta Tancred (Université McGill) |
Carmen Lambert (Université McGill) |
Chantal Théry (Université Laval) |
Annexe 2
Tableau
Consultation de la revue Recherches féministes dans le site Érudit (du 1er janvier 2007 au 31 décembre 2007)
Nombre de personnes ayant consulté la revue |
Nombre de visites effectuées |
Nombre de pages consultées |
Les 10 pays avec le plus de consultations |
---|---|---|---|
|
|
79 709 |
France |
|
|
45 359 |
Canada |
|
|
7 057 |
Maroc |
|
|
6 849 |
États-Unis |
|
|
6 472 |
Belgique |
|
|
6 471 |
Algérie |
|
|
3 748 |
Suisse |
|
|
3 496 |
Chine |
|
|
3 125 |
Tunisie |
|
|
18 214 |
Autres pays |
88 384 |
99 921 |
180 500 |
Total |
Annexe 3
Tableau
Membres du comité international (1992-2008)
Rosa Berando (Brésil) |
Michelle Perrot (France) |
Françoise Collin (France) |
Alison Prentice (Canada) |
Anne-Marie Daune-Richard (France) |
Patrizia Romito (Italie) |
Ghania Graba (Algérie) |
Patricia Roux (Suisse) |
Graciela Hierro (Mexique) |
Fatou Sow (Sénégal) |
Thérèse Moreau (Suisse) |
Claude Zaïdman (France) |
Mireille Neptune-Anglade (Haïti) |
|
Annexe 4
Tableau
Thèmes des numéros*
Volume 1, numéro 1 |
Éducation |
Volume 11, numéro 1 |
Éducation |
Volume 1, numéro 2 |
Développement |
Volume 11, numéro 2 |
Hommes |
Volume 2, numéro 1 |
Espace |
Volume 12, numéro 1 |
État |
Volume 2, numéro 2 |
Sans thème |
Volume 12, numéro 2 |
Sans thème |
Volume 3, numéro 1 |
État |
Volume 13, numéro 1 |
Marche mondiale des femmes |
Volume 3, numéro 2 |
Religion |
Volume 13, numéro 2 |
Communications |
Volume 4, numéro 1 |
Santé |
Volume 14, numéro 1 |
Loi |
Volume 4, numéro 2 |
Sans thème |
Volume 14, numéro 2 |
Sans thème |
Volume 5, numéro 1 |
Francophonie |
Volume 15, numéro 1 |
Sciences, ingénie-rie et technologie |
Volume 5, numéro 2 |
Travail |
Volume 15, numéro 2 |
Migrations |
Volume 6, numéro 1 |
Histoire |
Volume 16, numéro 1 |
Sans thème |
Volume 6, numéro 2 |
Sans thème |
Volume 16, numéro 2 |
Maternité |
Volume 7, numéro 1 |
Famille |
Volume 17, numéro 1 |
Sports |
Volume 7, numéro 2 |
Représentations |
Volume 17, numéro 2 |
Mondialisation |
Volume 8, numéro 1 |
Développement |
Volume 18, numéro 1 |
Sans thème |
Volume 8, numéro 2 |
Sans thème |
Volume 18, numéro 2 |
Représentations |
Volume 9, numéro 1 |
Technologie |
Volume 19, numéro 1 |
Syndicalisme |
Volume 9, numéro 2 |
Âges de la vie |
Volume 19, numéro 2 |
Sans thème |
Volume 10, numéro 1 |
Sans thème |
Volume 20, numéro 1 |
Gestion |
Volume 10, numéro 2 |
Espace |
Volume 20, numéro 2 |
Féminismes |
Voir le titre de chaque numéro à l’annexe 9.
Annexe 5
Tableau
Articles, notes de recherche et autres (aire géographique des sujets)
Type de numéros |
Nombre |
Aire géographique des sujets traités |
|||
---|---|---|---|---|---|
|
|
Québec |
Canada (hors Québec) |
International |
Hors de l’espace (sujets théoriques, méthodologiques, épistémologiques, etc.) |
Thématiques |
255 |
106,0 |
21,5 |
90,0 |
37,5 |
% |
100,0 |
41,5 |
8,4 |
35,3 |
14,7 |
Sans thème |
77 |
37,5 |
7,5 |
24,0 |
8,0 |
% |
100,0 |
49,0 |
10,0 |
31,0 |
10,0 |
Nombre total |
332 |
143,5 |
29,0 |
114,0 |
45,5 |
% |
100,0 |
43,2 |
8,7 |
34,3 |
13,7 |
Annexe 6
Tableau
Auteures et auteurs de textes* (sexe, origine géographique et appartenance professionnelle)
Sexe |
Origine géographique |
Appartenance professionnelle |
|||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Femmes |
Hommes |
Québec |
Canada (hors Québec) |
Étranger |
Enseignement |
Études |
Autres |
436 |
39 |
322 |
43 |
110 |
307 |
56 |
112 |
91,8 % |
8,2 % |
68,0 % |
9,0 % |
23,0 % |
64,0 % |
12,0 % |
24,0 % |
Les statistiques concernant les comptes rendus figurent à l’annexe 7.
Annexe 7
Tableau
Auteures et auteurs de comptes rendus (sexe et aire géographique des sujets des ouvrages recensés)
Nombre |
Auteures et auteurs |
Femmes |
Hommes |
Sujets québécois |
Sujets canadiens |
Sujets étrangers |
---|---|---|---|---|---|---|
389 |
395 |
385 |
10 |
153,5 |
39,0 |
196,5 |
|
100,0 % |
97,5 % |
2,5 % |
39,5 % |
10,0 % |
50,5 % |
Annexe 8
Tableau
Classement des numéros selon différents thèmes*
1er classement |
|
---|---|
Les femmes et le monde |
Politique et idéologies |
Femmes et développement Femmes, populations, développement Des femmes de la francophonie Féminisme, mondialisation et altermondialisation La Marche mondiale des femmes Migrations |
L’amère patrie Femmes, État, société Les féminismes [Convergences Enjeux D’actualité Ils changent, disent-ils Dé-construire le féminin Féminisme, mondialisation et altermondialisation] |
Représentations |
Le travail salarié |
Représentations Images et sens [L’autre salut Ils changent, disent-ils Communications Temps et mémoire des femmes] |
Femmes au travail Femmes et syndicalisme Égales ($) devant la loi? Femmes et gestion Femmes et technologies Sciences, ingénierie et technologie [Communications] |
Temps et espaces sociaux |
|
Temps et mémoire des femmes Lieux et milieux de vie Territoires Les âges de la vie |
|
2e classement |
|
Les femmes dans le monde traditionnel des femmes |
Les femmes dans le monde traditionnel des hommes |
À propos d’éducation Éducation et émancipation Familles Également mères Femmes, savoir, santé Féminin/pluriel |
L’autre salut L’amère patrie Femmes, État, société Femmes et technologies Sciences, ingénierie et technologie Femmes et gestion Femmes et sports |
Les titres entre crochets signifient que ces numéros ne se rattachent que partiellement au thème sous lequel ils apparaissent.
Annexe 9
Extraits de chacun des textes de présentation des numéros[*]
Volume 1, numéro 1 (1988) À propos d’éducation (Roberta Mura)
Et pourtant, le droit de citoyenneté dans les institutions d’enseignement n’a pas entraîné tous les effets libérateurs espérés. Il est temps, je crois, que nous réexaminions l’étendue réelle de ce droit et l’utilisation que nous en faisons ou que nous pourrions en faire […] Il est temps que nous réexaminions aussi les idéaux, les buts, les contenus et les méthodes de l’éducation que nous recevons ou que nous donnons. Un enseignement androcentrique, même dispensé de façon non discriminatoire aux deux sexes, peut-il ne pas avoir des effets débilitants pour les femmes? Et, à supposer que ces effets puissent être évités, serions-nous satisfaites d’une telle formation offerte aux jeunes?
Volume 1, numéro 2 (1988) Femmes et développement (Huguette Dagenais)
La question implicite à laquelle les chercheuses tentent de répondre pourrait être résumée comme suit : pourquoi, en dépit du fait qu’elles contribuent plus que leur juste part à l’économie de leur pays et malgré certains efforts entrepris par les planificateurs pour les intégrer au développement, les femmes ne profitent-elles pas du développement? Ou plus précisément, pourquoi dans ces pays en particulier en profitent-elles encore moins que les hommes? Quels mécanismes perpétuent ces inégalités? Les éléments de réponse ressortant des analyses font apparaître l’articulation complexe entre idéologies et pratiques.
Volume 2, numéro 1 (1989) Lieux et milieux de vie (Denise Piché)
Espace à vivre, espace vécu, espace à concevoir, espace rêvé, l’environnement auquel renvoie ce numéro de Recherches féministes est profondément empreint des façons de faire et des systèmes de valeurs des sociétés qui l’habitent […] Les sociétés façonnent leurs milieux de vie et, en retour, ceux-ci forgent leurs habitants. Lieux et milieux de vie témoignent en ce sens des rapports sociaux, notamment des rapports de genre qu’ils contribuent à renforcer et à reproduire. Ils sont donc des objets d’intérêt pour la recherche féministe puisque leur interprétation peut enrichir notre compréhension de la condition des femmes et débusquer un facteur important, mais peu reconnu, de reproduction des rapports de genre et de résistance au changement […] L’environnement n’a peut-être pas de genre, mais les contributions à ce numéro de Recherches féministes suggèrent l’idée que, produit, vécu et pensé à travers les rapports de genre, il n’est pas non plus neutre.
Volume 2, numéro 2 (1989) Convergences (Huguette Dagenais)
[Dans] l’histoire et dans la théorie, l’analyse de l’oppression ne doit-elle pas précéder celle de la résistance à l’oppression? Or, l’analyse de l’oppression des femmes ne remonte pas bien loin dans l’histoire; dans bien des domaines, son existence n’est même pas admise. Néanmoins, la victimisation des femmes serait à éviter parce qu’elle n’offrirait qu’une vision partielle de la réalité et qu’elle pourrait avoir un effet démoralisateur-démobilisateur sur les femmes. Mais si la victimisation est à éviter, son contraire, la glorification (glamorization) de la moindre manifestation d’autonomie individuelle des femmes, en particulier dans la sphère domestique, est tout aussi, sinon plus, dangereuse encore.
Volume 3, numéro 1 (1990) L’amère patrie (Diane Lamoureux)
Le contenu de ce numéro […] reflète assez bien l’axe cardinal de la réflexion féministe dans ce domaine, le rapport des femmes aux politiques sociales. Il témoigne également de la difficulté des femmes et des féminismes à penser la question de l’État et celle des dimensions spécifiquement politiques de nos combats.
Volume 3, numéro 2 (1990) L’autre salut (Monique Dumais)
Le défi de ce numéro était de recueillir des participations de femmes d’ici et d’autres pays en relation avec les diverses religions du monde entier. Comment se situent-elles dans ces religions? Qu’espèrent-elles? Quelles sont les visions féministes qui les stimulent et qui promettent un avenir plus ouvert aux femmes dans le monde du sacré? L’horizon est vaste, les réponses ont été plus restreintes, mais indicatives d’avenues qui montrent le dynamisme ardent des femmes d’aujourd’hui […] Les recherches portant sur les femmes et les religions, particulièrement par les féministes, ont permis de soulever des questions trop longtemps passées sous silence, d’établir une problématique étayée, de développer une nouvelle herméneutique des textes religieux, de proposer des pistes d’engagement. Ce numéro de Recherches féministes rend compte de quelques-uns de ces travaux de recherche tant au Québec que dans d’autres parties du monde. Puissent-ils soutenir d’autres démarches heuristiques!
Volume 4, numéro 1 (1991) Femmes, savoir, santé (Micheline Beauregard et Maria De Koninck)
Le courant de recherche dominant dans ce numéro s’articule en fait autour de deux grandes préoccupations :
-
la déqualification du savoir des femmes (savoir empirique et savoir théorique) à laquelle s’ajoute l’oubli ou la négation pure et simple de leur contribution à la santé des populations (maintien de la santé, prévention des pathologies, soins curatifs);
-
la nécessité de développer « autrement » des connaissances nouvelles sur la santé des femmes et sur les problématiques qui les concernent.
[L’] évolution « scientifique » des connaissances en santé vers un savoir institutionnalisé a permis la constitution de tout un corpus de connaissances sur la santé des femmes sans que ces dernières participent au processus de construction. Non seulement ont-elles été exclues mais encore n’a-t-on accordé aucun statut aux connaissances qu’elles possédaient. Les conséquences épistémologiques de cette situation crèvent tout autant les yeux que l’idéologie qui la sous-tend.
Volume 4, numéro 2 (1991) Unité/Diversité (Huguette Dagenais)
Les contributions sont variées, aussi bien quant aux champs d’intérêt (développement international, santé au travail, langue et linguistique, production artistique, mouvements des femmes) et aux origines disciplinaires (anthropologie, biologie, éducation, histoire, linguistique, littérature, sociologie, science politique) et nationales des auteures (Brésil, Canada, France, Pays basque, Espagne, Québec) que dans les questions soulevées (théoriques, méthodologiques, déontologiques, politiques) et les sujets traités.
Volume 5, numéro 1 (1992) Des femmes de la francophonie (Cécile Coderre et Arpi Hamalian)
En fait, le questionnement à propos des femmes comme sujets de recherche a permis l’émergence d’un nouvel intérêt : celui du rapport des femmes à la francophonie. La question des femmes et de la francophonie est même en passe de modifier radicalement le champ des relations ethniques tout comme l’étude des groupes minoritaires au Canada.
Volume 5, numéro 2 (1992) Femmes au travail (Hélène Lee-Gosselin et Claudine Baudoux)
Le thème « Femmes au travail » du présent numéro de Recherches féministes s’inscrit dans une perspective de changement social qui s’opère dans les rapports sociaux de sexe, voire dans les catégorisations sociales, tant dans le domaine du travail que dans ses rapports avec le privé […] Les « femmes au travail » le sont dans tous les champs du social, comme actrices et comme agentes de transformation des rapports sociaux.
Volume 6, numéro 1 (1993) Temps et mémoire des femmes (Micheline Dumont et Nadia Fahmy-Eid)
À côté de cette entreprise démesurée qui semble désormais assignée aux femmes de reconstituer toute l’histoire, de se réapproprier la mémoire collective, le présent numéro de Recherches féministes paraîtra bien modeste. Nous avons voulu essentiellement illustrer plusieurs manières privilégiées par la recherche féministe pour se réapproprier le temps et la mémoire des femmes. La réflexion philosophique, l’histoire, la création littéraire, la recherche d’une mémoire féminine trop longtemps occultée ont servi à organiser nos réflexions.
Volume 6, numéro 2 (1993) Enjeux (Huguette Dagenais)
[Les] articles se rejoignent sur un autre plan également : ils démontrent que les changements dans les rapports sociaux de sexe ne se font pas sans mal, car ils butent non seulement contre des obstacles tangibles (d’ordre économique, notamment), mais aussi et toujours contre les symboles, les stéréotypes et, selon l’expression de Monique Haicault, le « prêt à penser » de la doxa de sexe. De ce processus découlent des effets pervers et des contradictions, qui s’articulent à leur tour à de nouveaux enjeux, tant pour le mouvement féministe que pour les femmes et les rapports sociaux de sexe. D’où la décision du comité de rédaction de souligner ce fait dans le titre du numéro.
Volume 7, numéro 1 (1994) Familles (Renée B. Dandurand)
Il serait […] injuste d’assimiler uniquement à une position de rejet de la vie familiale la contribution de la pensée féministe à ce domaine de recherche. Car les féministes n’ont pas fait que critiquer la famille traditionnelle et inciter les femmes, dans une logique individualiste et contractuelle, à faire la « comptabilité » de leur vie domestique et à rejoindre le marché du travail. Dès les années 1970 et surtout au cours des […] dernières années, la démarche de la plupart de ces chercheuses a surtout consisté à comprendre les ressorts des iniquités de la vie conjugale et domestique ainsi que le rapport contradictoire – et parfois quasi incompréhensible – que vivent les femmes, déchirées entre leurs allégeances et obligations familiales et leurs projets de vie les plus légitimes. Mais d’abord, les chercheuses féministes se sont efforcées d’aller au-delà de ce qui leur était présenté comme une opinion commune ou une évidence, d’aller à la source du grand mythe de « La Famille », pour tenter de le déconstruire et d’en présenter une lecture alternative, sinon une contre-version. Bref, d’atteindre une réalité familiale derrière le mythe de la norme.
Volume 7, numéro 2 (1994) Représentations (Marie-José des Rivières et Lori Saint-Martin)
Que conclure au terme du parcours? Où en est la représentation des femmes dans les différentes disciplines? Chose certaine, dans toutes les sphères du savoir ou presque, des femmes doivent encore remettre en cause les stéréotypes et les silences, démasquer les partis pris que recèlent des enjeux ou des critères de sélection prétendument neutres, revendiquer leur juste place. Ce travail critique n’est pas terminé. Elles proposent et repèrent, par contre, dans leurs créations et dans leurs analyses, de nouvelles images, de nouvelles représentations des femmes, qui vont au-delà du fantasme ou du cliché. Autrement dit, le travail féministe sur les représentations est double : déconstruction des images traditionnelles […] et création de contre-représentations plus proches de l’expérience vécue et des aspirations des femmes que des désirs ou des craintes des hommes […] Au-delà des frontières disciplinaires, on le voit, tous les articles réunis ici traitent d’un seul et même enjeu : la capacité des femmes de s’imposer comme sujets à part entière de la représentation dont elles ont été de tout temps les objets et le support.
Volume 8, numéro 1 (1995) Femmes, populations, développement (Huguette Dagenais)
[La] lecture des articles et des témoignages de ce numéro inspirera de nombreuses réflexions de nature à éclairer l’actualité, en particulier la combinaison particulière que l’on observe présentement entre intégrisme religieux, idéologie de guerre et patriarcat. Cette combinaison mérite qu’on s’y attarde un peu, car la rhétorique et les pratiques qui s’en inspirent ont des répercussions sur la vie des femmes et des féministes, aussi bien au Sud qu’au Nord.
Volume 8, numéro 2 (1995) Théorie, méthode, pratique (Huguette Dagenais)
[Les] articles qui composent le présent numéro frappent par leur grande diversité en même temps que par certaines convergences […] Je pense tout d’abord à la critique épistémologique, cette vigilance qui caractérise la recherche féministe depuis ses débuts et qui n’a pas perdu de sa vigueur – ni de sa nécessité […] Toutefois, l’attention est dorénavant portée plus souvent et plus systématiquement sur des approches et des concepts élaborés par des féministes […] une autre tendance : le mouvement des femmes lui-même, ses militantes et ses réalisations sont également objet de recherche […] La troisième tendance […] est celle de la collaboration d’universitaires féministes avec les instances gouvernementales ou socio-économiques pour la production de connaissances qui éclairent la prise de décision visant l’amélioration de la situation des femmes.
Volume 9, numéro 1 (1996) Femmes et technologies (Peta Tancred et Karen Messing)
Les articles du présent numéro ne prônent pas l’hypothèse à savoir que les femmes doivent céder le champ de la technologie aux hommes […] Ils soulignent plutôt que, dans le domaine du travail, comme dans celui des technologies domestiques, il y aura un long parcours avant que les femmes aient un pouvoir déterminant sur les technologies qui les touchent. Par contre, les articles comportent plusieurs exemples de résistance des travailleuses qui peuvent nous inspirer et constituent, nous l’espérons, un pas vers le contrôle de la technologie par les premières intéressées.
Volume 9, numéro 2 (1996) Les âges de la vie (Françoise-Romaine Ouellette)
Les textes qui ont été réunis pour le présent numéro sur les âges de la vie permettent de rendre compte de ces différences entre les sexes, entre les générations et entre les individus, tout en suggérant des angles d’approche variés, tant sur le plan méthodologique que dans le choix des sujets de recherche. Leur juxtaposition met en évidence les transformations récentes du rapport des femmes à l’âge et au temps, à partir de domaines de recherche différents et relativement autonomes : la sociologie des âges ou des générations, les études sur la famille et celles sur le vieillissement, les études urbaines, l’histoire […] Cet ensemble d’articles permet d’appréhender les femmes en tant qu’actrices sociales, dans leur rapport à l’âge, en tenant compte de la marge de choix relative dont elles disposent et de leurs positions subjectives, sans perdre de vue le caractère structurant des rapports de sexe.
Volume 10, numéro 1 (1997) D’actualité (Huguette Dagenais)
La pensée magique qui caractérise plusieurs adversaires du féminisme a valu maintes et maintes fois au mouvement d’être déclaré mort ou moribond, ou à tout le moins dépassé. Les médias, toujours à l’affût de nouveauté et si possible de sensationnel, ont généreusement prêté leurs pages et leurs ondes à ces discours. Le monde de la recherche scientifique n’a pas été en reste […] Pourtant, comme le démontrent les articles (et les comptes rendus) du présent numéro, les recherches féministes en cours, qu’elles soient réalisées au Québec, en France, au Bénin ou en Tunisie, au Nord ou au Sud, sont bien arrimées aux préoccupations sociales de l’heure, sur lesquelles elles fournissent à la fois de nouvelles données et de nouveaux éclairages.
Volume 10, numéro 2 (1997) Territoires (Winnie Frohn, Denise Piché et Christine Piette)
Le présent numéro nous semblait une occasion de sortir la ville de son invisibilité dans la recherche féministe francophone […] C’est en structurant la table des matières […] et en analysant les thèmes qui caractérisent les textes retenus que nous nous sommes rendu compte que c’est beaucoup plus le lien d’appropriation qui unit les femmes aux « territoires » qu’elles habitent qui occupe l’avant de la scène, où se profile la ville ou la région, qu’une relecture [titre initialement prévu] en fait des rapports sociaux, de l’organisation spatiale, matérielle et sociale de la ville et des processus urbanistiques, économiques, politiques et culturels qui lui donnent forme et la transforment. La ville et la région sont présentes en fond de scène, mais les projecteurs sont jetés sur les femmes qui s’y approprient des espaces, des territoires, d’où le nouveau titre donné au présent numéro […] L’appropriation des territoires au féminin est un processus en construction. En ce domaine, comme dans les autres, la volonté des femmes sera déterminante.
Volume 11, numéro 1 (1998) Éducation et émancipation (Pierrette Bouchard et Renée Cloutier)
Même si l’on reconnaît le pouvoir d’insertion en emploi que procure un diplôme, une lecture critique des discours dominants au sujet de la supériorité scolaire des filles ou de la mobilité ascendante des femmes est nécessaire. Un premier constat s’impose : la scolarisation n’est pas identique pour toutes les femmes ni ses effets sur leur vie professionnelle. Plusieurs facteurs socioculturels et économiques ont une incidence contraignante sur le parcours scolaire et professionnel du plus grand nombre. Le milieu familial et le milieu social auxquels elles appartiennent, l’origine géographique, l’origine ethnique, pour ne nommer que ceux-là, sont autant de facteurs qui interviennent. La population féminine ne constitue pas un groupe homogène. Selon le milieu, l’expérience culturelle ou le passé scolaire, par exemple, le rapport à l’école peut être marqué par la méfiance ou investi de tous les espoirs. Les antécédents scolaires exercent une influence certaine sur les choix professionnels : difficultés scolaires ou d’intégration, pauvreté, sexisme et violence sont autant d’obstacles à surmonter. Il importe donc de faire preuve de prudence devant les propos qui généralisent à toutes les femmes des phénomènes de succès et de promotion qui se rapportent à une partie d’entre elles ou encore qui se manifestent autant parmi les hommes. Le silence sur les obstacles que rencontrent encore les filles et les femmes est préoccupant.
Volume 11, numéro 2 (1998) Ils changent, disent-ils (Huguette Dagenais et Anne-Marie Devreux)
Les hommes sont-ils toujours et partout dominants, et dominants de la même façon dans tous les domaines de l’espace social? Comment les changements sociaux, notamment ceux qu’entraînent les luttes des femmes ou les luttes entre classes sociales, induisent-ils des transformations dans les pratiques et représentations masculines? Une part des changements en matière de rapports entre les sexes revient-elle à l’action propre des hommes et, si oui, laquelle? Lorsqu’il y a changement constaté, est-il de l’ordre de l’allègement de la domination subie par les femmes, signifiant une moindre exploitation économique, une moindre oppression ou une moindre aliénation de leur liberté individuelle? Ou bien signifie-t-il au contraire un alourdissement ou une aggravation de cette exploitation et de cette aliénation? […] Cela dit, quels sont les lieux de changement, ou de la reproduction des rapports hommes-femmes, mais aussi quels en sont les vecteurs? À quel niveau s’observent les évolutions, celui des représentations ou celui des pratiques?
Volume 12, numéro 1 (1999) Femmes, État, société (Caroline Andrew et Linda Cardinal)
Un paradoxe se dégage du présent numéro sur l’État. D’une part, les textes rassemblés témoignent d’un avancement important de la réflexion sur le thème du rapport des femmes à l’État. D’ores et déjà, l’enjeu de la théorie féministe n’est plus de décider si l’État est patriarcal ou « mâle », s’il ne fait que récupérer les femmes pour mieux les opprimer ou non. Ces questions propres aux analyses de l’époque des années 70 et 80 – qui, de façon générale, mettaient l’accent sur la victimisation des femmes – ont été remplacées par des analyses plus dynamiques du rôle des groupes de femmes dans la structuration des politiques étatiques […] D’autre part, nous trouvons aussi dans le numéro des analyses de la portée des politiques publiques sur les femmes, faisant apparaître leur position toujours vulnérable dans leur rapport à l’État.
Volume 12, numéro 2 (1999) Invisibles et visibles (Renée Cloutier)
L’appel de textes pour un numéro hors thème présente toujours une part d’inconnu et une certaine euphorie. Quels seront les problématiques et les thèmes privilégiés? Quelle ombre de l’histoire des femmes et de leurs conditions de vie ces articles vont-ils mettre en plein jour? Quelles contributions vont-ils apporter au développement des connaissances et à celui des interventions féministes? Je vais tenter d’illustrer ici une partie de la richesse des articles du présent numéro […] « L’existence de la druidesse. Une perception renouvelée du concept de féminité en Occident »; […] « L’assujettissement des femmes, de Stuart Mill »; […] « Les cours d’instruction civique de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste. Une voie d’accès à la citoyenneté politique pour les femmes du Québec »; […] « Des savoirs de femmes sur les nouvelles technologies de reproduction »; […] « Une analyse du travail de préposées à l’accueil pendant la restructuration des services de santé »; […] « Des programmes volontaires d’accès à l’égalité, dix ans après »; […] « Tuer pour survivre. Récits et parcours de Canadiennes, de Belges et de Françaises »; […] « Le fémicide conjugal, un phénomène ignoré. Une analyse de la couverture journalistique de trois quotidiens montréalais » […] Ce numéro de Recherches féministes contribuera à rendre davantage visibles les femmes et à mettre en lumière leurs diverses expériences et leurs savoirs multiples.
Volume 13, numéro 1 (2000) La Marche mondiale des femmes (Ruth Rose et Vivian Barbot)
Nous espérons que ce numéro de Recherches féministes permettra à nos lectrices et à nos lecteurs de mieux s’imprégner de l’esprit de la Marche mondiale des femmes en l’an 2000 et de contribuer, chacune et chacun à sa façon et dans sa sphère propre, à la marche inéluctable des femmes vers l’égalité dans toutes les dimensions de la vie.
Volume 13, numéro 2 (2000) Communications (Estelle Lebel et Chantal Nadeau)
Après une recherche intensive et passionnée sur les représentations des femmes dans les médias au cours des années 70 et 80, la recherche féministe en communication a pris par la suite un tournant majeur, notamment par le développement des études sur la réception des médias et sur la culture populaire. Elle s’est ainsi diversifiée et ouverte à de nouvelles perspectives. Le présent numéro […] constitue donc une étape témoignant du développement à la fois de concepts, de méthodes d’analyse et de pratiques qui nous amènent à circonscrire davantage peut-être moins « des éléments connus que la part d’inconnue » du rôle des femmes et de la pensée féministe dans les différentes approches des phénomènes communicationnels.
Volume 14, numéro 1 (2001) Égales ($) devant la loi? (Louise Langevin)
Le présent numéro de Recherches féministes a pour objet d’analyser le rôle du droit dans l’accession des femmes à l’indépendance économique […] Tous les textes portent sur le marché du travail, ce qui n’est guère surprenant, compte tenu de l’importance pour les femmes d’y accéder, mais aussi d’y rester, de faire reconnaître la valeur de leur travail et d’occuper un emploi bien rémunéré.
Volume 14, numéro 2 (2001) Féminin pluriel (Christine Piette)
Les thèmes abordés sont pour ainsi dire « éternels » : la maternité et le partage des tâches, le mariage et le contrôle des naissances, le travail et la violence. Traditionnels en apparence, ces sujets n’en sont pas moins analysés dans une perspective très actuelle : les prises de position récentes des organismes internationaux et les rencontres de femmes à l’échelle mondiale font bouger l’Afrique; la mondialisation et les nouvelles technologies transforment les conditions du travail, y compris les « petits métiers » et entraînent de nouvelles formes de trafic des femmes; la violence s’exerce toujours, mais les femmes mettent au point de nouveaux outils pour engager une lutte contre cette pratique; les indices d’un partage des tâches commencent modestement à poindre […] Le contenu des articles, exempts de tout misérabilisme, traduit des avancées significatives dans la situation et les attitudes des femmes, ainsi que dans les mentalités en général; il démontre aussi sans équivoque le chemin qu’il reste à parcourir. Dépassée la nécessité du féminisme?
Volume 15, numéro 1 (2002) Sciences, ingénierie et technologie (Claire Deschênes)
Pourquoi les jeunes femmes s’intéressent-elles peu à ces secteurs? C’est bien là une des questions principales que nous posions lors du lancement de l’appel de textes […] J’ai […] développé durant les cinq dernières années la conviction qu’une meilleure compréhension de cette problématique s’obtiendrait avec l’apport confondu de plusieurs recherches provenant de domaines disciplinaires variés comme la didactique, l’orientation de carrière, la psychologie, la sociologie, l’histoire et la communication. C’est bien là ce que fait ressortir le présent numéro de Recherches féministes.
Volume 15, numéro 2 (2002) Migrations (Chantal Maillé)
Le présent numéro de Recherches féministes veut témoigner de l’apport des travaux qui mettent au coeur de leur problématique les réalités des femmes dont les trajectoires de vie sont marquées par le mouvement, femmes peu entendues, qui ont été marginalisées par un discours féministe universalisant, mais aussi par le fait que leurs réalités soient reléguées au second plan dans le champ des études ethniques, où les questions de genre sont souvent gommées par l’absence de prise en considération des expériences des femmes.
Volume 16, numéro 1 (2003) Expériences (Christine Piette)
Le Petit Robert nous renseigne sur le sens du mot expérience. Celui-ci peut faire référence à « un élargissement ou enrichissement du savoir » que l’on peut lier à « une connaissance de la vie acquise par les situations vécues » […] les cinq textes qui suivent peuvent aisément se retrouver dans ce type de connaissance […] Le mot expérience renvoie aussi, selon le dictionnaire, à « un événement vécu par une personne et susceptible de lui apporter un enseignement » […] Les cinq recherches du présent numéro peuvent tenir lieu de guide pour l’action et être envisagées en fait de retombées pragmatiques […] Toutes les auteures réalisent [aussi] une expérience au sens « d’essai à effectuer pour étudier un phénomène ». Les expériences scientifiques auxquelles elles s’adonnent traversent les champs disciplinaires et s’étendent à la fois au politique, au littéraire, à l’urbain, à l’éducation et au corps de même qu’au travail. Elles traversent le domaine public comme le domaine privé. Elles traversent aussi les mers, mettant en scène le Québec, le Canada et la France.
Volume 16, numéro 2 (2003) Également mères, l’obligation de compétence (Manon Niquette)
Ce premier numéro de Recherches féministes sur la maternité est justement centré sur la façon dont les représentations de la maternité et les pratiques maternelles des femmes sont marquées par leurs conditions de vie. Inversement, il s’interroge aussi sur les moyens à prendre pour que l’expérience de la maternité – conformément au désir exprimé par les mères – devienne un levier leur permettant d’actualiser les transformations auxquelles elles aspirent, au-delà de l’« obligation de compétence » qui leur est imposée.
Volume 17, numéro 1 (2004) Femmes et sports (Suzanne Laberge)
En cette année olympique, le sport occupe une place importante dans les médias et suscite autant l’intérêt des femmes que celui des hommes. Or, peut-être en raison de sa dimension physique et de sa connotation ludique, ce bastion traditionnellement masculin fait rarement partie des priorités dans les débats féministes : au regard de questions telles que l’équité salariale ou les congés de maternité, il peut éventuellement faire figure de domaine futile ou marginal. Pourtant, le sport et l’activité physique renvoient à une sphère d’activités sociales qui traverse presque toutes les autres sphères, ce qui lui donne un pouvoir non négligeable dans la construction et la transformation des identités sociales ainsi que des rapports sociaux de sexe… Progressivement les femmes ont investi le domaine des activités physiques et sportives, instaurant ainsi une dynamique de transformation des rapports sociaux de sexe et des représentations sociales de la féminité.
Volume 17, numéro 2 (2004) Féminisme, mondialisation et altermondialisation (Anick Druelle)
Au bout du processus, nous nous retrouvons avec un numéro plus volumineux que de coutume [dont] les textes […] peuvent être regroupés sous trois rubriques : 1) les effets de la mondialisation sur les rapports de genre et d’ethnicité au sein d’États en transition; 2) les groupes de femmes et la mondialisation : des remises en question des stratégies locales et mondiales; 3) l’altermondialisation et le féminisme : convergences et divergences sur le plan épistémologique et pratique.
Volume 18, numéro 1 (2005) Passages (Estelle Lebel)
Chacun de ces textes exprime en effet un passage, vu comme une transition, mais aussi comme un ensemble de faits communicationnels de transmission qui sollicitent l’analyse féministe pour décrire, dire, et transformer en savoir ce qui est ou n’est pas, ce qui pèse ou manque, dans l’expérience collective des rapports sociaux de sexe […] Au-delà de ces passages, les textes réunis présentent d’autres points communs, cette fois sur deux plans particuliers : le premier est méthodologique et permet de souligner l’importance de l’approche qualitative dans la production des connaissances en recherche féministe. Le second est politique : malgré la diversité des champs d’intérêt et des disciplines, les textes illustrent la compatibilité entre recherche scientifique et engagement féministe et, du coup, la nécessité de la revue Recherches féministes pour en rendre compte.
Volume 18, numéro 2 (2005) Images et sens (Estelle Lebel)
[Nous] savons que […] les représentations des femmes sur les écrans ou sur le papier glacé des magazines et des panneaux publicitaires ne sont pas des femmes mais des messages sur les femmes. Ces messages participent des discours sociaux manifestant les rapports de forces dans la société; par discours sociaux, il faut entendre ces ensembles de significations reprises ou construites par les médias pour informer, divertir ou persuader; ces discours contribuent à la fabrication et au maintien des représentations sociales des femmes et des rapports sociaux de sexe.
Volume 19, numéro 1 (2006) Le syndicalisme (Sirma Bilge, Mona-Josée Gagnon et Joëlle Quérin)
La revue Recherches féministes n’avait jamais consacré de numéro à la question des femmes dans le mouvement syndical, ne l’ayant traité qu’indirectement. Et pourtant, comme les femmes ont progressé depuis la montée du néo-féminisme au sein même des organisations syndicales durant les années 70, à l’exemple de ce qui s’est passé dans la société québécoise! Qu’il s’agisse de leur place dans les structures, des lois arrachées pour mettre un terme à la discrimination, des conditions de travail négociées, les avancées peuvent être qualifiées de considérables. Et les syndicats, après avoir ouvert la voie à des dossiers comme les harcèlements sexiste et sexuel, les problèmes de santé propres aux emplois féminins, continuent à en traiter d’autres, comme la conciliation travail-famille, le harcèlement moral, les travailleuses du sexe. Bref, il a semblé approprié de consacrer un numéro au thème « Femmes et syndicalisme ».
Notre étonnement a été double. D’une part, nous avons reçu globalement peu de textes, si l’on compare aux autres numéros en moyenne; d’autre part, ces textes venaient surtout de l’étranger (France), situation là encore atypique […] Nous avons donc choisi de faire davantage ici qu’un article de présentation, et de réfléchir à ce paradoxe.
Volume 19, numéro 2 (2006) Dé/construire le féminin (Estelle Lebel)
Que le féminin procède d’une construction est une évidence. Déesse, madone ou sorcière, garçonne, superwoman plantureuse ou rachitique, l’évolution des figures évoquées en montre les exigences contradictoires et met en évidence que ces constructions ne sont pas aléatoires mais sans cesse remodelées pour masquer les inégalités […] Ce numéro s’inscrit donc dans l’ensemble des travaux qui articulent les formes de pouvoir qui se construisent et se re-construisent à travers des visions spécifiques du féminin et au fil des discours qui les véhiculent.
Volume 20, numéro 1 (2007) Femmes et gestion (Isabelle Fortier et Francine Harel-Giasson)
Le présent numéro de Recherches féministes a pour objet de faire le point sur un double thème : d’abord, sur la situation actuelle et l’expérience des femmes gestionnaires dans les organisations contemporaines; ensuite, sur les enjeux émergents pour lesquels les femmes, par leur présence et leur participation sous toutes ses formes, de même que le féminisme, interpellent et interrogent la gestion d’aujourd’hui […] Dans un sens, la critique féministe permet de mettre au jour les dichotomies qui imprègnent les théories et les pratiques de gestion telles que la subjectivité/l’objectivité, la coopération/la compétition et surtout l’émotivité/la rationalité et de démontrer de quelle manière et avec quel impact les caractéristiques de ces dichotomies étaient associées au genre dans les processus de reconduction des inégalités.
Volume 20, numéro 2 (2007) Les féminismes (Diane Lamoureux)
[Il] semblerait que l’un des destins du féminisme soit de prouver son existence et sa pertinence devant la masse croissante de ceux et celles qui voudraient – un peu trop prématurément – l’ensevelir. Ce n’est malheureusement pas un phénomène récent et cet empressement des spécialistes de l’embaumement sévit depuis le début du siècle […] et n’épargne même pas les féministes elles-mêmes.
Note biographique
Christine Piette
Christine Piette est spécialiste de l’histoire de l’Europe contemporaine et professeure associée au Département d’histoire de l’Université Laval. Ses recherches portent sur Paris au XIXe siècle et se concentrent actuellement sur le monde du travail féminin. Elle a été directrice de la revue Recherches féministes de 1998 à 1999 et de 2001 à 2005.
Notes
-
[1]
Je tiens à remercier Huguette Dagenais, Renée Cloutier, Estelle Lebel (qui ont, à tour de rôle, assuré la direction de la revue) et Marie-José des Rivières (responsable des comptes rendus presque depuis la naissance de la revue) pour leur lecture attentive de ce texte et pour leurs heureuses suggestions de corrections.
-
[2]
Cela ne signifie pas que la concrétisation du projet de revue a été chose facile.
-
[3]
C. Piette et autres, L'Université Laval au féminin. Rapport du Comité d'étude sur la condition féminine à l'Université Laval, Québec, Université Laval, 1980, 297 p.
-
[4]
Le regroupement des femmes de l’Université Laval (RFUL), unissant dans l’action féministe des militantes de tous les secteurs de l’Université, l’avait précédé depuis 1978.
-
[5]
La revue Nouvelles Questions féministes, fondée en France par Simone de Beauvoir, remonte à 1981, mais elle traite surtout de questions théoriques et politiques, ne publiant que peu de recherches empiriques. Un numéro de Recherches féministes a été réalisé conjointement avec Nouvelles Questions féministes en 1998. Il s’agit du numéro 2 volume 11 portant sur les hommes et intitulé : « Ils changent, disent-ils ».
-
[6]
Le secrétariat de la revue a été assuré par un grand nombre de femmes au fil des ans, car ce n’est qu’au cours des dernières années que la revue a obtenu un poste permanent de secrétaire à l’édition. Toutes ont manifesté un grand professionnalisme. Y ont participé (les personnes dont le nom est suivi d’un astérisque ont réalisé plusieurs numéros) : Diane Bédard, Dorice Bégin, Johanne Bolduc, Monique Brideau*, Marie-José Cauchon, Marlène Ferland, Johanne Gagnon, Micheline Germain, Lise Giguère*, Lyne Girard, France Grenier, Renée Hamel, Hélène Lafleur, Lise Légaré, Louise Lépine*, Patricia Lorman, Denise Léonard, Lizette Pagé, Céline Paradis Dubé* (en poste actuellement), Sylvie Roy et Christine Théberge.
-
[7]
Ce sont le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) et le Fonds québécois de recherche sur la société et la culture (FQRSC).
-
[8]
L’Université Laval contribue également à son financement depuis 2001 pour son apport à la multidisciplinarité en milieu universitaire.
-
[9]
Depuis l’hiver 2007, l’ensemble de la collection (sauf les deux dernières années pour lesquelles l’accès est réservé aux abonnées et abonnés) est ainsi consultable à l’adresse suivante : www.erudit.org.
-
[10]
Voir la note 1. Estelle Lebel, spécialiste en communications, est à la direction de la revue Recherches féministes à l’heure actuelle.
-
[11]
Les thèmes des numéros résultent des choix du comité de rédaction, alors que les numéros sans thème sont composés à partir des textes reçus par la revue, mais qui ne se rapportent à aucun des thèmes sélectionnés durant l’année. Ces textes sont soumis à évaluation de la même manière que les textes appartenant aux numéros thématiques.
-
[12]
Sont ici exclus les textes de présentation des numéros qui constituent souvent de véritables articles. Voir plus loin.
-
[13]
Ce besoin se faisait sentir avec plus d’acuité au moment de la création de la revue, ce qui est heureusement beaucoup moins le cas aujourd’hui; il n’était pas toujours facile pour les féministes, à la fin des années 80 et au début des années 90, de publier les résultats de leur recherche dans les périodiques scientifiques traditionnels, qu’ils soient disciplinaires ou non.
-
[14]
Les artistes dont les noms suivent ont illustré une page couverture : Gladys Barbot-Desmangles, Andrée Brochu, Geneviève Cadieux, Mira Falardeau, Marie-Noëlle Gagnan, Guitté Hartog, Anne-Julie Hynes, Françoise Marinthe, Éva-Marie Neumann, Miyuki Tanobe et Sally Swain. Il faut également mentionner Monique Brideau et Louise Lépine qui ont agi comme conceptrices des pages de couverture (la première du numéro 1 du volume 1 au numéro 1 du volume 14 et la seconde du numéro 2 du volume 14 au numéro 1 du volume 18). Frédéric Bruneau a conçu la page de couverture du numéro 2 du volume 18. Enfin, Maude Bouchard a pris la relève pour les numéros 1 et 2 des volumes 19 et 20.
-
[15]
Voir le tableau à l’annexe 8.
-
[16]
L’annexe 9 regroupe quelques lignes extraites de chacun des textes de présentation des numéros, extraits qui tentent de synthétiser l’apport particulier de chacun de ces numéros.
-
[17]
Une liste de ces centaines de personnes serait fastidieuse, mais on ne saurait assez souligner l’importance du rôle joué par les évaluatrices et les évaluateurs dans la qualité finale des articles. Ce rôle entièrement « bénévole » est ingrat, car il est très lourd et ne comporte aucune visibilité. La compétence et le professionnalisme avec lequel il est rempli méritent mention et nos remerciements.
-
[18]
En plus des personnes déjà nommées, notons le travail minutieux de révision linguistique assuré avec grande compétence par Hélène Dumais depuis le numéro 2 du volume 5, assistée à la relecture des textes par Bibiane Béland depuis le numéro 2 du volume 10. Ce travail de correction a été mené antérieurement par Marie Taillon, Michelle Larochelle, Michel Dufour, Sabine Anctil, Michèle Lafleur et Lina Pelletier. Également, avant le numéro 2 du volume 5, après lequel Marie-José des Rivières a coordonné les comptes rendus (avec Christine Piette depuis le numéro 1 du volume 18), Denise Piché et Diane Lamoureux ont aussi assumé cette responsabilité dans les premières années de la revue.
-
[*]
Les noms entre parenthèses correspondent aux responsables du numéro.
Liste des tableaux
Tableau
Membres du comité de rédaction (1988-2008)
Caroline Andrew (Université d’Ottawa) |
Diane Lamoureux (Université Laval) |
Renée Cloutier (Université Laval) |
Louise Langevin (Université Laval) |
Cécile Coderre (Université d’Ottawa) |
Nicole Laurin (Université de Montréal) |
Huguette Dagenais (Université Laval) |
Estelle Lebel (Université Laval) |
Maria De Koninck (Université Laval) |
Hélène Lee-Gosselin (Université Laval) |
Monique Dumais (Université du Québec à Rimouski) |
Gisèle Legault (Université du Québec à Montréal) |
Catherine des Rivières-Pigeon (Université du Québec à Montréal) |
Lucie Lequin (Université Concordia) |
Marie-José des Rivières (Université Laval) |
Chantal Maillé (Université Concordia) |
Micheline Dumont (Université de Sherbrooke) |
Isabelle McKee-Allain (Université de Moncton) |
Nadia Fahmy-Eid (Université du Québec à Montréal) |
Karen Messing (Université du Québec à Montréal) |
Mona-Josée Gagnon (Université de Montréal) |
Roberta Mura (Université Laval) |
Arpi Hamalian (Université Concordia) |
Denise Piché (Université Laval) |
Francine Harel-Giasson (École des hautes études commerciales) |
Christine Piette (Université Laval) |
Marie France Labrecque (Université Laval) |
Peta Tancred (Université McGill) |
Carmen Lambert (Université McGill) |
Chantal Théry (Université Laval) |
Tableau
Consultation de la revue Recherches féministes dans le site Érudit (du 1er janvier 2007 au 31 décembre 2007)
Nombre de personnes ayant consulté la revue |
Nombre de visites effectuées |
Nombre de pages consultées |
Les 10 pays avec le plus de consultations |
---|---|---|---|
|
|
79 709 |
France |
|
|
45 359 |
Canada |
|
|
7 057 |
Maroc |
|
|
6 849 |
États-Unis |
|
|
6 472 |
Belgique |
|
|
6 471 |
Algérie |
|
|
3 748 |
Suisse |
|
|
3 496 |
Chine |
|
|
3 125 |
Tunisie |
|
|
18 214 |
Autres pays |
88 384 |
99 921 |
180 500 |
Total |
Tableau
Membres du comité international (1992-2008)
Rosa Berando (Brésil) |
Michelle Perrot (France) |
Françoise Collin (France) |
Alison Prentice (Canada) |
Anne-Marie Daune-Richard (France) |
Patrizia Romito (Italie) |
Ghania Graba (Algérie) |
Patricia Roux (Suisse) |
Graciela Hierro (Mexique) |
Fatou Sow (Sénégal) |
Thérèse Moreau (Suisse) |
Claude Zaïdman (France) |
Mireille Neptune-Anglade (Haïti) |
|
Tableau
Thèmes des numéros*
Volume 1, numéro 1 |
Éducation |
Volume 11, numéro 1 |
Éducation |
Volume 1, numéro 2 |
Développement |
Volume 11, numéro 2 |
Hommes |
Volume 2, numéro 1 |
Espace |
Volume 12, numéro 1 |
État |
Volume 2, numéro 2 |
Sans thème |
Volume 12, numéro 2 |
Sans thème |
Volume 3, numéro 1 |
État |
Volume 13, numéro 1 |
Marche mondiale des femmes |
Volume 3, numéro 2 |
Religion |
Volume 13, numéro 2 |
Communications |
Volume 4, numéro 1 |
Santé |
Volume 14, numéro 1 |
Loi |
Volume 4, numéro 2 |
Sans thème |
Volume 14, numéro 2 |
Sans thème |
Volume 5, numéro 1 |
Francophonie |
Volume 15, numéro 1 |
Sciences, ingénie-rie et technologie |
Volume 5, numéro 2 |
Travail |
Volume 15, numéro 2 |
Migrations |
Volume 6, numéro 1 |
Histoire |
Volume 16, numéro 1 |
Sans thème |
Volume 6, numéro 2 |
Sans thème |
Volume 16, numéro 2 |
Maternité |
Volume 7, numéro 1 |
Famille |
Volume 17, numéro 1 |
Sports |
Volume 7, numéro 2 |
Représentations |
Volume 17, numéro 2 |
Mondialisation |
Volume 8, numéro 1 |
Développement |
Volume 18, numéro 1 |
Sans thème |
Volume 8, numéro 2 |
Sans thème |
Volume 18, numéro 2 |
Représentations |
Volume 9, numéro 1 |
Technologie |
Volume 19, numéro 1 |
Syndicalisme |
Volume 9, numéro 2 |
Âges de la vie |
Volume 19, numéro 2 |
Sans thème |
Volume 10, numéro 1 |
Sans thème |
Volume 20, numéro 1 |
Gestion |
Volume 10, numéro 2 |
Espace |
Volume 20, numéro 2 |
Féminismes |
Voir le titre de chaque numéro à l’annexe 9.
Tableau
Articles, notes de recherche et autres (aire géographique des sujets)
Type de numéros |
Nombre |
Aire géographique des sujets traités |
|||
---|---|---|---|---|---|
|
|
Québec |
Canada (hors Québec) |
International |
Hors de l’espace (sujets théoriques, méthodologiques, épistémologiques, etc.) |
Thématiques |
255 |
106,0 |
21,5 |
90,0 |
37,5 |
% |
100,0 |
41,5 |
8,4 |
35,3 |
14,7 |
Sans thème |
77 |
37,5 |
7,5 |
24,0 |
8,0 |
% |
100,0 |
49,0 |
10,0 |
31,0 |
10,0 |
Nombre total |
332 |
143,5 |
29,0 |
114,0 |
45,5 |
% |
100,0 |
43,2 |
8,7 |
34,3 |
13,7 |
Tableau
Auteures et auteurs de textes* (sexe, origine géographique et appartenance professionnelle)
Sexe |
Origine géographique |
Appartenance professionnelle |
|||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Femmes |
Hommes |
Québec |
Canada (hors Québec) |
Étranger |
Enseignement |
Études |
Autres |
436 |
39 |
322 |
43 |
110 |
307 |
56 |
112 |
91,8 % |
8,2 % |
68,0 % |
9,0 % |
23,0 % |
64,0 % |
12,0 % |
24,0 % |
Les statistiques concernant les comptes rendus figurent à l’annexe 7.
Tableau
Auteures et auteurs de comptes rendus (sexe et aire géographique des sujets des ouvrages recensés)
Nombre |
Auteures et auteurs |
Femmes |
Hommes |
Sujets québécois |
Sujets canadiens |
Sujets étrangers |
---|---|---|---|---|---|---|
389 |
395 |
385 |
10 |
153,5 |
39,0 |
196,5 |
|
100,0 % |
97,5 % |
2,5 % |
39,5 % |
10,0 % |
50,5 % |
Tableau
Classement des numéros selon différents thèmes*
1er classement |
|
---|---|
Les femmes et le monde |
Politique et idéologies |
Femmes et développement Femmes, populations, développement Des femmes de la francophonie Féminisme, mondialisation et altermondialisation La Marche mondiale des femmes Migrations |
L’amère patrie Femmes, État, société Les féminismes [Convergences Enjeux D’actualité Ils changent, disent-ils Dé-construire le féminin Féminisme, mondialisation et altermondialisation] |
Représentations |
Le travail salarié |
Représentations Images et sens [L’autre salut Ils changent, disent-ils Communications Temps et mémoire des femmes] |
Femmes au travail Femmes et syndicalisme Égales ($) devant la loi? Femmes et gestion Femmes et technologies Sciences, ingénierie et technologie [Communications] |
Temps et espaces sociaux |
|
Temps et mémoire des femmes Lieux et milieux de vie Territoires Les âges de la vie |
|
2e classement |
|
Les femmes dans le monde traditionnel des femmes |
Les femmes dans le monde traditionnel des hommes |
À propos d’éducation Éducation et émancipation Familles Également mères Femmes, savoir, santé Féminin/pluriel |
L’autre salut L’amère patrie Femmes, État, société Femmes et technologies Sciences, ingénierie et technologie Femmes et gestion Femmes et sports |
Les titres entre crochets signifient que ces numéros ne se rattachent que partiellement au thème sous lequel ils apparaissent.